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Bela Tarr / livre // retrospective /// dvd

Nous aurions pu faire un jeu de mot avec le nom de famille du réalisateur : "vaut mieux Tarr que jamais" mais sans doute celui-ci a déjà été fait par d'autre mais surtout l’œuvre du cinéaste hongrois ne mérite aucun trait d'humour. A The End nous aimons les marges, toutes les marges même celles d'un cinéma d'auteur pouvant paraitre de prime à bord abscons, ennuyeux et pompeux. L'objectif du blog est de modestement porté un regard sur des films, des cinéastes qui n'ont pas la lumière qu'il mérite.

La lumière est au centre de l’œuvre de Tarr, d'un magnifique noir et blanc (pour une grande partie de ses films) à la couleur éblouissante (Almanach d'automne), Bela Tarr a crée une œuvre à part, comme en suspension, emprunt d'une étrangeté forgé par une mise en scène construite sur des mouvements de caméra précis au durée hors normes,. A l'heure d'un cinéma MTV, certes jouissif par moment, découvrir un film de Bela Tarr c'est comme découvrir une réalité suspendue, fragile, magique mais parfois déroutante.

A partir du 3 décembre le Centre Pompidou entame une rétrospective intégrale (courts-métrages compris) du cinéaste intitulé Bela Tarr, l’alchimiste. Présentation du Président du centre Pompidou :
L’oeuvre du hongrois Béla Tarr est un fascinant paradoxe, qui défie les catégorisations esthétiques. Poursuivant et radicalisant la modernité de cinéastes tels que Miklós Jancsó ou Andreï Tarkovski, elle dévoile un style hautement personnel, une sincérité rageuse. Par leur durée, par leur précision, les plans qui composent ses films rendent presque douloureusement présents les fragments de monde qu’ils figurent. Mais loin de se contenter de cette plénitude de l’image, Béla Tarr joue tout autant de ce que la représentation retire au monde et lui ajoute : souvent dépouillées de leurs couleurs, les choses y acquièrent une qualité plastique sidérante. Les images s’entrechoquent pour construire ensemble un univers factice, tout en ménageant entre elles des intervalles propices au déploiement de l’imagination du spectateur.
Il y a quelque chose de documentaire dans cette oeuvre qui exalte la capacité du cinéma à enregistrer et restituer le mouvement - les sept heures de Satantango en sont le plus saisissant témoignage. Elle ne renie pourtant jamais la fiction et l’artifice, car ce qu’elle cherche à documenter en fin de compte est impalpable : un paradoxe primitif qui se loge au coeur de l’humain ; une contingence, une fragilité, et, malgré tout, une dignité imprescriptible. Comme chez l’écrivain László Krasznahorkai, avec qui il entretient une relation artistique soutenue depuis Damnation, la forme chez Béla Tarr ne se suffit jamais à elle-même mais se fait le véhicule de cette vision du monde.
Si l’art a pour fonction de sublimer nos passions et de nous aider ainsi à vivre avec elles, alors cette oeuvre en est l’une des plus précieuses expressions. La nouvelle confirmation que nous en apporte aujourd’hui Le Cheval de Turin est l’occasion pour le Centre Pompidou et le Festival d’Automne de mettre en lumière un travail unique en son genre, en compagnie de son auteur
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Alain Seban
Président du Centre Pompidou


Bela Tarr, l'Alchimiste

Capricci a la très bonne idée d'accompagner cette rétrospective en éditant un (petit) livre signé Jacques Rancière revenant sur le parcours méconnu de Bela Tarr.


Présentation de l'éditeur :
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Bela Tarr, né en 1955 en Hongrie, a commencé à filmer à la fin des années 1970. Ses films les plus marquants sont Damnation (1988), Les Harmonies Werkmeister (2000), et plus récemment L’homme de Londres (2007), adaptation de Georges Simenon. D’Almanach d’automne (1984) au Cheval de Turin qui sort cet automne, les films de Bela Tarr ont suivi la faillite de la promesse communiste. Mais le temps d’après n’est pas le temps uniforme et morose de ceux qui ne croient plus à rien. C’est le temps où l’on s’intéresse moins aux histoires, à leurs succès et à leurs échecs qu’à l’étoffe sensible du temps où elles sont taillées. Loin de tout formalisme, la splendeur des plans-séquence de Satantango ou de Werckmeister Harmonies est faite d’une attention passionnée à la façon dont la croyance en une vie meilleure vient trouer le temps de la répétition, au courage avec lequel les individus en poursuivent le rêve et en supportent la déception. Pour Jacques Rancière, le temps d’après est notre temps et Bela Tarr est l’un de ses artistes majeurs.

Jacques Rancière est l’un des philosophes français les plus importants et les plus lus. Il a été professeur émérite au département de Philosophie de l’Université Paris VIII, où il a enseigné de 1969 à 2000, et est aujourd’hui professeur visitant dans diverses universités américaines. Il est l’auteur de nombreux livres consacrés à la politique, à la littérature, à l’esthétique et à leurs rapports. Il a consacré au cinéma de nombreux articles publiés notamment dans Trafic et dans les Cahiers du cinéma et deux livres, La Fable cinématographique (Le Seuil, 2001) et Les Ecarts du cinéma (La Fabrique, 2011). Son dernier ouvrage Aisthesis. Scènes du régime esthétique de l’art paraît en Octobre 2011 aux éditions Galilée.
Prix : 7,50 euro | 96 pages

Si vous souhaitez découvrir les longs-métrages de Bela Tarr, sachez que THE END propose :
> SÁTÁNTANGÓ (1994) 450 mn / 32 euro
> DAMNATION (1987) 115 mn / 20 euro
> ALMANACH D'AUTOMNE (1985) 115 mn / 20 euro
> LE NID FAMILIAL (1977) 100 mn / 20 euro

