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L'étrange couleur des larmes de ton corps



Une semaine. C'est le temps qu'il aura fallu a notre cerveau pour laisser le second film du duo Cattet Forzani se décanter après sa projection au Paris International Fantastic Film Festival (PIFFF). L’expérience pourrait se résumer en quelque mot, cauchemardesque, enivrant, éprouvant, énervant, fascinant.

Si L'étrange couleur des larmes de ton corps est présenté comme le versant masculin - Amer serait le pendant féminin - du giallo version Forzani Cattet, ce second effort apparaît plus comme le buvard des expériences cinématographique passées, presque comme un premier film.

Il serait aisé pour le cinéphile averti d’identifier tous les motifs emprunter ici ou là. Leur parfaite intégration, leur parfaite assimilation témoigne davantage de l'inspiration que du clin d’œil et rend la vision de L'étrange couleur des larmes de ton corps unique. Une richesse visuelle contribuant à nous perdre dans ce labyrinthe sensoriel.

Ne cédant jamais à la facilité du récit policier, en cassant la narration jusqu'à l’incompréhension Hélène Cattet et Bruno Forzani brisent les règles, pervertissent le genre et offrent par la même occasion ce que l'on était en droit d’espérer après Amer un film encore plus irrespectueux vis-à-vis du genre.

Sexy hier

Si l'érotisme franchouillard est plutôt présent en dvd grâce à divers éditeurs hexagonaux. On pense bien évidemment à Le Chat qui fume et sa collection Jean-Marc Pallardy, LCJ éditions avec José Bénazeraf et Max Pécas ou Bach Films avec sa collection L'érotisme à la française.

Pour autant, le genre sexy, en dehors de nos frontières reste (à l'exception de la collection Roman Porno Japonais et la collection Sexploitation chez Bach Film) encore trop peu distribué à notre gout en France.

Heureusement l'ours polaire de Artus Films a décidé de se réchauffer sous les latitudes des États-Unis et nous déniche une rareté.

LE JOURNAL SECRET D'UN MANNEQUIN / John & Lem Amero / 1967


Présentation de l'éditeur :
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Jenny, une jolie jeune fille de 21 ans, vit avec ses parents dans une ferme de la Nouvelle Angleterre. Un matin, alors qu’elle se promène, elle se fait surprendre par un garçon qui la viole. Une fois remise de cette tragédie, elle fait ses valises et part gagner sa vie. D’abord secrétaire dans une agence, elle va parvenir à être l’un des plus célèbres mannequins de haute couture de sa génération. Entre amours impossibles et désillusions, Jenny va se battre jusqu’au bout pour réaliser ses rêves. 



Au milieu de la vague du cinéma érotique américain, les frères Amero réalisent un film atypique. Alors que le public se fiche de l’histoire pour préférer voir des actrices de plus en plus dénudées, « Journal secret d’un mannequin » développe la psychologie d’une jeune fille en quête de réussite dans un milieu plus que dépravé, aidé par une mise en scène au réalisme érotique le plus troublant.  

En supplément une présentation des frères Amero par Eric Peretti, un diaporama d'affiches et photos  et la traditionnelle bandes-annonce. 

Le plaisir continue avec Bach Film qui a décidé de nous offrir un nouveau film de Mac Ahlberg(1931-2012), Molly l'ingénue perverse (1977). Ce qui porte à quatre le nombre de film disponible de cet auteur scandinave après Flossie, Justine et Juliette et Bel-ami.

Présentation de l'éditeur :
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Une jeune orpheline découvre la sexualité au sein de sa famille adoptive.

Réalisé sous le pseudonyme de Bert Torne, cette adaptation de Heurs et Malheurs de la fameuse Moll Flanders de Daniel Defoe, auteur de Robin Crusoe, permet de retrouver au générique Marie Forså vu dans les précédents films de Ahlberg cités ci-dessus mais aussi dans Le Château des Messes de Joe Sarno (1921-2010) qui fut l'autre grand auteur de cinéma érotique à la diriger dans sa courte carrière (1972-1979).

En vente sur theendstore.com (prochainement)

I am a ghost | H.P. Mendoza | 2012

Jusqu'à présent, le seul Mendoza que l'on connaissait était Brillante, réalisateur philippin de Kinatay et du récent Captive avec Isabelle Hupert. Mais à partir d'aujourd'hui il faudra compter avec le non moins brillant H.P.Mendoza dont le I Am a Ghost diffusé au festival La Samain du cinéma fantastique à Nice et au LUFF  à Lausanne à ravi notre recrue de choc Edward Pretorius dont vous retrouvez la première critique sur THE END ci-dessous.


L’histoire : un fantôme qui revit indéfiniment les mêmes situations cherche ce qui le retient dans ses souvenirs.

