---------------------------------------------------------------------------------------------------

Valérie au pays des merveilles | Arte Cinéma Trash

Certains films ont des destinées particulières. Jadis oubliés, Valérie ou la semaine des merveilles (retitré en France, Valérie au pays des merveilles pour bien saisir toute la promiscuité avec l’œuvre de Lewis Carroll) doit sa popularité à la musique de Lubos Fiser qui fut une grande source d’inspiration pour des groupes comme Broadcast, Espers ou Circulus. Une popularité qui doit également à la sortie du film en vhs en Angleterre grâce au label Redemption, éditeur de nombreux Jean Rollin, au début des années 90. Transmis de cinéphile en cinéphile tel un secret, Valérie retrouve une exposition avec la publication d'un dvd en 2008, toujours en Angleterre. Et la France ?


Après une diffusion dans l'excellent festival lyonnais Hallucinations Collectives en 2010, le cinéphile français aurait pu penser que le film retomberait dans les limbes... mais quelques mois après, l'éditeur Malavida (spécialisé dans les films d'Europe de l'est) proposa le film en dvd et aujourd'hui Arte diffuse le film. Une occasion, certes tardive (dans la nuit du 28 au 29 juillet à 1h30 du matin) mais peut-être un horaire idéal pour rêver les yeux ouverts.


Tandis que Valérie, 13 ans, somnole sous une verrière, un homme passé par une lucarne lui vole ses boucles d’oreilles. Plus tard il les lui renverra avec une lettre d’explications, plus tard encore il lui dévoilera le pouvoir de ces bijoux. Entre temps, Valérie qui vit seule avec sa grand-mère, une femme jeune sous son masque desséché, va voir arriver dans son village une procession de saltimbanques ; elle aura ses premières menstrues et se perdra dans un univers parallèle où le temps est aboli… Ce récit surréaliste est adapté d’un roman de Vitezslav Nezval, « Valérie et la semaine des merveilles », par le réalisateur Jaromil Jires dont le style était, jusqu’à l’arrivée des troupes du Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie, déjà éclaté, mais plus ancré dans la réalité. Valérie au Pays des merveilles (1970) est un conte pour adultes, innervé par ses multiples paradoxes, sensuel et monstrueux.
Jenny Ulrich - ARTE




Si vous ne pouvez découvrir ce monument du cinéma fantastique européen, vous pouvez toujours le découvrir en dvd dans une superbe édition française signé Malavida proposant le film dans les meilleurs conditions au monde avec en bonus la bande original de Lubos Fiser. Un dvd bien entendu en vente sur theendstore.com

De la même façon que La Nouvelle Vague en France, que le Free Cinema en Grande-Bretagne ou encore le Cinéma Novo au Brésil, le cinéma tchèque des années 60 a permis l'émergence de réalisateurs comme Milos Forman (L'AS DE PIQUE), Jan Kadar (LE MIROIR AUX ALOUETTES, 1965) et Vojtech Jasny (l'extraordinaire UN JOUR, UN CHAT..., 1963), majoritairement issus de la FAMU, école de cinéma encore réputée aujourd'hui. Pendant cette période, ils ont pu défier la censure, l'idéologie stalinienne ayant pour dessein de manipuler le peuple par l'art. Parmi eux, il y a Jaromil Jires qui a réalisé avec VALERIE AU PAYS DES MERVEILLES, une parfaite démonstration de vitalité, de liberté et d'inventivité. C'était en 1970.
Romain Le Vern




> Samedi 28 juillet à 1h30
>> en vente sur theendstore.com

Two gates of sleep - Alistair Banks Griffin

Hier, nous évoquions Calvin Reeder et le film The Oregonian, œuvre bizarre dans la lignée de David Lynch. Aujourd'hui, nous allons nous intéresser au premier film d'une jeune pousse du cinéma américain, Alistair Banks Griffin.

Jadis le cinéma américain indépendant était un véritable vivier de cinéaste en puissance mais si les Tarantino, Wes Anderson, Paul Thomas Anderson ou dans une moindre mesure David O. Russell ont confirmé leur bonne forme et leur implication dans les projets Hollywoodiens les plus enthousiasmants, les années 2000 n'ont elle pas vu autant de talent émerger (seul exemple en tête Jeff Nichols,réalisateur de Shotgun Stories et Take Shelter).

Mais depuis 2010, un petit groupe semble changer le paysage du cinéma US. Ils ont pour nom Sean Durkin (Martha Marcy May Marlene), Antonio Campos (Afterschool, Simon Killer) et Alistair Banks Griffin avec Tow Gates of sleep.