Plus d'infos en envoyant un mail à theendstore@gmail(POINT)com

Bazaar & Co : les nouveautés

Si les infos et les news autour de Bazaar & co sont rares, l'éditeur poursuit son travail dont voici leurs deux derniers titres :

Arnold Schwarzenegger, histoire d'une détermination


Depuis qu'il a été élu gouverneur de Californie en octobre 2003, Arnold Schwarzenegger a fait couler beaucoup d'encre. Sa vie actuelle est régulièrement commentée et le moindre de ses faits et gestes est rapporté. Mais qu'en est-il de son passé de culturiste et de star de cinéma ? Est-il réellement connu ? C'est ce que propose de découvrir ce livre qui retrace en détail le parcours atypique de ce conquérant des temps modernes qu'est Arnold Schwarzenegger, de son enfance autrichienne jusqu'à son avènement en tant qu'action star hollywoodienne, en passant par ses années de compétition culturiste et son entrée dans les sphères politiques américaines. Personnage omnipotent nanti d'une ambition et d'une détermination sans limites, Arnold Schwarzenegger a su traverser les époques et restera sans conteste l'une des célébrités les plus marquantes et fascinantes de notre temps. 

Passionné de cinéma et de culturisme, Eric Faber signe ici son deuxième livre. Après avoir écrit la première biographie française consacrée à cette autre star du cinéma d'action du XXe siècle qu'a été Jackie Chan, il est également le premier à proposer en France une biographie d'Arnold. 

Prix : 19 euro

Bill Plympton, portrait d'un serial cartoonist


Bill Plympton tient une place particulière dans le vaste monde du cinéma d’animation, puisqu’il est l’Auteur indépendant par excellence. Irrévérencieux, sarcastique, et doté d’un style jeté reconnaissable entre mille, il n’a pas de limites à son Art. Récompensé de nombreux prix (Festival d’Annecy, Annie Awards, nomination à l’Oscar) et reconnu par toute la profession, il est un artiste incontournable qui mérite qu’un livre lui soit enfin dédié. Entre des analyses de son œuvre et une longue interview dans laquelle Plympton dévoile ses secrets de fabrication, on va retracer l’itinéraire de ce digne héritier de Tex Avery et Ralph Bakshi, dont les mots d’ordre seraient sexe, violence et dessin animé.

Préface de Serge Broomberg

Prix : 25 euro

Les livres, commes les films de Bill Plympton, sont disponibles auprès de THE END en envoyant un mail à theendstore@gmail(POINT)com

Big Man Japan (Dai-Nipponjin) | Arte Cinéma Trash

Chaque semaine ou presque, THE END se répète mais Arte est la chaine la plus excitante du PAF. Qui d'autre que Arte pourrait diffusait un film aussi fou que Big Man Japan ? enfin Dai-Nipponjin puisque c'est sous son nom japonais et non sous son titre international qu'Arte a décidé de diffusé ce premier film d'Hitoshi Matsumoto. Réalisé, interprété et concepteur de la bande originale Hitoshi Matsumoto est un humoriste japonais autant populaire que Beat Takeshi.


Face caméra, un homme chevelu raconte son quotidien : divorcé, il voit peu sa fille, un gros chat errant lui tient compagnie, ses voisins écrivent des insultes sur la façade de sa maison, il ne s’éloigne jamais vraiment de sa demeure, car il ne sait pas quand on risque d’avoir besoin de lui. En effet, à tout instant cet homme est susceptible d’être appelé à la rescousse pour sauver Tokyo des monstres géants qui la menace. Oui, car il est le descendant d’une lignée de super-héros qui, sous le coup d’une impulsion électrique, se transforment temporairement en géants (non sans avoir pensé au préalable à enfiler un slip adapté à leur taille). Mais comme les interventions de notre héros sont plutôt dévastatrices, la population ne l’aime pas spécialement, son show télé est d’ailleurs relégué en dernière partie de soirée et ne fait pas beaucoup d’audience.

> jeudi, 24 novembre 2011 à 00h35
> samedi 26 novembre à 01H50

Sachez pour ceux qui n'auront ni la forme, le courage ou d'appareil d'enregistrement que le film est disponible en dvd en zone 2 uk mais sans sous-titre français.



source : Arte

P.I.F.F.F / 1ière édition

Du 23 au 27 novembre dernier, c'est tenu la première édition du PIFFF (Paris International Fantastic Film Festival), une manifestation chapeauté par Fausto Fasulo (rédacteur en chef de Mad Movies) et Cyril Despontin (trublion inimitable dans l'organisation de festival déjà à l’initiative de l'étrange festival de Lyon et de sa suite Hallucinations Collectives).


14 long métrages étaient présentés et nous en avons vu six, presque la moyenne, assez pour dire que cette première édition fut un véritable succès grâce à des films ouvertement fantastique ou flirtant de belle manière avec le genre.

> Vendredi 25 novembre / 19:45 / Extraterrestre
Après une soirée particulièrement arrosée, Julio se réveille dans l’appartement de Julia, une belle inconnue dont il a tout oublié. Mais la surprise du jour est ailleurs : une gigantesque soucoupe volante stationne au-dessus de leur ville…

Notre festival a commencé avec ce second film de Nacho Vigalondo. Après Timecrimes et son exploration du temps, le réalisateur espagnol continue d'explorer le fantastique à travers le quotidien des gens. Si l’élément "fantastique" permet d'apporter de la fraicheur dans la comédie romantique, le metteur en scène arrive à distillé un doute, permettant au spectateur d'être toujours en haleine des événements. Malheureusement la place à la comédie ne se fera jamais rattrapé par le fantastique, et notre soucoupe volante passera au second plan. Par bien des aspects, le film se rapproche de Signes de M. Night Shyamalan. Sauf que dans le film de Shymalan, l'extraordinaire permettait à un homme ordinaire de retrouver son chemin là où dans Extraterrestre, l'ovni sert d’élément moteur aux mensonges et qui pro quo dont la finalité est plus ordinaire avec un retour à une situation normale (ou presque), bref tout ça pour ça. Dommage.

