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Independenza ! Part 22 : Zylo

Dans le milieu de l'édition le gâteau se divise bien souvent entre les "gros" labels et les indépendants. Si les (vrais) indépendants n'ont ni le portefeuille, ni la visibilité, ils compensent en participant à l'éclosion et /ou à la confirmation de nouveau talent.

Zylo fait partie de ces éditeurs présents depuis des années mais qui ont trouvé une reconnaissance depuis peu grâce à la sortie de films artistiquement réussis. Une belle raison pour acceuillir cet éditeur sur THE END.

Leur principale nouveauté du mois de mars est le film Guilty of Romance de Sono Sion qui sort enfin en vidéo, deux ans après sa présentation à l’Étrange Festival de Paris (quid de Cold Fish ?) et son exploitation en salle l'été dernier.

Izumi est mariée à un célèbre romancier romantique mais leur vie semble n'être qu'une simple répétition sans romance. Un jour, elle décide de suivre ses désirs et accepte de poser nue et de mimer une relation sexuelle devant la caméra. Bientôt, elle rencontre un mentor et commence à vendre son corps à des étrangers, mais chez elle, elle reste la femme qu'elle est censée être. Un jour, le corps d'une personne assassinée est retrouvé dans le quartier des "love hôtels". La police essaie de comprendre ce qui s'est passé.

"Sono Sion retrouve la grande dimension formaliste et expérimentale du cinéma japonais des années 60 et 70 : c'est le visible lui-même qui cède et les couleurs qui explosent sur les corps." Stéphane du Mesnildot / Cahiers du cinéma
"Un reboot érotique et bruyant des romans porno japonais des années 70, éclaboussé par la fureur noire de Sono Sion, dont le cinéma n'avait jamais paru si violemment désespéré, intensément nihiliste." Romain Blondeau / Les Inrockuptibles
Jusqu'à présent l’œuvre du cinéaste japonais se faisait rare en dvd, du moins en ce qui concerne la France car l'étranger ne s'était pas privé de nous donner de quoi patienter en attendant d'éventuelles sorties. Notre patience a été récompensé puisque après Suicide Club et Suicide Club 0 (également disponible sur theendstore.com), Guilty of Romance amorce un changement que l'on espère durable. La prochaine édition en combo blu-ray / dvd de Love Exposure chez HK Vidéo et la diffusion en salles de Land of Hope le 27 avril laisse penser que le réalisateur se voit enfin offrir un peu de reconnaissance dans notre pays.

L'édition dvd Zylo est dépourvue de bonus mais propose les deux montages du film. Une version courte, celle exploitée en salles cet été et la version longue que l'auteur de ces lignes a pu découvrir à l’Étrange Festival en 2011.

Pour accompagner cette nouveauté déjà disponible sur notre boutique en ligne, nous avons sélectionné les  meilleurs titres de leur catalogue dont certains évoqueront de très bons souvenirs aux festivaliers de l'étrange festival et du PIFFF.

Lauréat du Meilleur Film de la première édition du Paris International Fantastic Film Festival (PIFFF), Bellflower est un premier film bluffant d'inventivité et d'ingéniosité (les divers trucages, voire la création de caméra ont été faite par le réalisateur) mais surtout un grand film d'amour et d'amitié.

Deux meilleurs amis Woodrow et Aiden passent tout leur temps libre à la construction de lance-flammes et d’armes de destruction massive en vue d'une apocalypse mondiale. Mais quand Woodrow rencontre une jeune femme charismatique et tombe follement amoureux, lui et Aiden vont rapidement être intégrés dans un nouveau groupe d'amis, et partir pour un voyage mêlant amour et haine, trahison, infidélité, et une extrême violence plus dévastatrice que n'importe lesquels de leurs fantasmes d'apocalypse.
"Météore romantique et anarchique, "Bellflower" possède toute la générosité et l'énergie que l'on peut attendre d'un premier film." Stéphane du Mesnildot/ Cahiers du Cinéma
En supplément, nous retrouvons un making of, une présentation de la Medusa (voiture qui a contribuer à populariser le film) et les différentes affiches refusées. Une belle édition pour un film au potentiel culte indéniable.

