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Cinema Retro #25

Comme tous les trois mois, le nouveau numéro de Cinema Retro vient égayer notre journée avec un programme toujours emprunt de nostalgie, mais surtout de sujet non traité (ou si peu) dans la presse traditionnelle.

 

Au sommaire de ce 25ième numéro, on retrouve les deux étendards de la revue : James Bond et la Hammer et accessoirement deux fleurons du Royaume de sa Majesté.

Interviews de  Daniel Craig, des producteurs Barbara Broccoli et Michael G. Wilson, du réalisateur Sam Mendes | Couverture de divers événements estampillés Hammer (convention, lieux de tournage, sorties des films en blu-ray) | Analyse de la restauration de Lawrence d'Arabie avec entretien de l'homme à l'origine de cette remasterisation, Grover Crisp | Regard sur la vie et la carrière du bad boy du cinéma anglais Oliver Reed par l'écrivain Robert Sellers | Retour sur les meilleurs films criminels des années 60 et 70 dans le cinéma italien |  Retour sur les films cultes Sands of Kalahari (Les Sables de Kalahari (avec Stuart Whitman et Susannah York, The Swimmer de Frank Perry avec Burt Lancaster et Attaque sur le mur de l'Atlantique (Attack on the Iron Coast) de Paul Wendkos| Hommage à l'artiste Tom Chantrell, auteur d'affiches mémorables pour le cinéma (de Stars Wars à Bus Stop en passant par la vague de films érotique britannique).


Pour ceux qui souhaitent acquérir les numéros précédent, en particulier le 23 et 24 qui ne sont pas encore sur notre boutique, merci d'envoyer un mail à theendstore@gmail(POINT)com ou contact@theendstore(POINT)com

Prix : 12 euro

Rétro-viseur : Les Funérailles des roses (1969)

Alors que les sorties de films du patrimoine asiatique tendent à trouver un regain d'intérêt (mais pour combien de temps ?) avec les éditions des films de Shohei Imamura chez Choses Vues ou de Teruo Ishii chez HK Vidéo, voici un film dont on ne désespère pas de voir un jour une édition en France (l'espoir fait vivre !). Un film culte, dont le journaliste et auteur Stéphane du Mesnildot retrace les influences de cette œuvre d'un cinéaste méconnu en France. 


Oedipe à Shinjuku

En 1969, dans la frénésie artistique, politique et érotique qui électrisait le Japon, Toshio Matsumoto, cinéaste venu de l'expérimental, décide de réécrire l'histoire d'Oedipe dans le milieu des travestis et des bars gays. Les Funérailles des roses, c'est Oedipe à Shinjuku ou, si l'on veut, Oedipe Reine. Son influence secrète se fera sentir aussi bien chez le Kubrick d'Orange Mécanique, qui en reprend les accélérés musicaux, que chez le Gus Van Sant de My Own Private Idaho, qui transpose, dans un style tout aussi pop et éclaté, Falstaff chez les prostitués homosexuels de Portland.
Les Funérailles de roses a pour héros Eddie, un jeune travesti d'une grande beauté, hanté par des souvenirs d'enfance cauchemardesques. Lorsqu'enfin Eddie croit avoir trouvé la paix, il s'aperçoit que son amant, patron d'une boîte de nuit, n'est autre que son propre père, qu'il n'a jamais connu.
Le premier travestissement, typiquement camp, est l'inversion du sexe des personnages du mythe. Malicieusement, Matsumoto oscille entre un univers de fantaisie baroque (le club se nomme le Bar Genet), et la description documentaire du milieu gay japonais. Bien que Mishima y ait consacré plusieurs de ses ouvrages et que des figures cultes comme Carrousel Maki et Akihiro Miwa (Le Lézard noir de Fukasaku) en aient émergé, pour la première fois un cinéaste consacrait un long métrage à cet univers encore confidentiel. Matsumoto offre les premiers rôles de son film à des non professionnels recrutés dans les clubs, mais il leur donne surtout la parole. Il recueille les témoignages d'être qui, bien que parfois suicidaires ou désespérés, affrontent la société avec courage.