> samedi 26 novembre / 17:00 / The Innkeepers

Après un sympathique House of the devil, ce nouveau long métrage de Ti West continue dans le rétro avec la volonté de réactiver certain code du cinéma d'épouvante des années 70.


Claire et Luke, deux employés d’un vieil hôtel de la Nouvelle Angleterre, tuent le temps en partant à la chasse aux fantômes qui rôdent dans l’établissement…
Ti West propose donc la même sobriété dans les effets au profit d'une ambiance oppressante. Sauf que dans Innkeepers, notre duo de personnages principaux insufflent une part de comédie qui vient désamorcer tous les efforts du réalisateur à créer une atmosphère. Pire, le découpage en chapitre vient ternir la fin du film avec une fin abrupte.

> 00:00 / The Violent Kind


Comme pour Ti West, la vie des réalisateurs indépendants de films d'horreur connait des hauts et des bas et les Butcher Brothers ne dérogent pas à la règle. Après le triste Avril Sanglant, les réalisateurs reviennent de plus belle avec une proposition à la fois originale, surprenante et inattendue. A la lisière de divers genre, The Violent Kind évoque par certains aspect le fantastique d'un Richard Kelly, posant plus de questions qu'ils n'y répondent notre duo de metteur en scène réussissent à mettre de la nouveauté dans ce mix de bikers et de bande rockabilly ultra violente. Malheureusement quelques ombres viennent obscurcir le plaisir par des cadrages et des séquences bâclées (notamment les combats ou les coups n'ont pas l'impact attendu). Mais ne boudons pas notre plaisir, c'est tellement rare d'être captivé aujourd'hui par un film que d'être sur le qui vive pendant 90 minutes restent un exploit en soi.

> Dimanche 27 novembre / 15:30 / Bellflower


Deux amis se préparent à une apocalypse nucléaire en construisant armes et véhicules de destruction. Mais une fille va venir tout perturber…
Si certains long-métrages ont du mal à nous captiver Bellflower fait parti des films qui remporte notre adhésion dès les premières minutes. Ce premier film écrit, monté et interprété par son réalisateur Evan Glodell est une réussite totale. Que dire de plus si ce n'est qu'il faudra attendre mars 2012 pour revoir ce film en France. Un de nos films de l'année. Voici la bande-annonce :




> 18:00 / 4:44 last days on Earth


New York. La fin du monde est prévue à 4h44. Un couple d’artistes tente d’exister jusqu’au moment fatidique…
Ce nouveau film d'Abel Ferrara est une déception malgré un charme fou dans la mise en scène, certaines séquences sont dignes d'un Mondo Movies voire ridicules. Moralisateur et bien pensant, ce long métrage est un pensum nauséeux et inutile. A qui s'adresse ce film ? Opposant le new age (Dalaï lama) à la vie consumériste artificielle (drogue, télévision, junk food) le film ne cesse de pointer du doigt, de questionner sur les responsables de cette fin du monde (lié au désastre écologique) mais il n'y pas de coupable à designer car nous le sommes tous à des degrés divers. Encore un cinéaste important des années 80 qui s'éteint films après films.

> 20:00 / Detention
Adolescente paumée, Riley tente de survivre à la pression quotidienne d’un lycée complètement azimuté et frappé par un tueur tout droit échappé d’un authentique slasher. Mais l’établissement recèle aussi d’autres secrets…

La consommation et tous les affres de la culture américaine sont au centre du nouveau film du réalisateur de Torque, Joseph Kahn. Si vous n'avez pas vu ce film qui semble être un ersatz de Fast and Furious ne vous inquiétez pas nous n'ont plus. Mais à la lumière de ce second film nous avons une folle envie de le découvrir tant Detention est une sucrerie de (contre) culture. Imaginez le meilleur de Gregg Araki (l'aspect sexuel en moins ou presque) couplé à l’énergie d'un Tony Scott sous amphétamines, vous obtiendrez une vague idée de l'effet de Detention sur votre organisme. Detention résume en 90 minutes 30 ans de teen movies, de films d'horreur et de fantastique, un maelström de citations, de musiques, de clins d’œil à internet, bref une belle surprise et un plaisir coupable agréable pour terminer ce festival sur une note légère.

Vivement l'année prochaine !

Louis Skorecki | Sur la télévision

Sur le blog, on ne parle guère de série télé, non pas que le médium nous intéresse pas (bien au contraire) mais la durée, les intrigues et les personnages sont si nombreux que cela devient parfois vertigineux pour la compréhension. Heureusement, des auteurs (dont Pacôme Thiellement, Les mêmes yeux que Lost) et journalistes s'emparent de nos séries adorées pour en extraire toute la singularité de ses objets aux contours et aux interprétations quasi sans fin.

Les éditions Capricci avait inauguré leur collection "Actualité Critique" avec un texte d'Emmanuel Burdeau (ancien rédacteur en chef des Cahiers)sur les Soprano. Un signe fort pour témoigner de l'importance des séries dans les sujets de réflexion de nos journalistes et de la qualité de ces dernières.

Aujourd'hui c'est dans leur "Collection Cinéma" que sort un recueil de critiques de Louis Skorecki, critique et cinéaste discret, méconnu du grand public, mais qui a eu une certaine vista sur le format, jadis mésestimé, de la série télé.



