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Off & Pop, Il cinema segreto Italiano

L'Italie, terre de Pasolini, d'Antonioni ou de Rosselini, n'a laissé que peu de visibilité aux artistes d'avant garde dans les années 60. Pire, ces réalisateurs qui ont pour nom Gioli, Pistoletto, Franchina, Schifano ont trop été cantonné à un certain anonymat face à d'autres noms plus célèbres (Warhol, Brakhage,...).
Si quelque dvd en provenance d'Italie permettent d'avoir un corpus pour appréhender cette génération de cinéaste oublié, mais d'artiste accompli, le musée reste encore aujourd'hui le seul lieu accueillant pour ce cinéma en marge de tous les codes et de toutes les époques.

En 2010, la cinémathèque de Paris proposait "L'ouragan scopique", une rétrospective divisée en quatre temps, autant de soirée pour couvrir quatre décennies dont le Centre Pompidou propose un condensé pour une soirée exceptionnelle.

Présentation du Centre Pompidou :
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PAOLO GIOLI / Mercredi 8 janvier à 19h00
Peintre converti aux supports photochimiques - photographie et cinéma - à la fin des années soixante après un voyage aux Etats-Unis, Paolo Gioli occupe une place singulière dans l'histoire du cinéma expérimental Italien. Souvent qualifié d'alchimiste pour sa créativité et la richesse des procédés techniques convoqués dans la réalisation de ses films, il met en question le primat de la prise de vue dans l'expérience filmique avec son cinéma "sans camera", l'utopie de l'homme comme mesure de toutes choses. 

Tracce di tracce, 1969, 16mm, 7mn
Anonimatografo, 1972, 16mm, 30mn
Film stenopeico, 1973.81.89, 16mm, 13mn
Quando l'occhio trema, 1989, 16mm, 11mn
Farfallio, 1993, 16mm, 8mn
Children, 2008, 16mm, 6mn
Quando i volti si toccano, 2012, 16mm, 7mn
Quando i corpi si toccano, 2012, 16mm, 4mn

Voici deux films qui ne seront pas diffusés durant la soirée



A raison d'une soirée par semaine (le mercredi), le Centre Pompidou va donner à tout amateur de cinéma expérimental un avant gout des richesses que le cinéma italien regorge dans son patrimoine artistique.

Si le travail artistique de Pistoletto est reconnu, récemment mis en lumière par une autre institution parisienne a savoir Le Louvre, son apport au cinéma via le collectif Zoo et son rôle de catalyseur pour les apprentis réalisateurs italiens semble en revanche moins important. Cette soirée du 15 janvier sera l'opportunité pour découvrir des noms qui hantent les manifestations d'avant garde depuis plusieurs années.

MICHELANGELO PISTOLETTO ET SES DOUBLES / Mercredi 15 janvier à 19h00
En fondant en 1967 le collectif Zoo, Michelangelo Pistoletto cherche à faire sortir de l'atelier ou de la galerie sa pratique artistique pour l'inscrire dans l'espace public. Alors qu'il est invité à la galerie de l'Attico à Rome en février 1968 pour une exposition personnelle, l'artiste s'entoure d'une dizaine de jeunes cinéastes turinois qui réalisent une série de films performatifs présentés lors de la journée de clôture. 
Ugo Nespolo, Buongiorno Michelangelo, 1968, 16mm (sur beta), 18mn
Pia Epremian, Pistoletto & Sotheby's, 1968,16mm (sur beta), 22mn
Tonino De Bernardi, La vestizione, 1968, 16mm (sur beta) 26mn
Plinio Martelli, Maria Fotografia, 1968, 16mm (sur beta), 12mn
Renato Ferraro, Comunicato speciale, 1968, 16mm (sur beta), 8mn

Seul long-métrage a être proposé durant ce Off&Pop, Morire Gratis de Sandro Franchina (1939-1998) est une rareté inédite en dvd, une pépite à ne pas manquer.

SANDRO FRANCHINA : "MORIRE GRATIS"/ Mercredi 22 janvier à 19h00
Proche des artistes de la scène romaine dans les années soixante, acteur dans Europe 51 de Roberto Rossellini (1951), et ancien assistant de Jean Rouch, Sandro Franchina réalise avec Morire Gratis (1968) un road movie singulier dans lequel Franco, artiste inquiet en plein désarroi, interprété par le peintre Franco Angeli, relie Rome à Paris en voiture pour y livrer une sculpture de louve dissimulant de la drogue. Séance introduite par Antonio Somaini (professeur, Université Sorbonne Nouvelle, Paris III)  



Pour finir, le Centre Pompidou rendra hommage au travail de cinéaste de l'artiste peintre Mario Schifano 15 ans après sa mort avec une série de films courts.


MARIO SCHIFANO EN 16 MM / Mercredi 29 janvier à 19h00
Artiste autodidacte, Mario Schifano (1934-1998) développe une œuvre pluridisciplinaire d’influence Pop où les codes esthétiques publicitaires viennent se confondre aux enjeux sociopolitiques de son époque. Réceptif à l’idée que le film lui permettrait de dépasser les limitations qu’il rencontre dans sa peinture, l’artiste romain réalise, dans les années 1960 et 1970, une série de courts métrages en 16mm dans lesquels transparaissent les références au cinéma underground américain, en particulier celui d’Andy Warhol. 
Reflex, Mario Schifano, 1964, nb, son, 16mn
Souvenir, Mario Schifano, 1967, nb, son, 11mn
Ferreri, Mario Schifano, 1966-9, nb, sil,
Vietnam, Mario Schifano, 1967, nb / coul, sil, 7mn
Anna, Mario Schifano, 1968-9, nb, sil, 12mn
Film, Mario Schifano, 1967, nb, sil, 15mn

Outre ses courts-métrages, Schifano a réalisé trois longs dont Umano non umano (1972) son dernier avec les apparitions de Mick Jagger, Anita Pallenberg ou de Keith Richards, visible dans son intégralité ci-dessous :


Le Centre Pompidou a travers ses quatre figure majeure d'un cinéma vagabond, pop et sauvage permet d'éclaire l'Italie des années 60 sous un éclairage moins Cinécittà.

Deux dvd vont être prochainement disponible sur theendstore.com



Les films de Paolo Gioli et une anthologie de film "d'art" ou l'on retrouvera Gioli, Schifano et bien d'autres. Nous y reviendrons prochainement.

source : Centre Pompidou

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