La marginalité intense de ces Tokyo Dolls permet à Matsumoto de dessiner les contours de la vie nocturne tokyoïte où se brouillent les identités sexuelles et les désirs, une Factory à ciel ouvert où brillent des superstars comme le jeune travesti Peter. Matsumoto le rebaptise Eddie, jeu de mot sur Oedipe, mais aussi hommage à Edie Sedgwick dont Peter possède les paupières noircies, le visage juvénile et la silhouette de nymphe. Matsumoto raconte comment, alors qu'il écumait les bars gays avec son équipe, Peter est apparu, irradiant de lumière, captant les regards et imposant le silence autour de lui. Cet éblouissement, Peter le conserve tout au long du film, jusqu'à la cécité qui, comme dans le mythe, achève son destin. Lors des scènes d'amour, Matsumoto irradie, parfois jusqu'au négatif, le corps du jeune homme, faisant de la lumière son premier travestissement. Cette ascension d'une figure aveuglante du désir renvoie à Jack Smith et à l'orgie blanche de Flaming Creatures, où, aussi bien que les ténèbres, la surexposition confondait et mêlait les corps et les identités.
Comme un feu follet, Peter traverse tous les univers, qu'ils s'agissent des clubs gays, des plateaux de films pink, ou de l'appartement d'une communauté de cinéastes expérimentaux. Matsumoto filme avec humour ces jeunes révolutionnaires, qui tordent les images d'une télévision pour les refilmer en 16mm, et citent fièrement les théories de "Monas Jekass". Mais plus profondément, ni les travestis, ni les cinéastes ne répondent à la norme. Créatures paniques, ce sont les agents du désordre, qu'il soit sexuel, social ou artistique. Même à Tokyo en 1969, l'androgyne reste une figure du chaos.
Peter devient le receptacle de visions que Matsumoto emprunte au pan psychédélique du cinéma expérimental : les flickers de Tony Conrad, les spasmes épileptiques de Paul Sharits, les danses stroboscopées de Ronald Nameth. La trajectoire d'Eddie est faite de moment de joie intense aussi d'errances somnambuliques dans un ténébreux musée de masques et de crises d'angoisses qui lui font perdre ses esprits.

Comme Mike le narcoleptique de My Own Private Idaho, Eddie est sujet à des absences qui fracturent le film. Il s'évanouit et reprend connaissance à des moments antérieurs du récit, comme s'il cherchait le temps un point précis. La perception d'Eddie est déréglée par un moment obscur, refoulé, de son passé (le meurtre de sa mère), à l'origine de sa transformation d'adolescent apeuré en jeune fille extravertie. Incognito, Eddie rejoue bien la tragédie d'Oedipe, même si au lieu d'être sacré roi de Thèbes, il devient la Mama-san d'un club gay. Tout en brodant sur le mythe sa fantaisie pop, Matsumoto ne le néglige pas pour autant : le fatum reprend toujours ses droits par surprise, et de la plus sanglante façon qui soit. Cette tragédie est celle de ces figures chatoyantes qui s'étourdissent dans la nuit tokyoïte mais n'ignorent pas que leur place n'est nulle part. Eddie, les yeux crevés, sort dans la rue et expose aux passant son visage ensanglanté. Ce qu'il dévoile alors en plein soleil est toute la violence de la société envers ceux qu'elle rejette dans la nuit.
 Stéphane du Mesnildot in Cahiers du Cinéma #662 - Décembre 2010 - p.73
Le film Funeral Parade of Roses alias Les Funérailles des Roses est disponible en dvd sur theendstore.com
Flicker de Tony Conrad ainsi que les films de Paul Sharits sont également disponibles sur theendstore.com
> Flicker 
> Paul Sharits

Larry Clark à l'honneur

Tout juste primé au Festival de Rome sous les huées de certains spectateurs,  Marfa Girl, le nouveau film (sulfureux ?) de Larry Clark, cinéaste de l'intimité adolescente (Kids, Ken Park, Wassup Rockers) connaitra une exploitation exclusivement sur son site internet larryclark.com à partir du 20 novembre.

Cultures collide in Marfa, Texas (pop. 1,800) as small town American life intersects with the international art world and swarms of border patrol agents smothering the community, all the while Adam, a half-white, half-Hispanic teenager, is just trying to navigate the sex, drugs, rock and roll, art, violence and racism.


Si on peut saluer le cinéaste / photographe pour son prix, on peut être interloqué par les motivations qui pousse l'auteur à proposer le film exclusivement sur son site. Certes les bénéfices seront plus important pour lui et son producteur mais devancer la mort prochaine des salles de cinéma indépendantes, qui se battent à longueur d'année pour survivre, provoque en nous une certaine amertume.