A la frontière entre la Louisiane et le Mississippi, deux frères entreprennent une expédition pour honorer la dernière volonté de leur mère…

Premier dvd du nouvel éditeur / distributeur Damned, Two Gates of sleep est un film envoutant grâce une mise en scène et un cadrage extrêmement soigné.
"Annonce l’arrivée d’un nouveau talent indie américain : Alistair Banks Griffin. Visuellement extatique (…) à la manière de l’utralminimalisme de Terrence Malick. Une succulente méditation en plein écran sur la nature, le trépas."
Jordan Mintzer – VARIETY
"Avec une approche bressonienne et semblable à Malick dans son utilisation de l’environnement naturel, Alistair Banks Griffin signe un sublime premier film qui rappelle l’éclat qu’a provoqué David Gordon Green avec George Washington il y a 10 ans. "
Eric Lavallee – IONCINEMA
"Influencé par les goûts de Gus Van Sant, Alexander Sokourov et Bruno Dumont, TWO GATES OF SLEEP est saisissant et audacieux."
Jamie Graham – TOTAL FILM
"Réussit l’incroyable défi d’évoquer à la fois le travail de David Lynch et de Terrence Malick, dont les styles pouvaient nous sembler être mutuellement exclusifs. Le réalisateur Alistair Banks Griffin est définitivement un nom à suivre, tout comme son acteur Brady Corbet que nous avions vu dans l’excellent Mysterious Skin."
Damon Wise – EMPIRE
Si les influences des cinéastes précités peuvent se faire ressentir dans les images, nous pourrions même ajouter les réalisateurs de la filière mexicaine avec Carlos Reygadas (Post Tenebra Lux) et Amat Escalante (Los Bastardos).
Étranger, les songes sont difficiles à expliquer et tous ne s'accomplissent point pour les hommes.
Les songes sortent par deux portes, l'une de corne et l'autre d'ivoire.
Ceux qui sortent de l'ivoire bien travaillé trompent par de vaines paroles qui ne s'accomplissent pas mais ceux qui sortent par la porte de corne polie disent la vérité aux hommes qui les voient.
Je ne pense pas que celui-ci sorte de là et soit heureux pour moi et pour mon fils.


Rhapsodie 19, L’Odyssée, Homère




Le respect de la mort et les rites de l'enterrement sont l'une des choses qui me fascinent le plus dans les civilisations antiques. Ainsi que leur véritable nature spirituelle et les croyances. J'aime penser que Jack et Louis vivent dans une époque mystérieuse qui se trouve aussi être contemporaine.
Ce qui m’importe le plus en ce qui concerne l'art et le cinéma est de concevoir un ensemble, une expérience passionnante et expressionniste pour le spectateur, une réaction viscérale. En pensant à ce premier long métrage, je me suis davantage tourné vers la création d'un conte parlant de régénération et de transcendantalisme, de la terre et l'esprit : fugacité du corps, consommation, béatitude.

L’écriture du scénario et, finalement, la réalisation du film sont devenues une recherche essentielle pour trouver un sens au cycle de la nature et de notre monde, cherchant le moyen d'exprimer ces idées sans être banal. J’ai renoncé à la structure logique d'une histoire dramatique pour privilégier la tension émotionnelle et l'atmosphère.

L’écriture du scénario et, finalement, la réalisation du film sont devenues une recherche essentielle pour trouver un sens au cycle de la nature et de notre monde, cherchant le moyen d'exprimer ces idées sans être banal. J’ai renoncé à la structure logique d'une histoire dramatique pour privilégier la tension émotionnelle et l'atmosphère.
Alistair Banks Griffin


>> en vente sur theendstore.com

Coming soon : The Oregonian

Les films "étranges" ne sont pas légion ces temps-ci. Pourtant si certains courent après cette étiquette devenue gage de notoriété (à défaut de qualité ?), le film de Calvin Reeder lui ne joue pas la carte de l’opportunisme puisque son cinéma embrasse l'étrange depuis ces premiers courts-métrages.


Une jeune femme originaire de l’Oregon qui cherche à fuir un passé houleux plante sa voiture au milieu d’une forêt. Désorientée, couverte de son propre sang, elle part à la recherche d’une bonne âme en mesure de la sortir de là. Elle découvre alors un univers de cauchemar dans lequel toute trace de rationalité semble avoir été annihilée.

Après l’Étrange Festival 2011 et Le LUFF (Lausanne Underground Film Festival) 2011, manifestation où le film reparti avec le Grand Prix, The Oregonian avait tout du film à ne jamais trouver le chemin des salles obscures françaises. C'était sans compter sur Tanzi Distribution, nouvelle société, ma foi bien ambitieuse tant le projet semble vouer à l'anonymat du box-office. Pour autant il serait fort dommage d'ignorer ce qui est pour nous la sortie de l'été 2012.