Présentation de l'éditeur
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« J’ai dit un jour que Louis Lumière avait inventé la télévision, et pas le cinéma. Ce n’était pas une blague. Ses opérateurs faisaient dès les années 1910 de la publicité pour une marque de savon, et ils allaient projeter ces petits films à domicile. Mais la meilleure preuve que cette théorie tient la route, c’est que ce qu’on appelait jadis le public populaire, celui qui fait vivre les films et les personnages, c’est devant la télé, et nulle part ailleurs, qu’on le trouve aujourd’hui. Si j’étais cinéaste, c’est à lui que je m’adresserais exclusivement. Dans une salle de cinéma, les spectateurs prennent souvent les films pour de la blanquette de veau tellement il fait noir. Ça n’arrive pas à la télé. Réfléchissez-y deux ou trois minutes, en plein jour. Ça n’arrive jamais à la télévision. »
Ce recueil réunit trois décennies de chroniques, pour la plupart publiées dans Libération, consacrées par Louis Skorecki aux séries américaines et britanniques d’hier et d’aujourd’hui, ainsi qu’à quelques francs-tireurs de la télé française.

Au sommaire : 21 Jump Street, Ally McBeal, Chapeau melon et bottes de cuir, Code Quantum, The Cosby Show, Deux flics à Miami, Dr House, Les Enquêtes du commissaire Maigret, Equalizer, Friends, La Grande Vallée, Hélène et les garçons, Les Incorruptibles, La Petite Maison dans la prairie, Mad Men, Magnum, MacGyver, Millennium, Mission Impossible, Les Mystères de l’Ouest, New York Police Blues, Le Saint, Strip, T. J. Hooker, Tony Baretta.

Sur l'auteur
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Louis Skorecki est l’auteur de plusieurs films, livres, dont une chronique de son départ de Libération, Skorecki déménage (2009). Il est surtout connu comme critique de cinéma, aux Cahiers du cinéma du milieu des années 1960 au début des années 1980, puis au quotidien Libération jusqu’en 2007. En 1978, il publie un long texte au titre programmatique : Contre la nouvelle cinéphilie. La thèse qu’il y développe nourrira tous ses écrits ultérieurs : la cinéphilie des années 1950 ne peut se retrouver que dans le hasard des programmes de la télévision. Impossible de continuer à aimer le cinéma sans s’intéresser en même temps à la télévision, pour le meilleur et pour le pire. Aux Cahiers, puis surtout à Libération où il tient longtemps une chronique, Skorecki construit un style unique, à la fois érudit et enfantin, flamboyant et agressif qui lui vaut le titre de « journaliste le plus haï de France ». Il devient ainsi l’un des maîtres de la jeune génération, presque à l’égal de son ami Serge Daney.

208 pages | 16 euro

Sa trilogie "Les Cinéphiles" a été édité en dvd en mars 2007 par La Vie est belle éditions. Le restant de sa filmographie étant composé de documentaire sur et autour de la cinéphilie, ces chroniques consacrés aux séries sont le prolongement logique d'une pensée à contre courant. Rendons grâce à Capricci de nous sortir encore une fois un bouquin passionnant.

Saul Bass A life in Film & Design

A la sortie du second long-métrage de David Fincher, Seven (1995), beaucoup de critiques et d'observateurs avaient souligné la qualité du générique du film. Si nos souvenirs sont bons, cette mise en bouche visuelle avait couté la bagatelle d'un million de dollars. Avec moins d'argent et tout autant de talent (si ce n'est plus), Saul Bass a marqué de son empreinte quantité d’œuvres par la puissance de ces images. D'une apparente simplicité, Saul Bass a su donner au générique cette capacité à ne plus servir de tableau informatif mais d'être une part intégrante du film, mieux, à aspirer le spectateur dans l'univers du film.

Présentation de l'éditeur :
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This is the first book to be published on one of the greatest American designers of the 20th century, who was as famous for his work in film as for his corporate identity and graphic work. Saul Bass (1920-1996) created some of the most compelling images of American postwar visual culture. Having extended the remit of graphic design to include film titles, he went on to transform the genre. His best-known works include a series of unforgettable posters and title sequences for films such as Alfred Hitchcock's Vertigo and Otto Preminger's The Man with the Golden Arm and Anatomy of a Murder. He also created some of the most famous logos and corporate identity campaigns of the century, including those for major companies such as AT&T, Quaker Oats, United Airlines and Minolta.

Mise en page par Jennifer Bass, fille de, et écrit par Pat Kirkham, historienne des arts graphiques et de design, ce livre comporte plus de 1400 illustrations dont de nombreuses sont extraites directement des archives de Saul Bass.
Voici quelques extraits de l'ouvrage, ainsi qu'une vidéo pour se remémorer de tous les films touchés par intelligence visuelle de Saul Bass.





Si une grand par de son travail a été lié au cinéma, le livre s’intéresse à toute une partie moins connu de ce côté de l'atlantique, le design. Créateur de logo pour des marques américain, la signature Saul Bass a marqué les foyers américains autant que ces génériques. Un livre de cinéma, mais surtout un livre historique sur un créateur d'images qui n'aura signé, ironie de l'histoire, un seul et unique film, phase IV.

Prix : 69 euro

Histoire du cinéma X | Orgasmo

Petit à petit, le cinéma érotique et pornographique des années 60 à 80 semble trouver un regain d'intérêt que se soit en dvd, en livre ou en bande originale et tout ceci relayé par des médias nostalgiques d'une époque heureuse. Il suffit de voir, sur le blog de Christophe Bier, l'auteur du Dictionnaire des films français pornographiques et érotiques, les 15 pavés de presse (élogieux) alignés ici. Si vous êtes assidu(e)s au blog, vous n'avez sans doute pas louper les divers articles annonçant les sorties du dictionnaire français ici ou le pendant américain avec une historique du porno us .

Et cela continue, puisque depuis septembre dernier est disponible dans toutes les bonnes librairies, le dernier ouvrage de Jacques Zimmer, déjà auteur de Sade et le cinéma (La Musardine) et Le cinéma X (La Musardine) bref deux livres qui lui offrent une certaine légitimité pour aborder son Histoire du cinéma X aux éditions Nouveaux monde.