I will put the film on my first and only website, larryclark.com, which is the only place one will ever be able to see the film…. It will stream for $5.99 for access to thefilm for 24 hours…. This is the future and the future is now…. Most and very soonalmost all the small theaters that show Indie and Art films will be gone….
Everyday another goes out of business because everything is digital now and it isquite expensive for the wonderful old smaller theaters to bear the cost of switching todigital…. Anyway I think I am one of the very first directors to release a new film thisway, on a website who’s only purpose is to show his new films….  I think this could be
very successful and it also cuts out the crooked Hollywood distributors.
Larry Clark

Le future nous dira si il a eu raison ou pas...

Nous profitons de ce message pour annoncer la prochaine disponibilité sur theendstore.com du premier film de Larry Clark, Kids. Que ce soit son travail photographique ou son cinéma, un brouillard flotte autour de cet auteur pourtant indispensable. Sa décision de promouvoir Marfa Girl sur internet est peut-être pour lui la seule solution de contourner les diverses interdictions (notamment en France pour Ken Park) contre son cinéma.


Un groupe d'adolescents mené par Telly recherche de jeunes femmes vierges à New York, afin de pouvoir avoir des relations sexuelles non-protégées sans risque. Mais quand une ancienne petite amie de Telly est déclarée positive à un test HIV, elle se lance à sa poursuite avant qu'il ne contamine une autre fille... 

Seule édition à comporter une version française (malheureusement aucun dvd ne propose la version originale sous-titré français), Kids reste encore aujourd'hui une œuvre émotionnelle forte par ce qu'il dit sur la jeunesse des années 90 américaine et qui tend à se démontrer en France comme partout dans le monde, le passage à l'âge adulte se fait de plus en plus tôt au risque de brûler son enfance et ce qui va de paire, son insouciance.

Prix : 20 euro

A commander en envoyant un mail à theendstore@gmail(POINT)com ou contact@theendstore(POINT)com

PIFFF 2012

Après une première édition marquée par une révélation (Bellflower) et quelques films au capital sympathie indéniable (Violent Kind, Detention, Extraterrestre), le Paris International Fantastic Film Festival (PIFFF) revient en deuxième année plus long, plus gros, plus fort pour une édition qui marque déjà un tournant dans la courte vie du festival.

En démultipliant les sections (Compétition, Hors compétition, Séance Culte, Séance interdite, Rétrospective), le PIFFF annonce la couleur : être LE festival de cinéma fantastique français, devenir le lieu incontournable en France pour découvrir la fine fleure du cinéma de genre horrifique et il n' y a aucune raison qu'il n' y arrive pas tant la programmation 2012 est riche en découverte.

Notre sélection :


JOHN DIES AT THE END / 2012 / Don Coscarelli
John et Dave, deux jeunes losers attachants, vont tester le pouvoir d’une drogue surpuissante, la « Soy Sauce », et découvrir une réalité alternative peuplée de démons...



4 MOUCHES DE VELOURS GRIS / 1971 / Dario Argento
Le batteur d’un groupe de rock tue accidentellement un inconnu qui le suivait depuis plusieurs jours. Pris en photo lors du crime par un mystérieux homme masqué, le musicien va alors être harcelé...


THE SEASONING HOUSE /2012 / Paul Hyett
Séquestrée dans un bordel servant de repaire à des criminels de guerre, une jeune sourde muette prépare son évasion.

 IN THEIR SKIN (aka Replicas) / 2012 / Jeremy Power Regimbal
Mark, Mary et leur fils forment une gentille petite famille. Partis en vacances au vert, ils vont croiser la route d’une drôle de tribu qui aimerait bien prendre leur place...