Bienvenue dans le monde de Calvin Reeder ! Un monde dangereusement déstabilisant, poussiéreux, peuplé de personnages complètement barrés, de guitares folk, de chemises à carreaux et de piña colada, le tout en proie à une atmosphère oppressive à nulle autre pareille. Si vous ne supportez pas l’hermétisme de l’univers de David Lynch, alors The Oregonian n’est pas fait pour vous. Pour les autres, son visionnement s’apparentera à un époustouflant bad trip de 80 minutes dans une altération perverse de la forêt de Twin Peaks. Porté par des images brutes au grain épais et par la prestation remarquable de Lindsay Pulsipher (True Blood), le film de Calvin Reeder est le genre d’expérience cinématographique qui ne se vit qu’une fois tous les quinze ans, le genre de film qui aurait fait un carton lors des séances de minuit de la 42e rue de New York auprès d’El Topo et Eraserhead. Film d’ambiance donc, presque entièrement dénué de dialogue mais truffé d’images marquantes, The Oregonian se taille une jolie réputation depuis sa première remarquée au dernier festival de Sundance.

source : LUFF

Certains des courts-métrages de Calvin Reeder sont disponibles ci-dessous :

Little Farm (2006 - 9mn)



The Rambler (2008 - 12mn)

The Snake Mountain Colada (2009 - 13mn)

sortie le 19 septembre

Sun Ra - Space is the place (1974)

La semaine dernière, nous évoquions le cas du film Le Cercle Infernal de Richard Loncraine. Aujourd'hui c'est autour du film à la gloire du groupe Sun Ra Arkestra d'être disponible sur internet et ce, depuis le début de l'année si on se réfère à la date de l'ajout. A ce rythme, nous allons bientôt devoir créer une rubrique pour tous ces films en accès libre.

Jadis disponible en zone 1, le dvd est aujourd'hui épuisé. Enjoy !



“En 1971, le producteur de film Jim Newman approcha John Coney, producteur/réalisateur pour la chaîne de télévision publique KQED à San Francisco, pour lui proposer de tourner un documentaire d’une demi-heure sur le Sun Ra Arkestra. Sun Ra vit immédiatement l’opportunité d’utiliser le film comme une tribune sur la condition des Noirs sur la Planète Terre – et comme un médium puissant pour sa musique en tant que véhicule pour élever la communauté de la misère. La production du film débuta en 1972 avec le tournage et l’enregistrement de l’Arkestra en action, l’atterrissage d’un vaisseau spatial, une visite dans un tombeau égyptien et la création d’une planète mythique céleste dérivée de l’interprétation de Sun Ra de passages du Livre d’Urantia (un étrange trac cosmologique proto New Age écrit à Chicago, Illinois quelque part entre 1924 et 1955, dont l’attribution demeure sujet à spéculation) mise en chantier dans le Golden Gate Park, à San Francisco. Après de longs mois de montage, le scénariste Joshua Smith fut engagé pour travailler sur le scénario et transformer le projet en un film narratif cohérent“.
Traduction : The Drone







Autre film sur Sun Ra a être disponible, mais cette fois-ci en dvd, The Magic Sun, en vente sur theendstore.com

source : The Drone

Underwater Love | Arte Cinéma Trash

Premier inédit d'Arte Cinéma Trash à être diffusé (samedi 21 juillet à 23h55, un horaire très Midnight Movies dont on espère une continuité pour l'avenir), Underwater Love de Shinji Imaoka n'est pas à proprement parlé un inconnu pour les lecteurs de THE END.

En effet, deux de ses précédents longs-métrages, Frog Song et Lunchbox, sont disponibles à THE END et sur notre site (theendstore.com) depuis plusieurs mois grâce à la collection Mushi Mushi.

Revenons au film de samedi soir avec la présentation de Jenny Ulrich sur le site d'Arte :


Alors qu’elle circule en voiture près de l’usine de poisson que dirige son fiancé et où elle-même travaille, Asuka voit surgir sur la route un étrange personnage qui la force à s’arrêter : il s’agit d’Aoki, un ancien camarade de classe mort noyé dans un marais à l’époque du lycée. Aoki s’est réincarné en kappa, une créature mi-homme, mi-tortue issue du folklore japonais. Il a besoin de rester humide en permanence et raffole des concombres, et il est de retour dans la vie d’Asuka pour la séduire… Bien sûr, vu la sophistication très relative des effets spéciaux, on imagine mal ce pauvre kappa tout mal foutu arriver à ses fins. Et pourtant si ! Ce qui nous permet au passage de constater que le chef maquilleur (Yoshihiro Nishimura pourtant) ne s’est pas plus foulé pour le sexe que pour le bec de notre héros ! Et comme tout est à l’avenant dans cette comédie musicale érotique, vous allez selon vos goûts, votre humeur trouver l’expérience vaine et agaçante, ou, on l’espère : drôle, entraînante, étonnante, excitante.



Photographié par le globe trotteur de la discipline, Christopher Doyle (Paranoïd Park de Gus Van Sant; Vagues Invisibles de Pen-Ek Ratanaruang ; Nouvelle Cuisine de Fruit Chan) Underwater Love sera pour les non initiés une rencontre improbable avec le folklore nippon peuplé de Yokai.

Pour les mélomanes, sachez que la bande-originale a été signé par Stereo Total, groupe électro pop.