Présentation de l'éditeur
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Le « X » est une expression récente : ce genre né avec le cinématographe s'est d'abord appelé clandestin, marginal, ou « de bordel » pendant près de 50 ans… Il a connu dans les années 1970 une sorte « d’âge d’or » vite réprimé, avant de connaître l’exploitation télévisée ou domestique avec l’explosion de la télévision thématique et de la vidéo sur Internet. Le « X » est une industrie considérable et un fait de société, une production torrentielle charriant le pire et le meilleur… et pourtant son histoire reste encore pour l’essentiel inexplorée. Spécialiste éminent du genre, l’auteur esquisse ici sa première histoire à partir d’entretiens inédits avec la plupart des grands témoins et acteurs les plus représentatifs : des actrices (de Marylin Jess à Ovidie), des réalisateurs (José Bénazéraf, Michel Barny…), des producteurs (Marc Dorcel, Francis Mischkind…), le programmateur « X » de Canal plus (Henri Gigoux), et quelques invités surprise tenant à l’anonymat ou aujourd’hui disparus. Car l’univers du X est constitué de secrets de fabrication et d’étonnants procédés d’exploitation flirtant avec l’illicite, de mystères, de légendes et parfois de révélations : même reconnu et accepté au grand jour, il a conservé quelques habitudes héritées de son sulfureux passé clandestin. Entre autres pour ses pseudonymes, ses tournages occultes, ses défis du bizarre et de l’interdit, ses personnalités insolites, ses démêlés parfois burlesques avec la censure, ses dessous financiers, ses scandales et ses « affaires », ses condamnations, les énigmes de certaines participations… Et beaucoup de mythes qu’il convenait, après enquête sérieuse, de remettre à leur place.

450 pages | 23 euro

Outre les bouquins précédemment cités, on peut également se remémorer des 6 volumes publiés chez Taschen de l'histoire des Men's Magazine. Un plaisir aussi bien visuel que cérébral et historique. Tout autant que le nouveau projet des éditions Serious Publishing, Orgasmo qui risque de satisfaire aussi bien l'historien de culture bis à tendance érotico-pornographique, le voyeur de papier glacé que l'amoureux d’illustrations haute en couleurs.


Affiches, photos de plateaux, memorabilia, pavés de presse... Orgasmo rend hommage aux films érotiques du monde entier. Genres et sous genres sont abordés et copieusement illustrés par des documents inédits ou rarement vus. Les textes sont signés Christophe Bier, spécialiste hors pair qui parage ici les trésors de sa collection unique au monde.

Pas encore de date mais il est annoncé "prochainement", peut-être sera-t-il sous le sapin ? Espérons...

source : seriouspublishing.fr /it's serious

James Cameron, l'appel des profondeurs

En plus de 30 ans de carrière, aucun ouvrage (en dehors des livres "merchandising" autour des univers crées par Cameron) ne sait penché sur la filmographie du cinéaste. En effet, il faut bien le dire les journalistes et auteurs français non sans doute pas pris la mesure des avancées technologiques et les possibilités artistiques que le cinéma de James Cameron a permis d'inaugurer. Si personne ne conteste la capacité de Cameron a être un formidable moneymaker, peu ont un discours intellectuel sur ce génial filmmaker.

Mais cela change puisque en mars 2012, les (excellentes) éditions Rouge Profond sortiront un ouvrage qui viendra combler trente années de respect poli envers un créateur unique et ce avant la prochaine sortie de Titanic 3D.



Présentation de l'éditeur
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Titanic ressort en 3D : rien de plus logique. Quand James Cameron entreprend le tournage de son film catastrophe dans les années 1990, il a déjà en tête la réalisation d’images en 3D qui puissent procurer la sensation d’une totale immersion. D’où l’importance de la mer dans l’avancée de son projet révolutionnaire, cette mer qui est son élément naturel, cette mer qu’il sonde dans ses grandes profondeurs, se donnant ainsi les moyens de s’approcher de l’épave du Titanic comme personne ne l’a jamais fait auparavant. Cameron accomplit des explorations sous-marines avant de tourner Titanic, mais il continue aussi après son triomphe en 1997. Au point de quasiment disparaître de la scène hollywoodienne pendant près de dix ans, alors que les milliards engrangés lui permettaient de réaliser n’importe quel blockbuster. Quand il refait surface, il livre Avatar qui engage le cinéma dans une transformation sans précédent. C’est cet appel des profondeurs à l’origine de l’une des plus grandes mutations audiovisuelles que le livre explore, analysant Titanic suivant des perspectives nouvelles en lien avec Terminator, Abyss et Avatar, tout en dressant le portrait de James Cameron en travailleur de la mer, cinéaste aventurier et visionnaire, et raconteur au long cours.

L'auteur
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Directeur des éditions Rouge Profond, corédacteur en chef de la revue de cinéma Simulacres, parue de novembre 1999 à mai 2003, Guy Astic consacre la plupart de ses écrits au roman, au cinéma et au fantastique contemporains. Il a réalisé des anthologies pour les éditions du Seuil dans la collection Points-Virgule, notamment Suite fantastique. Douze nouvelles de Charles Nodier à Roland Topor (2002), et a coordonné les ouvrages collectifs Stephen King. Premières approches (Liège, Éditions du CEFAL, 2000), Colloque de Cerisy 2007. Autour de Stephen KIng, l'horreur contemporaine (Paris, Bragelonne, 2008). En 2004, il a publié La Tambour littérature. Günter Grass romancier aux éditions Kimé. Il a fait paraître deux ouvrages sur David Lynch dans la collection « Raccords ». Il enseigne la littérature et le cinéma au lycée Paul Cézanne d'Aix-en-Provence.