Voici les 23 autres longs métrages de la sélection :
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Here Comes the Devil  - Adrián García Bogliano
The ABC's of Death
Stitches de Conor McMahon
Trailer War
V/H/S
The Cleaner - Adrian Saba
Citadel - Ciaran Foy
Dragon Gate, La légende des sabres volants 3D - Tsui Hark
Side By Side - Chris Kenneally
Crave - Charles de Lauzirika
The Butterfly Room - Jonathan Zarantonello
Universal Soldier: Day of Reckoning - John Hyams
Doomsday Book - Kim Jee-Woon/Yim Pil-Sung
In The Shadow of The Tall Man - Louis Thevenon
Modus Anomali - Joko Anwar
Bad Taste - Peter Jackson
The Body - Oriol Paulo 
Nightbreed: The Cabal Cut
Hellraiser le pacte
Hellraiser : Les écorchés
Candyman
Horror Stories
Silent Hill : Revelation 3D - Michael J. Bassett

Toutes les infos sont sur PIFFF.fr

Imamura documentariste

Après l'exceptionnel L'évaporation de l'homme, documentaire qui virait à la fiction par peur d'un procès, l'éditeur Choses Vues continue d'exhumer les œuvres méconnues de l'(énième) enfant terrible du cinéma japonais avec quatre documentaires revenant sur le passé trouble du Japon pendant la seconde guerre mondiale et sur l'après.


Présentation de l'éditeur :
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Après l’échec de Profonds désirs des dieux (1968), Imamura renoue avec le documentaire en réalisant L’Histoire du Japon d’après-guerre raconté par une hôtesse de bar (1970), véritable contre-histoire du Japon vu par le bas de la société. Ce nouvel échec commercial ruine Imamura et le contraint à se consacrer exclusivement pendant près de 10 ans à la réalisation de documentaires pour la télévision.
Imamura, pour qui le thème de la guerre est central dans son œuvre, tourne alors une série de films sur les citoyens japonais abandonnés, avec la volonté d’aller au-delà de l’histoire officielle. En 1979, il revient à la fiction avec La Vengeance est à moi avant de recevoir deux Palmes d’or à Cannes, la première pour La Ballade de Narayama (1983), la seconde avec L’Anguille (1997).

Après la guerre, un certain nombre de soldats japonais ont préféré ne pas rentrer au pays. Imamura part à leur recherche en Malaisie puis en Thaïlande afin de comprendre pourquoi ils ont préféré rester sur place, comment ils ont vécu leur “après-guerre”, ce qu’ils pensent de leur patrie.
Beaucoup d’anciens soldats ont une attitude très critique vis-à-vis du Japon. Présent à l’image, Shôhei Imamura, qui s’abstient de tout jugement, parvient à libérer la parole de ces sans-grades. Trente ans après les faits, il recueille des témoignages essentiels et précieux sur l’histoire du Japon impérial.

Au détour d’une conversation, on apprend, par exemple, qu’en Malaisie, plusieurs centaines de soldats nippons refusèrent la capitulation et rejoignirent l’armée communiste malaise pour continuer à combattre anglais et américains, jusqu’en 1947 ! Le réalisateur recueille de nombreux témoignages sur l’état d’esprit qui régnait au sein de l’armée impériale (bien loin des thèses officielles), sur la sauvagerie de cette guerre (et donc du ressentiment des populations autochtones à l’égard du Japon), sur le sentiment, de certains, d’avoir été manipulés, sacrifiés et finalement abandonnés.

À noter au passage, le témoignage glaçant d’un ancien soldat, (”Matsu la brute” - un nationaliste pur et dur) qui se vante d’avoir participé à des crimes de masse perpétrés contre des civils chinois mais aussi d’avoir exécuté d’un coup de pelle des conscrits nippons “mauviettes”. La figure même de l’Empereur (”de ce pays de salauds !” lance un ancien soldat devenu pacifiste) - ex-dieu vivant - n’est pas épargnée…

Dans les années 70, pour le gouvernement d’alors, le problème n’existait pas : soit les combattants étaient revenus du front soit ils étaient morts. L’expression « mikikanhei », terme qui désignait « ces soldats qui ne sont pas revenus », était prohibée dans l’administration.

Finalement, la télévision privée japonaise commanditaire refusera de diffuser la série En suivant ces soldats qui ne sont pas revenus tant les films s’écartaient de l’histoire officielle (la chaîne craignait la réaction des annonceurs publicitaires, dixit Imamura). Le public japonais découvrit ces films 15 ans plus tard.

Dans le 3ème film de cette série, le cinéaste fait revenir au Japon ” Matsu la brute “, rencontré deux ans auparavant. Il est accueillit à l’aéroport par une horde de photographes, tel un fantôme surgissant du passé… d’un passé refoulé. Après 33 années d’exil, il retrouve sa sœur, ses vieux amis, un pays qui le déçoit aujourd’hui et où ” les habitants ne pensent qu’à l’argent “. Il découvre qu’il a été opportunément déclaré mort — l’homme est littéralement “un revenant” —, puis retrouve son frère aîné qui le méprise et qui doute de ses blessures militaires. S’ensuit un terrible happening familial… Lors d’un entretien avec Imamura, l’ancien soldat rejette cet Empereur - autrefois vénéré - qui a abandonné « ses enfants ». Il décide finalement de retourner vivre en Thaïlande. 