> Samedi 21 juillet 2012 à 23h55

Lady Snowblood / dvd & blu-ray

Disponible dans quelques semaines en import anglais, le diptyque culte Lady Snowblood avec Meiko Kaji (La Femme Scorpion aka Sasori) se dévoile complètement avec la liste des bonus.


Limited Edition SteelBookTM packaging
- High Definition Blu-ray (1080p) presentation of both features
- Newly translated optional English subtitles
- Original Mono Audio (uncompressed PCM on the Blu-ray)
- Slicing Through the Snow – An exclusive interview with Japanese cinema expert Jasper Sharp
- Original theatrical trailers for both films
- Collector’s booklet ‘The Crimson Kimono’ by critic and author Tom Mes, illustrated with original stills.

Cette adaptation du manga de Kazuo Koike (Lone Wolf & Cub transposé au cinéma sous le nom de Baby Cart) et Kazuo Kamimura se voit offrir un superbe écrin métallisé comprenant peu de bonus, une interview de de Jasper Sharp, auteur du livre Behind the pink curtain (un temps annoncé en France chez Lézard Noir) et un livret signé Tom Mes, auteur des indispensables ouvrages consacrés à deux figures légendaires du cinéma japonais déjantées que sont Shinya Tsukamoto et Takashi Miike.

Malheureusement ceux qui ne sont pas encore passés à la HD et au blu-ray devront se contenter d'un boitier normal mais proposant les films en dvd et blu-ray. Cette édition britannique des deux films emblématiques de la carrière de Toshiya Fujita (1932-1997) réalisateur du roman porno Le Doux parfum d'Eros (seul film de l'auteur a être disponible en dvd en France) ne contiendra bien entendu ni de piste française, ni de sous-titre. Mais que faire ? attendre une hypothétique édition par Wild Side ou HK Vidéo ?

En ce qui nous concerne, notre choix est fait et pour vous aider à faire votre propre opinion sur cette épineuse question, nous vous conseillons la lecture des mangas sorties en 2007.

Pour ceux qui souhaitent commander Lady Snowblood via THE END, merci de nous contacter par mail à theendstore@gmail(POINT)com ou contact@theendstore(POINT)com

So film #2 : Leos Carax

Disponible en kiosque depuis une semaine, il était temps de faire un compte rendu de ce second numéro de So Film.


Sur les onze références / noms propres figurant sur la couverture, on s'aperçoit rapidement que sept appartiennent au passé, à un cinéma aujourd'hui disparu ou en voie d'extinction. Entre les marginaux (Vincent Gallo), les anciennes gloires (Oliver Stone, Terry Gilliam qui peut aller dans la parenthèse d'avant) et Leos Carax qui trône sur la couverture, véritable synthèse du réalisateur marginal ayant connu le succès, la ligne éditoriale du magazine s'oriente vers un retours en arrière, un flashback vers les meilleurs heures de ces artistes.

L'édito également témoigne du regard braqué dans le rétroviseur avec un échange de mail surréaliste entre l'agent de Jerry Lewis et... le rédacteur en chef ?, un journaliste de So Film ? (aucune mention n'apparait pour qualifier l'interlocuteur) sur le prix d'une heure d'interview.

Mais le reste de ce numéro continue d'évoquer le passé avec une interview de Michael Madsen, (acteur entré dans la légende grâce à son rôle de Mr. Blonde dans Reservoir Dogs de Tarantino) et deux papiers sur Bud Spencer et René Chateau.

En définitive, vous l'aurez compris peu de place à l'actualité cinéma mais beaucoup de classe pour interpeller certaines grandes figures d'un cinéma de la marge. Preuve ultime de la morosité du cinéma moderne, dix pages sont consacrées à une série télévisée. Certes, c'est l'une des toutes meilleures de ces dernières années mais voir une revue cinéma chasser sur le territoire de la petite lucarne pour remplir ses pages, on est en droit de se demander ou va le cinéma.

Le Cercle Infernal (1977) - Richard Loncraine

Hier, nous évoquions le film culte Macadam à deux voies de Monte Hellman. Aujourd'hui c'est autour du film Le Cercle Infernal de Richard Loncraine. Ce réalisateur, "auteur" des récents Firewall (avec Harrison Ford) ou La plus belle victoire (avec Kristen Dunst) ne restera dans les mémoires des cinéphiles - amateur de cinéma bis - comme le réalisateur de Full Circle.

Cette adaptation d'un roman de Peter Straub (Julia) par Harry Bromley Davenport (la saga Xtro) et Dave Humphries (Quadrophenia, 1979), avec Mia Farrow, est le fait d'arme d'un artisan comme Hollywood en possède beaucoup.

Film quasi introuvable en dvd (dans de bonnes conditions), ce dernier est pourtant en libre consultation sur un célèbre site de partage vidéo. Tandis que les états et les ayants droits ne cessent de faire respecter la loi et de préserver leur intérêt pécuniaire certains films passent au travers des filets de la répression... mais combien de temps.

Alors si vous souhaitez découvrir un film d'épouvante comme on disait à l'époque, THE END vous recommande vivement ce (petit) chef d’œuvre.