155 x 215 mm | cousu-collé, avec rabats | 192 pages | 300 images n&b couleur | 20 €


source : Rouge Profond

Les Maitres Italiens, nouvelle salve

Avouons-le si nos "maitres" italiens sont plus du côté de Pupi Avati, Lucio Fulci ou Dario Argento, la collection les maitres italiens nous a permis de combler quelques lacunes et au passage de nous faire découvrir des pépites (Confession d'un commissaire de police au procureur de la République notamment). Jeudi prochain, 5 nouveaux titres seront disponibles, en voici les titres :

Les Ordres sont les ordres
- Franco Giraldi (1974)

Giorgia, l’épouse d’un banquier vénitien, commence à entendre des voix qui lui ordonnent de faire des choses bizarres. Un ami lui explique qu’il s’agit en fait de son inconscient qui l’incite à se libérer de son rôle de femme objet…

Bonus :
> Notes de production
> « Portrait italien : Tonino Guerra (scénariste) » d’Antonella De Lillo (2001)
> Bandes-annonces

Casanova, un adolescent à Venise - Luigi Comencini (1969)

Le jeune Giacomo Casanova passe son enfance à Venise entre sa grand-mère et une mère volage. Envoyé en pension à Padoue, il fait la connaissance du père Don Gozzi, qui sera à l’origine de sa carrière ecclésiastique. Devenu adulte, Casanova revient à Venise où il décide d’abandonner la soutane et de suivre les élégants et mensongers chemins du libertinage…

Bonus :
> Notes de production
> Scènes commentées par Jean A. Gili (historien du cinéma)
> Manuscrit à la préface d‘« Histoire de ma vie » de Giacomo Casanova
> Bandes-annonces

Âmes Perdues
- Dino Risi (1977)
Venu étudier la peinture à Venise, Tino est logé dans l’étrange demeure de son oncle Fabio qui ne cesse d’humilier se jeune épouse Elisa. Intrigué par des bruits bizarres, Tino apprend l’existence secrète d’un frère de Fabio, Berto, qui vit reclus, devenu fou après avoir causé la mort de Beba, la fille du premier mariage d’Elisa…

Bonus :
> Notes de production
> « Parlons cinéma : Tonino Delli Colli (chef opérateur) » de Carlo Lizzani (2002)
> Bandes-annonces

Le Sexe Fou - Dino Risi (1972)

Un valet amoureux de sa patronne, un jeune homme qui rêve de séduire une rombière, un couple qui ne jouit que dans l’agressivité, un playboy qui ne performe que dans les moyens de transport, un employé qui - pour sauver la face - remplace sa femme par une prostituée, un donneur de sperme, une veuve qui venge son époux assassiné en épuisant sexuellement l’assassin, un paysan amoureux d’une femme qui n’est pas celle qu’il imaginait, un couple qui invite un des subalternes du mari pour réveiller sa libido, tels sont les héros de ces neuf histoires courtes au comique grinçant et au thème unique : le sexe…

Bonus :
> Fiches film
> Scènes commentées par Jean-Baptiste Thoret (historien du cinéma)
> Bandes-annonces

Mimi métallo blessé dans son honneur
- Lina Wertmüller (1972)

Mimi, un manœuvre sicilien, refuse de se plier à la foi de la mafia. Privé de travail, il s’expatrie, laissant sa femme Rosalia en Sicile. À Turin, Mimi ne tarde par à être à nouveau contacté par l’Organisation et comprenant le danger, il se fait plus coopératif. Promu métallo, puis contremaître, il tombe amoureux fou de Fiorella avec qui il a un fils. C’est alors que la mafia le rapatrie en Sicile où Rosalia l’attend…

Bonus :
> « Parlons cinéma : Giancarlo Giannini » de Carlo Lizzani (2002)
> Bandes-annonces

Melancholia en dvd / blu-ray

Avec une presse quasi unanime, Melancholia est peut-être le film le plus abouti de son auteur. Synthèse absolu du style de Lars Von Trier, entre critique du noyau familiale et fantastique vécu au quotidien, Melancholia s'affirme comme l'aboutissement de sa carrière. C'est le 3 janvier prochain, que l'éditeur Potemkine publiera en dvd et blu-ray, le dernier long métrage du cinéaste Danois.


Edition double dvd accompagnée des suppléments suivants :
Commentaire audio du réalisateur (130’)
Autour du film (12’)
La plastique du film (10’)
Les effets spéciaux (7’)
Éclairage scientifique (4’)
Conférence de presse du Festival de Cannes (49’) [non censuré, NDR]
Filmbyen, documentaire (52’)
Pour le blu-ray, les bonus seront identiques. Ceci est à noter tant de nombreux éditeurs priviligent de plus en plus le support haute définition pour proposer davantage de complément et ainsi favoriser la vente de blu-ray, la technologie qui doit supplanter nos bons vieux dvd.
Pour la première depuis le lancement des éditions Potemkine / Agnès B, le visuel utilisé pour une sortie est d'une laideur incroyable. Si cet avis n'engage que votre serviteur, THE END espère vivement qu'il s'agisse d'une image de travail.

Le mois dernier, nous évoquions la fin d'année du label avec la sortie de l'intégrale Andreï Tarkovski et deux nouveautés, Shotgun Stories et Cagliostro, dont la première nous avait particulièrement réjouit. A l'époque, nous n'avions ni les jaquettes, ni les bonus. Nous ne résistons pas à vous les montrer pour remettre une couche sur le premier film de Jeff Nichols (Take Shelter) qui est une merveille. Vous êtes prévenu(e)s !