Autre film a avoir bénéficié d'une projection en avant première lors d'un festival, en l’occurrence l’Étrange Festival en 2011, Walk away Renée de Jonathan Caouette, second long-métrage du réalisateur après Tarnation en 2003.

« Je suis né et j’ai été élevé à Houston, Texas, où j’ai grandi pour la plus grande partie avec mes grands-parents pendant que ma mère Renée, atteinte de psychose schizophrénique, faisait des allers / retours dans les hôpitaux. J’ai aussi passé du temps dans des familles d’accueil où j’ai souffert de négligence et de maltraitance. Filmer et raconter sont devenus une façon de dissocier, et de m’évader de ma vie. En prenant une caméra quand j’étais enfant et en l’utilisant comme un bouclier pour illuminer mon univers, j’ai trouvé une façon de survivre. Filmer les choses était une manière de dialoguer avec moi-même. » « Adolescent, mes premiers essais de cinéma étaient de grossières, violentes, horribles et atmosphériques mésaventures que je tentais d’investir d’une certaine qualité hallucinogène. J’ai essayé de les rendre drôles, parce que je pense que l’humour est une manière de surmonter les obstacles de la vie (mon travail est également inspiré par des chanteuses soul comme Mavis Staples ou des comédiens comme Richard Pryor et des réalisateurs tels que John Cassavetes, Lars Von Trier et Alejandro Jodorowsky). Ces différentes obsessions m’ont mené par hasard vers les films d’auteurs européens que j’estime et qui m’influencent. J’y ai inclus des compositions harmonieuses mais tranchantes avec une mise en scène néo-réaliste et de l’humour. Mes premiers travaux étaient basés sur des légendes urbaines, des slashers, mes cauchemars, mes rêveries diurnes. Mon travail est de diriger mes films vers des lieux mystérieux et de leur donner vie. Je considère tous mes films comme des fictions documentaires, des « histoires vraies » rêvées. Mon but est de faire des films qui soient un happening, une rencontre, une conversation et je l’espère, un signal émotionnel. »
"Au rythme d'un road-movie qui mène la petite famille de Houston à New York, le film déplie ainsi les grandes étapes de la vie de Renée, brouillant les frontières temporelles dans un montage bouleversant où les chromos heureux d'hier viennent heurter les images d'un présent exsangue." Romain Blondeau / Les Inrocks
"Le meilleur de ce documentaire, c'est sa science-fiction qui tient aux séquences où le jeune Américain injecte des chimères psychédéliques, mais aussi et surtout à son propos de fond : toutes nos vies sont des vies parallèles, et aucune ne peut prétendre être un modèle dominant." Gérad Lefort / Libération
Enfin pour finir, retour au Japon avec Hanezu, l'esprit des montagnes de Naomi Kawase, réalisatrice de Shara en 2003.

Dans la région d’Asuka, berceau du Japon, Takumi mène une double vie : tranquille avec Tetsuya son mari, passionnée avec son amant Kayoko, sculpteur qui lui fait découvrir les plaisirs simples de la nature. Takumi apprend qu’elle est enceinte. L’arrivée de cet enfant est l’occasion pour chacun de prolonger son histoire familiale et ses rêves inassouvis. Mais bientôt, Takumi devra choisir avec qui elle veut faire sa vie. Comme au temps des Dieux qui habitaient les trois montagnes environnantes, la confrontation est inévitable. 


"Comme elle sait si bien le faire, Naomi Kawase dessine ces personnages à travers des gestes quotidiens, trajets à pied ou à bicyclette à travers des paysages délicats ou grandioses, tâches quotidiennes filmées au plus près." Thomas Sotinel / Le Monde

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