Traumatisée par la mort tragique de sa petite fille, Julie décide de quitter son mari. Elle s’installe dans une maison où règne une étrange atmosphère. Au cours d’une séance de spiritisme, la jeune femme apprend que la demeure est liée à un drame affreux, dont les protagonistes sont des enfants… Un monstre est tapi derrière un visage d’ange…


Happy Birthday Monte Hellman



Monte Hellman a aujourd'hui, jeudi 12 juillet 2012, 80 ans. Tandis que des réalisateurs courent durant toute leur carrière après un chef d’œuvre, le film qui marquera durablement l'histoire du cinéma, Monte Hellman a réussi avec Macadam à deux voies alias Two-lane blacktop (1971) a faire le film culte, une œuvre emblématique des 70's et de sa carrière chaotique. Un fait que l'on pourrait qualifier d'exploit tant le cinéaste américain n'a cessé de hanter des productions (particulièrement au début de sa carrière avec Roger Corman), les plateaux pour secourir des projets en perdition et avec seulement dix films au compteur, ce sommet de sa filmographie reste à ce jour inégalé.
Son dernier film en date est Road to nowhere (2010) disponible sur theendstore.com ainsi que l'ouvrage d'Emmanuel Burdeau, Sympathy for the devil, 192 pages d'entretien avec le cinéaste.






Cahiers du Cinéma #680 : L'érotisme

Nous n'aurons de cesse de le répeter mais les Cahiers du Cinéma est pour nous la revue (française) la plus importante à l'heure actuelle dans le paysage de la presse cinématographique. De part l'éclectisme des territoires explorés encore ce mois-ci, la lecture des Cahiers s'impose à tout cinéphile afin de comprendre aussi bien l'évolution du cinéma que de saisir les films les plus essentiels du moment, en salles comme en dvd.



L’érotisme / Laurence Anyways / Entretien Xavier Dolan / Keep the Lights On / Entretien avec Ira Sachs / Terri / Azazel Jacobs / Guilty of Romance / Sono Sion / The Island / Kamen Kalev / La Nuit d’en face / Raoul Ruiz / La Servante / Kim Ki-young / Foot / Majewski / Riccardo Freda / Holy Motors / Carte blanche Leos Carax / Schizophrenia / Gerald Kargl / Entretien avec Zbigniew Rybczynski


Extrait de l'édito de Stéphane Delorme :
Toutes les émotions sont nobles au cinéma. Personne ne remet en cause l’efficacité d’un effet comique ou mélodramatique. Pourquoi ne pas garder la même attention pour un effet érotique ? Il y a une part de déni qui empêche de s’attarder sur ces effets, que l’on croit à tort trop « personnels » pour être transmis. Or de la même manière qu’on analyse la mécanique d’un gag, il faudrait analyser la mécanique érotique. Quels films récemment nous ont troublés ? Où est passé l’érotisme ? Il est évident que le déficit sentimental et le déficit érotique vont en un sens de pair, mais pas seulement, puisque l’érotisme trace sa voie indépendamment, et l’un des objets de ce dossier est d’essayer de comprendre comment. Le parti pris est de valoriser l’émotion érotique et d’essayer d’y voir plus clair à partir des séquences qui nous ont émus.
En mai dernier, nous pensions avoir la plus belle couverture d'une revue de cinéma mais c'était oublier un peu vite que l'année pouvait encore nous donner de belle surprise. La preuve avec ce numéro passionnant et cette couverture magnifique de Julia Hasting qui nous ramène dans les années 60-70, où la liberté s'exprimait sur tous les supports.

Coffret World Cinema Fondation

Il faut bien l'avouer certaines sorties dvd paraissent moins excitantes que d'autres. Mais seulement en apparence car l'auteur de ces lignes doit l'avouer, c'est grâce à une critique élogieuse dudit coffret que THE END a souhaité le proposer à la vente dans notre boutique (theendstore.com)

Encore une fois les Cahiers du Cinéma remplissent leur rôle de critique et de guide et confirment mois après mois tout le bien que l'on pense d'eux.



La World Cinema Foundation est une organisation à but non lucratif, présidée par Martin Scorsese, qui se consacre à la préservation et à la restauration d’oeuvres essentielles du patrimoine cinématographique mondial.

4 classiques du patrimoine cinématographique mondial restaurés par la World Cinema Foundation, une association fondée par Martin Scorsese dans le but d’aider les pays en développement à préserver leurs trésors cinématographiques. Voyage dans la musique du Maroc, Transes est un portrait du pays à travers ses artistes. Chef-d’œuvre du cinéaste sénégalais Djibril Diop Mambety, Le Voyage de la hyène raconte le rêve d’ailleurs de deux jeunes nomades. Les Révoltés d’Alvarado est le premier film de Fred Zinnemann, situé chez les pêcheurs au Mexique. Enfin, La Flûte de roseau, un superbe conte kazakh de vengeance, est un véritable joyau inconnu de l’histoire du cinéma !