Ce petit bijou d’ambiance et de mise en scène est la révélation et le chef d’œuvre du festival ! L’histoire nous introduit dans l’univers clôt et familier d’une maison où une femme reproduit à l’infini certains moments de sa vie passée. Un éternel retour qui n’ennuie jamais et qui réussit même à intriguer tant les scènes, pourtant simples, sont porteuses d’interrogations. A de multiples reprises on se demande : « pourquoi fait-elle cela ? », « qu’y a-t-il dans cet escalier ? ». Et comme dans tous les bons films de peur, il arrive un moment on l’on voit l’étau se resserrer et où l’on a de moins en moins envie de savoir… En effet, du moment que ce sympathique fantôme est tiré de sa torpeur mécanique, tous les repères du quotidien qui nous rassuraient finissent par tomber et on pressent que les choses vont vraiment mal tourner. Un film à voir donc absolument pour des tas de raisons. L’actrice principale est exceptionnelle et tient une bonne part du film sur ses épaules. La mise en scène privilégie la plupart du temps des plans fixes très beaux, pleins d’ambigüité et composés de manière à évoquer des toiles peintes figeant le souvenir dans l’espace et le temps (on a encore les images précises en tête longtemps après). Le son enfin, à la fois dépouillé et terriblement efficace, nous ouvre les portes de l’au-delà en utilisant notamment les bruits des éléments (air et eau) qui suggèrent une immersion complète dans cette roue intemporelle. Sublime.

Edward Pretorius

Looking for Mr. Goodbar : Sex in the city

Dans les années 1970, une enseignante pour sourds, célibataire et sage en apparence, s'aventure chaque nuit dans les quartiers chauds en quête d'expériences sexuelles débridées et sans lendemain avec toutes sortes de marginaux.

Curieux film de Richard Brooks (1912-1992), réalisateur d'Une Chatte sur un toit brulant (1958). Commençant comme une étude de moeurs et finissant comme un slasher, Looking for Mr Goodbar (1977) navigue entre les décors carton patte de studio et des inserts de réalité très "Nouvel Hollywood" déchirant le récit conte de fée en cauchemar moralisateur sur la liberté des femmes.

Une rareté à découvrir au Reflet Medecis (3 rue Champollion 75005 Paris.


Bikers, les motards sauvages à l'écran

Avec Serious Publishing, il faut s'armer de patience mais (comme toujours) celle-ci est récompensée et ce, bien au-delà de nos espérances. Leur nouvel ouvrage Bikers, les motards sauvages à l'écran confirme l'éditeur comme l'étendard de la culture bis en papier glacé.

En 2012, l'équipe de Serious nous offrait deux gâteries avec Orgasmo volume 1 & 2, retraçant le cinéma érotique à travers une sélection d'affiches commenté par Christophe Bier.

L'année 2013 elle, sera marqué par le cuir, le chrome et la rouille. Bienvenue dans l'univers des Bikers à travers 108 films. Préface de Sonny Barger le fondateur des Hell's Angels.

Présentation de l'éditeur :
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Unissant deux passions, le cinéma et les motos américaines, Jean-William Thoury rédige Bikers – Les Motards sauvages à l’écran. Il existait deux livres en anglais sur ce sujet, mais moins fouillés et moins complets, Two Wheels on Reels (2000), The Big Book of Biker Flicks (2005). Celui-ci vient combler un vide, répondre à un manque évident. Trois années d’écriture sont nécessaires pour mener à bien un projet qui s’apparente à un « dictionnaire amoureux », les choix étant assumés comme personnels, subjectifs. À la rédaction proprement dite s’ajoute évidemment un travail de recherche afin de pouvoir visionner chaque film en intégralité, autant de fois que nécessaire. Il faut par ailleurs localiser des documents pouvant illustrer le texte. 108 films exploitant le « phénomène biker » sont finalement retenus. Chacun fait l’objet d’une entrée plus ou moins longue suivant son intérêt intrinsèque ou son importance, son influence dans cette catégorie de cinéma. Bikers est le 1er ouvrage sur le sujet jamais écrit en français !

Les œuvres sont présentées dans l’ordre chronologique, de 1953 à 2011, soit de The Wild One à Dear God, No !. Les notules comprennent systématiquement : le titre, le pays d’origine, la date de sortie, le nom du metteur en scène, ceux des trois acteurs principaux.