DVD 1 :
En suivant ces soldats qui ne sont pas revenus, n°1 La Malaisie (Mikikanhei o Otte) - 1971
En suivant ces soldats qui ne sont pas revenus, n°2 La Thaïlande - 1971
La brute revient au pays natal (Muhomatsu Koyo ni Kaeru) - 1973

Au début du XXe siècle, il y avait environ 2000 prostituées japonaises dans les pays d’Asie du Sud-Est. Cette époque correspond au développement industriel du Japon vers ces pays. Considérées comme “produits japonais exportés”, ces femmes ont rapporté quelques centaines de millions de yens au Japon. La plupart d’entre elles, d’origine très modeste, ont été kidnappées ou trompées sur le but réel de leur voyage, puis forcées de travailler dans des conditions misérables. Devenues de petites vieilles ridées et rieuses, quelques survivantes témoignent devant la caméra d’Imamura.
Finalement, la télévision privée japonaise commanditaire refusera de diffuser la série En suivant ces soldats qui ne sont pas revenus tant les films s’écartaient de l’histoire officielle (la chaîne craignait la réaction des annonceurs publicitaires, dixit Imamura). Le public japonais découvrit ces films 15 ans plus tard.

DVD 2 :
Ces Dames qui vont au loin, (Karayuki-san) - 1973

coming soon : theendstore.com

Prix : 19 euro

Pour commander par chèque, contactez-nous par mail à theendstore@gmail(POINT)com ou contact@theendstore(POINT)com

So Film #5

Doucement mais surement la revue - cinquième du nom - trouve son rythme, son style entre reportages, entretiens, rencontres et critiques (peu), So Film a su s'imposer comme une lecture obligatoire car éclectique et détachée du "poids" parfois encombrant d'une actualité par toujours de "qualité". Quoi lire ? Pourquoi l'acheter ? Retrouvez ci-dessous quelques bonnes raisons pour vous procurer ce numéro.



Ken Adam
Il fut le seul Allemand engagé dans l'armée anglaise contre les nazis puis devint le plus illustre des chef décorateurs de son époques, bossant avec Kubrick et sur les James Bond.

Sam Mendes
Il vient de réaliser le nouveau James Bond, Skyfall, après une kyrielle de films réussis (American Beauty, Les Noces rebelles, Away we go...). Sam Mendes, metteur en scène de théâtre d'origine anglaise, cartonne à Hollywood. Sans se la raconter. Que cachet-il donc ?

George Lazenby
Entre Sean Connery, Roger Moore, Timothy Dalton, Pierce Bronan et Daniel Craig, il y eut George Lazenby. Mannequin ingérable et cabot, l'Australien connut son heure de gloire dans Au service secret de sa majesté en 1969. Puis il disparut sans regret.

MickeyRourke
La boxe, les chiens, les blessures, les Harley, l'enfance, les dépendances, les clopes, les Guns N'Roses, les excès, la salle de sport, le décès de son frère... Mickey Rourke a 60 ans et, installé chez lui, à la fois sublime et honteux. Grand et minuscule. Mickey Rourke, comme à la parade.

Entreriens avec Julie Delpy
Elle est passée entre les mains de Godard et Carax, puis elle a pris la tangente. Installé aux Etats-Unis, devenue une figure du cinéma indépendant localn Julie Delpy n'aime ni les oscars ni Hollywood. Mais Woody Allen, oui.

Rencontre avec Kôji Wakamatsu.
Il est mort bêtement le 17 octobre dernier à l'âge de 76 ans, renversé par un taxi. Producteur, réalisateur, génie, emmerdeur, provocateur, d’extrême gauche qui plus est, Kôji Wakamatsu nous avait reçus quelques semaines plus tôt. Entretien avant inventaire.

Témoignage Joe Eszterhas
Le scénariste de Flashdance, Basic Instint et Showgirls, Joe Eszterhas, est le plus mal élevé de tous les écrivains de Hollywood. Et il en est fier. Dans son livre The Devil's Guide to Hollywood - Le guide diabolique pour réussir à Hollywood, Eszterhas livre les clés du succès sans compromission. Morceau choisis.