Présentation de l'éditeur
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Le comte de Cagliostro, aussi connu sous le nom de Joseph Balsamo, est un aventurier italien du XVIIIe siècle rendu célèbre par les romans d’Alexandre Dumas. Né en Sicile en 1743, le jeune Cagliostro est banni de sa terre natale pour escroquerie. Il quitte Palerme pour un voyage au long cours à travers la Méditerranée et l’Europe. Sa réputation de guérisseur lui vaut d’être invité à la cour de Versailles où il prodigue soins et remèdes magiques. Mais le prodigieux succès du comte de Cagliostro est bientôt mis à mal par une sombre histoire, la fameuse « affaire du collier de la reine »…
Mis en scène dans des décors somptueux par Richard Oswald, assisté du tout jeune Marcel Carné, Cagliostro est l’une des toutes dernières productions du prestigieux studio des Films Albatros. Longtemps considéré comme perdu, le film a été retrouvé par la Cinémathèque française et reconstitué à partir de bobines de négatif et de copies fragmentaires. En l’absence de matériel complet, la continuité de la restauration suit celle d’une version courte qui avait servi à établir les copies « Pathé-Baby ». La trame narrative est différente de celle du film d’origine, et des intertitres, résument les scènes perdues.

Pour cette redécouverte du film, deux nouvelles bandes-originales accompagnent Cagliostro :

- Une composition de Mathieu Regnault, pianiste français passionné par la musique de films. Il travaille régulièrement avec La Cinémathèque de Toulouse lors de ciné-concerts (La Passion de Jeanne d’Arc, Admirable Crichton, A Travers l’Orage). En 2010, la Cinémathèque Française fait appel à ses talents pour accompagner des films d’Ernst Lubitsch, Alfred Hitchcock ou de la Société des Films Albatros.
- Un ciné-mix de DJ Cam. Le DJ parisien, grand maestro de l'abstract hip-hop, s'est fait un nom prestigieux grâce à ses inventions sonores radicales. Musicien-né, son œuvre révolutionnaire a fait de lui l'un des pionniers des scènes underground hip-hop, trip-hop et club, de New-York à Paris, en passant par Tokyo. La Cinémathèque Française a fait appel à lui pour la projection de Cagliostro en novembre 2010.

Suppléments :
> Ce DVD contient un livret de 28 pages : Textes de Marcel Carné, de l’historien et critique de cinéma Bernard Eisenschitz, affiches d'époque.
> Un entretien de Mathieu Regnault, compositeur.



En bonus, on retrouve une "simple" rencontre avec le réalisateur (15mn) mais vu la qualité de l'équipe de Potemkine, nous pensons que cet entretien sera d'une riche d'information à ne pas en douter.

source : Potemkine

Roger Corman à l'honneur

Chaque mois il y a une bonne raison de lire les Cahiers du Cinéma. Ce mois-ci, 16 pages d'entretien avec le pape de la série B, Roger Corman. Réalisateur de plus de 50 films et producteur de plus de 300 long-métrages, cette rencontre avec Thierry Méranger à l’occasion de la projection du documentaire d'Alex Stapleton Corman's world, Exploits of a Hollywood Rebel à Lyon dans le cadre de la 3ième édition du festival Lumière fourmille d'anecdotes sur la carrière de ce filmmaker.



Présentation du film :
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Enfin un film sur Roger Corman. Et quel film ! L’homme travaille plus vite que son ombre et à l’heure où nous écrivons ces lignes, il a produit 396 films. Mis à l’honneur par Hollywood en 2009 grâce à un Oscar pour sa contribution à l’histoire du cinéma, Roger Corman trouve auprès du grand public cinéphile l’aura qu’il possède depuis longtemps chez les professionnels. Au moment du témoignage, nul n’a rechigné, pas même l’invisible Jack Nicholson, dont la caméra d’Alex Stapleton attrape quelques larmes versées à l’évocation des jeunes années de formation passées auprès de Corman. Ni Martin Scorsese qui n’a jamais caché sa reconnaissance à son égard, en témoigne ce qu’il déclara à Cannes, en 2007 : « Après trois semaines de tournage de Mean Streets, nous n’avions plus d’argent. J’ai alors compris qu’un tournage était un marathon… C’est ce que j’ai appris au contact de Roger Corman. J’y ai aussi acquis une discipline, et appris à faire mon travail en toutes circonstances, y compris lorsque je n’en avais aucune envie. Il m’a appris à boucler un film en 24 jours. » Ajoutons John Sayles, Robert De Niro, Peter Bogdanovich, Joe Dante, Bruce Dern, Dick Miller, Paul W.S. Anderson, Pam Grier, Peter Fonda, Jonathan Demme, Eli Roth, William Shatner, Irvin Kershner et bien sûr, David Carradine qui raconte comment Roger Corman préférait tourner en trois jours plutôt que d’utiliser un budget supérieur à celui initialement prévu. Ce formidable documentaire est le premier film de la jeune réalisatrice Alex Stapleton. Venue de Los Angeles, elle sera présente pour l’hommage..
Lumière 2011

Le titre du documentaire a été traduit en Français par Le Monde de Corman : Exploits d’un rebelle hollywoodien. Espérons que cette traduction annonce une prochaine sortie en salle, ou plus probable en dvd. Wait & See...



Le 14 novembre prochain l'éditeur Sidonis, ayant déjà sorti quelques beaux titres du metteur en scène américain (on pense au Masque de la mort Rouge [Chef op : Nicolas Roeg] ou à La Tombe de Ligeia par exemple) sortira Gas-s-s-s, une comédie post-apocalyptique.


Présentation de l'éditeur :
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Après qu’un gaz mortel a été relâché dans l’atmosphère, seuls les humains de moins de 25 ans ont été épargnés. Dans cette nouvelle ère post-apocalyptique désormais aux mains de la jeunesse, un groupe de hippies se bat pour vivre en paix. Mais avec une bande de footballeurs fascistes, de jeunes policiers aussi arrogants que déterminés et des golfeurs capitalistes à leurs trousses, l’avenir du monde risque d’être passablement agité…
Spécialiste des films d’horreur (Le masque de la mort rouge, L’enterré vivant), Roger Corman nous délecte avec Gas-s-s-s d’une comédie jubilatoire où la contre culture et la satire politique plongent une poignée de visionnaires anarchistes dans un idéalisme soixante-huitard teinté d’espoirs surannés. Entre road-movie psychédélique et comédie loufoque, alliant ivresse et naïveté, Gas-s-s-s est un concentré d’optimisme pour créateurs d’avenir.