Les Révoltés d'Alvarado de Fred Zinnemann et Emilio Gómez Muriel (1936)

À Alvarado, le poisson fait cruellement défaut et les pêcheurs se trouvent démunis. Miro doit enterrer son fils qu’il n’a pas pu soigner. Quelques jours plus tard, les poissons abondent par centaines et le travail prospère à nouveau. Miro part en mer avec un groupe d’hommes engagés par Don Anselmo, un notable de mèche avec un politicien local. Mais au retour, le salaire qu’on leur verse est ridicule. Indigné, Miro prend la tête d’un mouvement de contestation. Commence alors la révolte des pêcheurs…

« Le premier (et le dernier) film de son genre, Les Révoltés d’Alvarado devait jouer un petit rôle dans le projet du gouvernement mexicain pour éduquer des millions de citoyens illettrés à travers ce gigantesque pays et les sortir de l’isolation. (…) Nous avions recruté pratiquement tous les "acteurs" parmi les pêcheurs locaux, qui n’avaient rien à faire de plus qu’être eux-mêmes. C’étaient des amis formidables et loyaux, travailler avec eux fut une joie. En plus de faire les acteurs, ils transportaient le matériel, manœuvraient les barques et effectuaient une multitude de tâches, gagnant ainsi plus d’argent que jamais tout en s’amusant follement. » Fred Zinnemann

Les Révoltés... fut marqué par les relations orageuses entre Fred Zinnemann et Paul Strand, mâtre de l'école documentaire de la nouvelle photographie américaine, chargé des prises de vues. Le tout sous l'oeil du co-réalisateur du film [...] ancien assistant de Flaherty, Zinnemann était intéressé par la nature anthropologique du projet, la description du qotidien d'un village de pêcheurs aux prises avec l'avidité de leurs employeurs. [...] cette approche était à l'opposée de la vision de Paul Strand, qui envisageait le film comme une succession de tableaux mettant l'accent sur la beauté du cadre. De cette divergence est née une œuvre très hétérogène, statique et picturale par moments, dynamique et dramatique à d'autres, ce qui en fait toute la richesse. [...]
Ce récit rappelle évidemment La Terre Tremble de Visconti réalisé en 1948 et dont Les Révoltés d'Alvarado semble une souce d'inspiration. [...] Les Révoltés d'Alvarado est une œuvre charnière dans l'histoire du cinéma sud-américain, influençant des générations de cinéastes militants, aux premiers rangs desquels Glauber Rochar dont le premier long-métrage, Barravento (1961) rappelle beaucoup la révolte des pêcheurs d'Alvarado.
Ariel Schweitzer in Cahiers du Cinéma #678 - Mai 2012
Le Voyage de la Hyène aka Touki Bouki de Djibril Diop Mambety (1973)

Anta, une jeune fille des quartiers pauvres de Dakar, s’est amourachée de Mory, un gardien de troupeau qui conduit une moto ornée d’un crâne de vache. Au sein d’une société cruelle prise entre tradition et modernité, tous deux forment un couple de marginaux. Ils s’inventent des histoires pour s’évader et, face à la mer, rêvent de prendre un bateau qui les mènera en France. En route, tous les moyens sont bons pour trouver les ressources nécessaires : jeux d’argent, vol ou escroquerie…

« L’histoire du Voyage de la hyène est vieille comme le monde : les hommes sont toujours partis en quête de pays étrangers où le temps ne s’arrête jamais. (…) Ce portrait de la société sénégalaise de 1973 n’est pas très différent de la réalité actuelle. Chaque jour au détroit de Gibraltar, des centaines de jeunes Africains perdent la vie en tentant de rejoindre l’Europe. Qui n’en a jamais entendu parler ? Le film de Djibril porte la voix de leur douleur : ces jeunes nomades pensent pouvoir franchir l’immensité de l’océan en suivant une bonne étoile, un rêve de bonheur, mais ne font que rencontrer la cruauté des hommes." Souleymane Cissé

Il est difficile de mesurer l'aura de légende qui émane de Touki Bouki (1973) dans l'histoire du cinéma africain. La sortie en dvd, sous le titre Le Voyage de la hyène [...] du premier long métrage de Djibril Diop Mambety redonne vie à une œuvre longtemps restée invisible. Deux raisons au moins expliquent le culte qui entoure aujourd'hui encore le film. La première tient à son statut météorique : par sa modernité, sa jeunesse, le souffle qui emporte son récit, Touki Bouki a changé le ciel d'un cinéma africain largement déterminé, dans une période imprégnée de la pensée marxiste et nationaliste des indépendances, par le souci de didactisme et la faible intensité des enjeux formels des films d'un autre Sénégalais, le pionnier Ousmane Sembene, auteur du premier long métrage africain quelques années plus tôt (La Noire de..., 1965).
La deuxième raison tient à la personnalité hors normes de son auteur. Djibril Diop Mambety n'a laissé qu'une poignée de films (deux longs et cinq moyens métrages en trente ans) et a porté sa figure d'artiste bohème à un degrés de romantisme difficilement formulable. Avec l'interminable silence qui a immédiatement suivi Touki Bouki (vingt ans le séparent de Hyènes en 1993), il semble que tout le cinéma africain, bien avant la disparition de l'auteur en 1998 (à 53 ans), ait porté le deuil de ce poète errant que les héros de ses films, enfants et marginaux des quartiers populaires de Dakar, sacrèrent "prince de Colobane".