+ Cahier Critique + Les drive-in + reportage en Roumanie sur les trace de l'exorcisme au coeur du dernier film de Christian Mungiu Au-delà des collines.


Mac Ahlberg (1931-2012)

Tariq Teguia | L’Éclat - Villa Arson

La cartographie actuelle des cinéastes (importants) se limitent bien souvent à quelques zones géographiques bien déterminées : les États-Unis (Terrence Malick, James Gray, Jeff Nichols), la France (Philippe Grandrieux, Gaspar Noé), le Danemark ( Lars Von Trier, Nicolas Winding Refn), l'Espagne (Almodovar), l'Allemagne (Werner Herzog si on peut encore le considérer comme allemand), le Japon (Kurosawa), la Chine (Wang Bing). Mais parfois quelques films en provenance de pays dont on ne soupçonne même pas la qualité de production viennent "s'incruster" dans ce paysage comme l’algérien Tariq Teguia. L’Éclat (Villa Arson - Nice) propose trois jours exceptionnels autour de son cinéma (en sa présence) ainsi qu'un panorama des jeunes pousses du cinéma algérien.

Présentation du cycle "Jeune Algérie" :
A la fois furieux mais heureux créateur d’un maquis cinéma, Tariq Teguia est né en 1966, en Algérie, a obtenu un diplôme de philo à Paris (théorie esthétique, doctorat sur l’œuvre de Robert Frank), a travaillé un temps comme journaliste à Alger, y a enseigné aux Beaux-Arts. Il est surtout pour nous à la fois un photographe, un vidéaste, et un cinéaste – l’un des plus importants qui soit, ici comme ailleurs – au point que le philosophe Jacques Rancière voit en lui un de ces « géographes » qui ont réinventé le cinéma politique. Ces deux premiers long-métrages, Rome plutôt que vous et Inland, ont documenté le présent hasardeux de toute une génération, dessinant des corps politiques en l’état, irréductibles, fermes, visionnaires. « Alger oui, mais vu de dos » disait-il au moment de la sortie de Rome plutôt que vous, lorsqu’on l’interrogerait sur la représentation graphique, mentale, de sa ville. Plus tard, pour Inland, il aura lui-même trouvé les mots qui définissent l’argile particulier de son cinéma : « Je manipule des sons, des matières et des trajectoires. »
Aussi trouve-t-on chez lui un désir de se trouver des lignes de fuite, de déplacer sa propre frontière, de se perdre et de ne pas abdiquer. Autant de digues à creuser avec lui puisque Tariq Teguia sera durant trois jours l’invité de l’Eclat à la Villa Arson –comme cela été avait le cas la saison passée avec Elia Suleiman et Joana Hadjithomas & Khalil Joreige.
En parallèle, nous présenterons une sélection de jeunes films récoltés de part et d’autre de la Méditerranée : films algériens découverts à Bejaïa Doc en dialogue avec des films réalisés dans le sud de la France.
Espérez du café, du raisin et de la colère.
Philippe Azoury

ROME PLUTOT QUE VOUS / 2006
L’Algérie depuis 10 ans vit une guerre qui a causé plus de 100 000 morts, une guerre qui ne dit pas son nom. Dans Alger encore désolée par la guerre, Tariq Teguia met en scène Zina et Kamel qui arpentent encore une fois leur ville avant de (peut-être ?) la quitter. « Road movie en vase clos, lente dérive étirée à l’échelle d’une ville et de sa périphérie », le film met en scène l’Alger d’aujourd’hui (même si l’action se passe dans les années 90), l’ennui profond, la désespérance, qui imprègnent les lieux et les gens et auxquels tentent d’échapper, les deux jeunes amants. Alger, plus grise que blanche, n’a jamais été aussi belle et vraie au cinéma.