 
Né en 1948 dans la banlieue sud de Paris, Jean-William est très tôt atteint par le virus du rock’n’roll. Depuis 1972, il écrit pour la presse spécialisée, Pop Music, Extra, Best, Feeling, Rock & Roll Musique, Rockenstock, etc. Il est actuellement chroniqueur à Jukebox Magazine et à Rock&Folk. En 1976, il crée le groupe Bijou en tant que parolier, manager et producteur (six albums chez Philips, 1977-85). Il réalise aussi des enregistrements pour Marie France, les Civils Radio, les Injectés, les Playboys, Dynamite, Ticket, Cat & les Solitaires, Jan De Vos... Certains de ses textes sont interprétés par Grégoire 4, Bratch, Super Wagner, Lou Mary, Ami6, Tony Marlow, etc. Il rédige de nombreuses entrées du Dictionnaire du rock (Robert Laffont) comme de L’Encyclopédie du rock français (Hors Collection) ou 40 ans de musique au Gibus (Hugo & C°) et signe seul Les Rita Mitsouko - C’est toujours comme ça (La Mascara) ; Johnny en chansons (La Mascara), Dictionnaire Gainsbourg (Scali) ; Gene Vincent – Le Dieu du rock'n'roll (Camion Blanc)... Amoureux des Harley, dans les années 1970, il achète un 750 WLC de 1943 qui s’avère être un formidable engin de musculation : il faut systématiquement rentrer en le poussant ! Pas découragé pour autant, suivent un Sportster 1000, des Electra 1200, un 883 et un enfin un Dyna 1340. Au milieu des années 1980, il cofonde le Wild Cats MC de Savigny (91).

Complément idéal au livre Road Movie, USA de Jean-Baptiste Thoret et de Bernard Benoliel, Bikers, les motards sauvages à l'écran de Jean-William Thoury évoque les réussites comme les bas côté du genre et offre une vision de l'ouest américain aussi mythique que les westerns de John Ford.

390 pages | 30 euro

En vente sur theendstore.com

Cinémathèque de Nice : FFC

Sous ces initiales se cache un cinéaste culte. Trois lettres qui ont marqué les années 70 avec trois films incontournables. Auréolés de prix, Oscar, Palme d'Or, de succès critiques et public, Francis Ford Coppola a tout eu. Des réussites artistiques et des pertes familiales (la mort de son fils) dont le cinéma a contribué à le rendre incontournable. Rarement l'intimité d'un homme n'aura été ainsi exposé à la face du monde.Jamais la réalité d'un homme n'aura autant transpiré dans des fictions.

La Cinémathèque de Nice a pour une fois le mérite de surfer sur l'agenda culturel puisqu'en proposant une rétrospective (incomplète) de l'oeuvre de Coppola, l'institution niçoise propose une alternative aux sorties dvd de trois films qui manquaient cruellement dans les dvdthèques.

En effet Pathé éditera (enfin !) Conversation Secrète (Palme d'Or 1974, annoncé en 2012 avec des compléments signés Jean Baptiste Thoret, l'édition 2 dvd 2013 semble être dépourvu de quelconque bonus du spécialiste du cinéma des années 70), The Outsider (1983) et Coup de Coeur (1982) le 6 novembre prochain.

Comme notre but est de vous proposer dans la programmation de la Cinémathèque niçoise les films indisponibles en dvd français, voici ce que vous pourrez retrouver dès ce mardi.

FINIAN'S RAINBOW / La Vallée du Bonheur / 1968
Rainbow Valley, au sud des États-Unis - Finian, un mystérieux irlandais, arrive en ville accompagné de sa charmante fille Susan pour y faire fortune…
> Mardi 26 novembre à 16h00
> Jeudi 28 novembre à 20h00 


THE CONVERSATION / Conversation Secrète / 1974

Harry, chargé d'écoutes téléphoniques, enregistre en secret des conversations privées. Jusqu'alors sans scrupules, il est perturbé par une menace de mort qui pèse sur un couple qu'il a placé sur table d'écoute. Voulant faire machine arrière, il se trouve piégé dans un inextricable réseau de surveillance…
> Mercredi 6 novembre à 20h00
> Vendredi 8 novembre à 14h00

THE OUTSIDERS / 1983

> le Mardi 5 novembre à 18h00
> Jeudi 7 novembre 2013 à 14h00

 TUCKER : THE MAN AND HIS DREAM / 1988

 1948 - Tucker, jeune ingénieur doué et idéaliste, met au point une voiture de son invention. Le succès est immédiat. Mais les constructeurs concurrents ne veulent pas le voir s'imposer sur le marché…
> Jeudi 7 novembre à 20h00
> Samedi 9 novembre à 14h00

GARDENS OF STONE / Jardins de pierre / 1987

Virginie - 1969, durant la guerre du Vietman - Le cimetière militaire d'Arlington accueille les soldats morts au combat. Les sergents Hazard et Nelson, vétérans, ont pour mission de former le bataillon de parade qui officie aux enterrements. Une nouvelle recrue arrive…
> Jeudi 21 novembre à 16h00
> Samedi 23 novembre à 20h30

Retrouvez toute la programmation sur le site de la Cinémathèque de Nice.