Vincent Malausa in Cahiers du Cinéma #678, Djibril Diop Mambety, la liberté sans condition - Mai 2012




Transes de Ahmed El Maanouni (1981)

Nass El Ghiwane est un groupe de musiciens marocains formé dans les années 70 au cœur de l’un des quartiers pauvres de Casablanca. Mêlant grands thèmes traditionnels et incantations laïques, leur musique puise dans le creuset de la culture populaire. Les chansons racontent aussi bien les joies du monde qu’elles pleurent les poètes défunts, clamées au son de rythmes frénétiques. Au détour des rues comme dans les salles de concert bondées, l’explosion musicale déclenchée par Nass El Ghiwane met les foules en transe…

« En 1981, je travaillais de nuit sur le montage de La Valse des pantins. La télévision était tout le temps allumée. Un soir, vers deux ou trois heures du matin commence un film intitulé Transes. Ils l’ont passé plusieurs fois, plusieurs nuits. J’ai tout de suite été fasciné par la musique, mais aussi par la façon dont était conçu ce documentaire. (…) Ce mélange de poésie, de musique et de théâtre permet de revenir à l’origine de ce qu’est la culture marocaine. Les musiciens chantent leur pays, leur peuple, leurs souffrances. Ce film, depuis ces années-là, est devenu une obsession pour moi. » Martin Scorsese

Il n'est pas étonnant que Martin Scorsese, qui participa au tournage et au montage de Woodstock, soit tombé amoureux de ce film marocain électrique? L'ouverture de Transes est une plongée dans un concert habité du groupe Nass El Ghiwane, où un public jeune et ardent communie avec la rythmique fiévreuse de Larbi Batma. [...] Commencé sur une étreinte, Transes étreint de même son spectateur, troublé et reconnaissant, captif de ce document précieux comme d'un continent perdu.
Florence Maillard, Op. Cit.
La flûte de Roseau de Yermek Shinarbayev(1989)

Il y a longtemps, un poète s’opposa à son roi avec ces mots : « La poésie ne naît pas au son d’une exécution. » En 1915, dans la campagne coréenne, un instituteur est pris de rage et assassine l’une de ses élèves, la fille d’un vieux paysan qui lui avait refusé l’hospitalité. Ce dernier traque l’assassin jusqu’en Chine mais, une fois arrivé face à lui, ne trouve pas la force de le tuer. De retour chez lui, le paysan décide de prendre une jeune concubine et met au monde un garçon, Sungu, qu’il élève dans un seul but : la vengeance…

« Au début des années 1940, des centaines de milliers de Coréens qui vivaient en Extrême-Orient russe depuis le XIXe siècle furent chassés par Staline du jour au lendemain. On les considérait comme des traîtres et des ennemis publics. Femmes, enfants et vieillards durent partir sans que la moindre explication ne leur soit donnée. La diaspora coréenne, qui représente plus d’un million de personnes, est un sujet interdit depuis de nombreuses années. La Flûte de roseau est le premier film qui raconte leur tragédie. » Ermek Shinarbaev

Le titre français diffère de l'original : c'est Gilles Jacob qui, en invitant le film au Festival de Cannes en 1991, demande au cinéaste de le changer. Shinarbaev et Kim proposent alors ce titre énigmatique. [...] Le titre original Mest ("vengeance"), renvoie à un même manque de libre-arbitre, celui de Sungu hanté par un dessein de vengeance pour lequel il a été mis au monde et qui l'empêche de suivre sa véritable vocation de poète.
Eugénie Zvonkine,Op. cit.


Des œuvres méconnues, rééditées de manière somptueuses par Carlotta dans ce coffret, couronné du prix du meilleur coffret DVD 2012 aux DVD Awards du Festival Il Cinema Ritrovato à Bologne. Des films qui ouvrent le regard sur des cinématographies peu mises en avant, et pour cause car bien souvent marginales. Dans notre monde mondialisé, il serait temps que l'équilibre nord-sud se fassent aussi dans le cinéma.

Prix : 40 euro

en vente sur theendstore.com

Cinéma Brut 2012

Comme chaque année, Mouans-Sartoux est le théâtre d'un festival (au château et au cinéma La Strada) haut en couleur, en surprise mais surtout en bonne humeur. A l'image des films proposés, souvent loufoques et étonnants, le festival Cinéma Brut réserve toujours son lot de plaisir à l'état... brut.