« Comment filmer une guerre qui prétend à la discrétion ? En filmant le ténu, c’est à dire en filmant moins ce qui se joue derrière le mur, mais le mur lui-même. [...] non, toutes les filles ne baissent pas les yeux dans la rue, oui, beaucoup de jeunes algérois veulent fuir ! Pas seulement pour des raisons matérielles -travail, logement- mais par refus, même inconscient, d’une société de l’enfermement »
Tariq Teguia
 > Mercredi 7 novembre 2012 à 20h00


INLAND / 2008
Alors qu’il vit en quasi reclus, Malek, un topographe d’une quarantaine d’années, accepte, sur l’insistance de son ami Lakhdar, une mission dans une région de l’Ouest algérien. Le bureau d’études oranais, pour lequel il travaillait il y a encore peu, le charge des tracés d’une nouvelle ligne électrique devant alimenter des hameaux enclavés des monts Daïa, une zone terrorisée il y a à peine une décennie par l’islamisme. Arrivé sur le site après plusieurs heures de route, Malek commence par remettre en état le camp de base – une cabine saharienne délabrée ayant déjà abrité une précédente équipe, venue à la fin des années 90, mais décimée lors d’une attaque des intégristes. Dès les premières lueurs du jour, Malek se met au travail. Il procède aux premiers relevés topographiques, arpente les étendues autour du camp de base. Dans la nuit, son sommeil est perturbé par de puissantes déflagrations…

> jeudi 8 novembre 2012 à 20h00.

La séance sera précédée d'une Master Class du réalisateur en dialogue avec Philippe Azoury (18h00)

Les autres films du cycle :
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AVOIR 20 ANS DANS LES AURES / 1972 / René Vautier
> Vendredi 9 novembre 2012 à 18h00
DEMANDE A TON OMBRE / 2012 / Lamine Ammar-Khodja
> Vendredi 9 novembre 2012 à 20h00
ART SESSION Nous, dehors / Bahïa Bencheikh El Fegoun et Meriem Achour Bouakkaz
BIR D'EAU, A WALKMOVIE / 2010 / Djamil Beloucif
RISACCA NON ERRA / 2011 / Pierre Michelon
LES TRACES ALGERIENNES : UNE PARTIE DE MOI, D4AUTREFOIS /2011 / Natacha Cyrulnik
> Samedi 10 novembre 2012 de 11h00 à 17h00

source : L’Éclat

Jonas Mekas, inventaire

Dès demain le coffret dvd Jonas Mekas (Re:voir / Potemkine) sera disponible à la vente (nous l'aurons dans les prochains jours sur theendstore.com, un peu de patience). Mais cette fin d'année sera marquée par d'autres événements (dont l'acmé sera la rétrospective au Centre Pompidou) pour célébrer le 90ième anniversaire du cinéaste (le 22 décembre) comme la publication aux éditions Paris Expérimental de deux ouvrages recensant son travail cinématographique, littéraire et artistique.

Présentation de l'éditeur :
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JONAS MEKAS / Films - Vidéos - Installations (1962-2012)


Né en 1922 en Lituanie, Jonas Mekas a réalisé plus de 80 films, vidéos et installations depuis son arrivée à New York en 1949. Chaque œuvre inventoriée est accompagnée d’un visuel, de la liste des collections publiques et des distributeurs, de la notice technique et d’un ou plusieurs courts textes résumant le contenu de l’œuvre. Présenté de manière chronologique, le travail de Jonas Mekas est ainsi perceptible en son ensemble, l’ouvrage se présentant à la fois comme un inventaire complet et un outil de recherche dans cette œuvre foisonnante. 
Films, vidéos, installations audiovisuelles ou sonores sont autant de propositions dans lesquelles s’exprime le « je filmé » du cinéaste et sa célébration du quotidien. Le catalogue raisonné est réalisé et préfacé par Pip Chodorov, l’un des meilleurs connaisseurs de l’œuvre de Jonas Mekas. Il est accompagné d’un texte de deux jeunes historiens du cinéma replaçant l’œuvre de Jonas Mekas dans son contexte historique et dans son évolution stylistique. L’ouvrage inaugure une nouvelle collection de Paris Expérimental, « Outils / Tools », consacrée à des outils de recherche dans l’histoire du cinéma expérimental. Il sort simultanément à l’édition d’un Index de la revue Film Culture, revue fondée et dirigée par Jonas Mekas à New York de 1955 à 1996. 

