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Double Take | Arte



Les plus fidèles d'entre vous auront sans aucun doute reconnu (Hitchcock cela va s'en dire) mais surtout le visuel d'un film que nous proposons à la vente depuis plusieurs mois sur theendstore.com  (et nous sommes quasiment les seuls !).
Double Take, sorti dans les salles en France en septembre 2010 par E.D Distribution, va bénéficier d'une "exposition" exceptionnelle via Arte. Les guillemets sont de rigueur car les deux diffusions télévisuelles du film de Johan Grimonprez auront lieu ce soir (lundi 15 octobre) à 00h15 et le 31 octobre à 03h15, autant dire que seuls les avertis ou les insomniaques pourront profiter de ce film rare et étrange.

Présentation du film par Arte
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Quand Hitchcock rencontre... Hitchcock, sur fond de guerre froide. Un documentaire haletant qui mêle fiction et réalité pour explorer l'illusion et la confusion des identités sur les montagnes russes de l'Histoire.
"On dit que si l'on rencontre son double, il vaut mieux le tuer. Sinon, c'est lui qui vous tuera. Je ne me souviens plus lequel, mais... il faut savoir que parmi vous deux, il y en a un de trop. D'ici la fin du script, l'un de vous deux doit mourir." Ainsi commence Double Take et ainsi se déroule-t-il. Alfred Hitchcock rencontre son double, plus âgé de vingt ans - et le cinéma rencontre la télévision. Lequel est le bon, lequel saura se débarrasser de l'autre ? En toile de fond, s'intercalent des images du Kitchen Debate qui réunit Nixon et Khrouchtchev, à l'exposition américaine de Moscou en 1959. L'adversaire politique se fait sosie et la guerre froide thriller, tandis que le maître du suspense et son Mister Hitch rêvent de crime parfait.
Faux-semblants
Mêlant images d'archives, extraits de films et séquences narratives, ce documentaire d'une grande maîtrise esthétique met en scène des couples étranges et des négociations bilatérales, et montre comment la politique a fait de la peur un bien culturel de masse dans l'Amérique des années 50. Aussi captivant qu'un film d'Hitchcock, Double Take joue avec brio et humour de l'authenticité et des faux-semblants. Un essai et un coup de maître signé Johan Grimonprez, Black Pearl du Meilleur nouveau réalisateur de film documentaire, à la troisième édition du Festival international du film du Moyen-Orient (MEIFF) d'Abu-Dhabi en 2009.

Pour ceux qui souhaiteraient découvrir le film, l'édition que nous proposons comporte des sous-titres français ainsi que des suppléments (The Hitchcock Casting,Trailer et teasers, Folger's coffee shop). Plus d'infos ici
Un film difficilement classifiable à l'instar de son réalisateur.
On peut être tenté de vous qualifier de cinéaste expérimental. Quelle différence faites-vous entre le cinéma « classique » et celui que vous pratiquez ?
Hier soir, Double Take a été projeté au centre Pompidou à Paris dans le cadre du festival Cinéma du réel. C’était dans une vraie salle de cinéma, mais qui fait partie d’un musée d’art contemporain. Mes films se rapprochent d’une forme usuelle, avec un début, un milieu, une fin. Même si comme Godard l’a dit, il n’est pas nécessaire qu’ils soient dans cet ordre-là. En tous cas, j’y raconte quelque chose de manière structurée, où je laisse du temps aux éléments pour qu’ils puissent être compris. Ca reste du cinéma, et pas par exemple de la pub, où ce rapport au temps a été totalement oublié. Double Take a visiblement été conçu par sa forme ou sa durée qui est celle moyenne d’un film, pour le cinéma. Est-ce que cela modifie votre démarche ? Non. J’adore l’idée qu’un film puisse être diffusé sur plusieurs supports : Double Take va passer en télé en Allemagne, parce qu’il a été co-produit par la ZDF et Arte. Il est actuellement montré dans une exposition à New York. Je serai même ravi qu’il passe sur des chaînes américaines où il serait entrecoupés de spots publicitaires. Parce que chaque moyen de le diffuser permet une recontextualisation en soi.

La figure centrale de Double Take est Alfred Hitchcock, cinéaste ô combien symbolique. Pourquoi ce choix ?
Double Take est en fait né d’un autre film, que je n’ai pas encore fait. Pour celui-ci, j’avais besoin d’un sosie d’Hitchcock.J’ai donc monté un casting au cours duquel j’ai rencontré Ron Burrage, son sosie officiel, qui le joue depuis vingt-cinq ans. En fait il a quasiment démarré sa carrière quand le vrai Hitchcock est mort. Cette rencontre a enclenché l’idée de Double Take. La vie de cet homme est tellement bizarre, tellement pleine de coïncidences : il a travaillé comme liftier à l’hôtel Claridge à Londres, là où Hitchcock était logé quand il travaillait sur un projet de film sur les camps de concentration. Il a ensuite travaillé au Savoy, où se trouvait le restaurant favori du réalisateur. J’ai trouvé amusant que la vie de Ron soit tellement liée par le cinéma sans que ça l’empêche d’en avoir fait sa propre vie. C’était une parfaite métaphore pour décrire la condition d’artiste, qui doit définir son propre espace tout en devant intégrer le fait qu’aujourd’hui ce sont les médias qui définissent son statut d’artiste.
Interview de Johan Grimonprez par Alex Masson in  L’Autre Cinéma belge, 2009, Édition Flandrimage.

> lundi 15 octobre 2012 à 00h15
> mercredi 31 octobre 2012 0 03h15

> dvd : Double Take | 22 euro
source : Arte, ED Distribution

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