Pour rappel voici la définition du Cinéma Brut par l'équipe du festival :
Le cinéma autoproduit, c'est la marque de fabrique du festival : les cours et longs métrages qui sont sélectionnés au Cinémabrut ont vu le jour par la seule volonté de leurs auteurs et réalisateurs, qui ont écrit le scénario, trouvé leur équipe, financé les tournages, monté et post-produit leurs créations. Plus important festival du genre en France, le Cinémabrut, en proposant une diffusion en public et sur grand écran, apporte crédibilité et légitimité à un cinéma libre et authentique qui mérite la considération réservée jusqu'à présent au cinéma conventionnel.


Pour exciter vos mirettes, voici la bande annonce de la manifestation et celle d'un des nombreux films (plus d'une cinquantaine) diffusés durant les 3 jours. A noter que ce film est soutenu par un hôte de luxe, Benoit Délépine, co-réalisateur du récent Le Grand soir.




Dicke Mädchen (Heavy Girls) d’Axel RANISCH (77mn - 2011)


Sven lives with his mother Edeltraut, who is suffering from dementia. He shares his entire life, the apartment, even the bed with her. During the day he works at a bank. While he is at work, Daniel comes to the apartment to look after Edeltraut. He takes her to hairdresser’s, goes for walks, shopping, and tidies up the apartment.

But one day while Daniel is cleaning the windows, Edeltraut locks him out on the balcony and takes off. The two men go out looking for her. But what they find is not just Edeltraut, but also a tender fondness for one another, one which turns both of their lives upside down.



> vendredi 6 à 22h15

Divisé en diverses catégories - Unions Périlleuses ; Projection sous Acid ; Gore Suprême ; 31 Millions d’Amisou encore Politik Friktion - il ne fait aucun doute que le cinéphile aux avant postes de l'avant garde trouvera son bonheur dans cette sélection. Sinon, vous pouvez y aller pour la musique puisque avec des concerts tous les soirs et/ou des DJ sets, vous ne ferez pas le déplacement pour rien.

Retrouvez toute la programmation du festival sur Cinéma Brut.

Ciné Concert : Ghédalia Tazartès / Häxan

Après un concert événement lors de l'édition 2011 du LUFF (Lausanne Undergrond Film Festival), le public azuréen aura la chance d'assister à un accompagnement musical de l'artiste Ghédalia Tazartès sur le film culte Häxan. Le concert se déroulera à Nice au Dojo (22 bis boulevard Stalingrad), le 6 juillet prochain.



Pour présenter le film comme le musicien, nous reprenons les écrits du site internet du LUFF.

Häxan est probablement l’un des films les plus extrêmes et les plus déments de la période du muet. Production suédo-danoise et plus gros budget jamais alloué à un film scandinave à l’époque, il s’agit d’une étude sur la perception de l’aliénation mentale à travers le temps, du Moyen-Âge à la psychiatrie moderne en passant par les dérives de l’Inquisition. Tourné dans un style proche du documentaire, il montre de quelles manières les victimes de maladies mentales furent victimes de superstitions et d’incompréhension ayant conduit à d’épouvantables chasses aux sorcières. Extrêmement démonstratif pour l’époque (tortures, démons, sortilèges, sabbath et Satan en personne apparaissent à l’écran), le film fut un succès local, mais a été totalement interdit aux Etats-Unis et largement censuré à travers le monde pour cause de complaisance dans la violence et dépravations sexuelles. En 1968 sortit un montage plus dynamique du film, bénéficiant d’une narration de William S. Burroughs. C’est sur celle-ci que se produira Tazartès.
À l’ombre de l’hystérie de la musique, enchantant seul et libre les Bois de Vincennes aux coulisses des spectacles de danse, de théâtre, et du cinéma, le musicien-poète Tazartès, possédé par Verlaine, Rimbaud ou Malarmé qu’il a d’ailleurs interprété, apparaît comme l’un des sorciers essentiels de la musique expérimentale. Mystérieux nomade à la production rare, mais dont l’influence a été majeure dès le milieu des années 70, (cité dans la liste référence établie par Nurse With Wound en 79) il propose ici un dialogue d’objets et de voix dont les émotions et le son du langage éclipsent la signification. Artiste empirique et autodidacte travaillant le son d’une manière quasi cinématographique, Tazartès s’est artisanalement créé un monde musical à part où des ritournelles hallucinées sont découpées et réappropriées par la manipulation de bandes magnétiques sur lesquelles il dessinait. Dans son chaudron sonore, musique traditionnelle et expérimentale se confondent, s’appellent "impromuz" et s’exilent dans une diaspora perpétuelle, une magie spontanée qui échappe aux certitudes et emmène les idées fixes en voyage durant l’instant unique de ses performances.




Pour finir, sachez que le film Häxan (1922) de Benjamin Christensen, œuvre troublante de modernité est disponible dans notre boutique sur theendstore.com

Voici ce que nous disions à l'époque de la sortie du film en dvd
> Häxan, la sorcellerie à travers les âges

source : Merzbo-Dereck / LUFF / Merci Pierre D.