280 pages | 28,50 euro

FILM CULTURE 1955-1966


Fondée à New York en 1955 par Jonas et Adolfas Mekas, la revue, d’abord orientée vers le cinéma d’auteur, s’impose très vite comme le lieu de débat et d’analyse incontournable de presque tout ce qui compte d’important dans le cinéma expérimental américain.
D’abord bimestrielle puis paraissant au gré des aléas financiers, la revue compte au total 79 numéros (dont certains doubles ou triples), de janvier 1955 à l’hiver 1996.
Film Culture constitue aujourd’hui un document-source incontournable, mesurant le pouls de l’avant-garde cinématographique, principalement américaine, mais pas seulement, durant deux ou trois décennies.
La revue recèle une mine d’informations sur les cinéastes qui créent, les mouvements qui se forment, les idées qui circulent, les films qui sont projetés. Elle accueille aussi les textes des artistes eux-mêmes, qui sont autant de manifestes. Sans parler de l’illustration, parfois dense et très diversifiée, la plupart du temps inédite. Tout ceci dans une maquette originale, qui a fait de certains numéros des exemplaires de collection (de 1956 à 1963, Jonas Mekas confie la maquette de la revue à Georges Maciunas).
La publication contient plusieurs index - Index des auteurs, Index des sujets, Index des titres de films et Index des illustrations, - ainsi que la liste complète des sommaires.
L’outil de recherche qui est ici proposé est précédé de deux documents rares. Le premier est le compte-rendu d’une discussion à Columbia University en 2001 entre Jonas Mekas, J. Hoberman, Andrew Sarris et P. Adams Sitney. Le deuxième reprend l’Editorial du numéro 14 de novembre 1957, dans lequel Jonas Mekas, le rédacteur en chef de la revue, plaide pour le renouveau d’un cinéma expérimental en Amérique. 

185 pages | 85 euros

Ces deux ouvrages sont disponibles sur commande contact@theendstore(POINT)com ou theendstore@gmail(POINT)com

La Prisonnière vs L'Enfer

Écho lointain d'un film inachevé (L'enfer, 1964), La Prisonnière (1968) d'Henri-Georges Clouzot, excitante fable sur l'identité sexuelle d'une femme, est zébrée des tests visuels réalisés quatre ans auparavant avec Romy Schneider.

Le film documentaire L'Enfer (2009) de Serge Bromberg et Ruxandra Medrea est diffusé à la Cinémathèque de Nice le 3 novembre 2012 à 17h45 (projection unique).

Cinémathèque de Nice | Novembre 2012


Après une reprise marqué d'un certain éclectisme (Tony Scott, Romy Schneider et des films récents de qualité) ce mois de novembre ne réservera que peu de surprises pour les amoureux de cinéma. Entre la fin des précédentes rétrospectives, la programmation alternera classique du cinéma (rétro Luchino Visconti), classique (La Nuit du chasseur, La prisonnière du désert, L'aurore) et... encore des classiques en pagaille. Difficile de s'enthousiasmer mais à chercher de plus près, on trouvera bien quelques films à (re)découvrir.

Voici notre sélection :

L'ETRANGER / 1967 / Luchino Visconti
Alger, 1935 - Meursault, modeste employé, perd sa mère sans manifester le moindre chagrin puis reprend sa vie monotone. Il rencontre une jeune femme qui s'intéresse à lui et la repousse avant qu'un jour, sur la plage, un drame éclate…
>  jeudi 8 novembre à 16h00
> vendredi 9 novembre à 21h30

Violence et passion / 1974 / Luchino Visconti 
D'origine américaine, un vieux professeur amateur d'art vit seul dans un palais de Rome. La comtesse Brumonti fait irruption dans sa vie et lui propose un tableau qui manque à sa collection en échange de l'hospitalité pour elle, sa fille, son fiancé et son gigolo...
> mardi 20 novembre à 18h00
> vendredi 23 nombre à 21h30

 LE REBELLE / 1949 / King Vidor
Howard, jeune architecte intègre et aux conceptions très modernes, n'arrive pas à vaincre le conformisme ambiant et à faire accepter ses projets. À bout de ressources, il va travailler dans une carrière et fait la connaissance d'une jeune héritière, indocile et passionnée...
> jeudi 8 novembre à 18h00
> vendredi 9 novembre à 14h00

HEAT / 1995 / Michael Mann
Neil est un criminel endurci, orgueilleux et indépendant. Sa bande ne comprend que des hommes sûrs mais lors d'un hold-up spectaculaire, un nouveau complice tue les convoyeurs et s'enfuit. L'enquête est confiée à Vincent, qui ne vit que pour son métier. Une partie de cache-cache s'engage entre les deux hommes…
> mercredi 7 novembre à 19h00