Et pour être tout à fait complet sur l'actu Roger Corman, sachez qu'en janvier 2012, un livre d'entretien sera publié. Un ouvrage réservé aux anglophones.

Claudio Pazienza | L'Éclat

C'est aujourd'hui à 18h00 que débute la carte blanche de Claudio Pazienza à la Villa Arson (Nice). Vous connaissez ? Alors bravo pour votre culture, car nous, nous sommes obligés de l'avouer nous ne connaissions pas l'existence de ce réalisateur italien et c'est pourquoi nous remercions L’Éclat pour cette découverte.
Voici les trois films que le cinéaste a choisi de présenter à la Villa Arson. Trois œuvres qui viendront en complément d'une sélection de ses films présentés par Frédéric Sabouraud.

> 10 novembre à 18h00
Sayat Nova de Sergueï Paradjanov (Russie, 1969, 1h17, VOSTF)


Retracer en cinéma la vie d’un poète, Sayat Nova/ explorer la frontière entre
l’encre et la cellulose / entrelacs de beauté sauvage et de grâce / l’Arménie en partage / Paradjanov, l’un et l’autre / poète hiératique, collagiste iconoclaste, voltigeur ludique, compositeur des plans–récits / monter / relier / plans – pigments / tableaux dits vivants presque flamands / écrire en cinéma/ livres gorgés de sang / magnifier la puissance du verbe par l’immobilité / opéra cristalline / exalter la puissance du cinéma / chasser le convenu / bestiaire / mouvements incessants de la pensée qu’aucun symbole ne rassasie / formes du présent et donc prégnance du primitif / explorer les rituels / érotisme antisoviétique / se faire taxer d’hermétique / amputé de vingt minutes, l’oeuvre changea de titre : La couleur de la grenade / en attendant la perestroïka, le bagne, le silence / Demeurer indomptable.
Claudio Pazienza

My Childhood de Bill Douglas - 1er volet de la trilogie
(Royaume-Uni, 1972, 44 min)

La guerre à peine finie / feu qui ne chauffe pas / enfants esseulés / prisonniers en attente / béances palpables / voisins et chiens en faïence / décors miniers, dépouillés / pathos à fleur de peau / le père ne fait que passer / images essentielles / odeurs acides à l’école comme à l’hôpital / mère finissante / fantômes éructant, déambulant / ellipses / économie de plans / peu d’horizons / inventer les liens / chasser la folie / imaginer les amis comme des archipels / réécrire sa vie en images sans remords / assiéger le vide des disparus par la rage / se fondre dans la fumée d’une locomotive / imaginer Murnau et Bresson assis côte à côte pour la première de ce film / Parler de réalisme poétique ne suffit pas.
Claudio Pazienza

extrait vidéo de My Childhood

La trilogie est disponible en dvd auprès de THE END.



> Samedi 12 novembre à 21h30
Distant voices, still lives de Terence Davis (Royaume-Uni, 1988, 1h25, VOSTF)


Diptyque filmé / violence sourde et patriarcale / nostalgies / présences épaisses, terriennes souvent mutiques / rudesses / en finir avec la famille / noyer le réalisme anglais dans l’alcool, à Liverpool ou ailleurs / noyer la pauvreté dans le chant / “S’il n’y avait pas eu de souffrance, il n’y aurait pas de films” disait T. Davies en 1988/ rituels immuables / être ouvrier de père en fils / étroitesses / chanter encore / chanter l’insolence d’être le fils de son père, surtout le weekend / attendre le miracle, peut-être les Beatles / imaginer le purgatoire comme un pub / “Viendra la mort, elle aura tes yeux” écrivait C. Pavese en 1950. (Cl.P.)

Retrouvez toute la programmation dont les films de Claudio Pazienza (Tableau avec chutes) sur le site internet de L'éclat (leclat.org)

The Violent Kind en blu-ray / dvd

Après avoir fait le tour des festivals, The Violent Kind trouve enfin le chemin d'une manifestation française (après sa diffusion à Cannes au Marché du film) avec la première édition du PIFFF, le Paris International Fantastique Film Festival qui se tiendra comme son nom l'indique à Paris du 22 au 27 novembre.
Retour d'une manifestation exclusivement consacrée au fantastique et à l'horreur dans la capitale, on n'avez pas vu cela depuis 1989 avec le Festival du film Fantastique et de science-fiction au grand Rex. Nous aurons l'occasion d'y revenir puisque THE END y sera pour découvrir une semaine de film en avant-première dont ce Violent Kind qui nous fait envie depuis sa production en 2010.

Mais ceux qui n'auront pas la chance ou l'opportunité de le voir le dimanche 27 novembre à 00:15 au Gaumont Opéra Capucines, pourront toujours (s'armer de patience) et se tourner vers le blu-ray ou le dvd annoncé pour le 4 janvier 2012.

Californie du Nord. Cody et sa bande ne sont pas des enfants de choeur. Ils sont membres d'un gang de motards qui carburent à l'alcool, à la drogue et au sexe. A l'occasion de l'anniversaire de la mère de Cody, ils se réunissent dans un chalet isolé afin de le célébrer dignement. Mais la soirée dérape quand Michelle, l'ex petite-amie de Cody, fait irruption, ensanglantée de la tête aux pieds. Elle est suivie de très près, par un gang de psychopathes rockabilly, sortis tout droit des années 50, et qui cherche quelques émotions fortes, du type violent. Le carnage peut commercer... Violence, baston et rock'n'roll seront au rendez-vous ce soir !

On avait quitté les Butcher Brothers avec The Hamiltons (disponible auprès de THE END), honnête série B lorgnant du côté de Larry Clark mâtiné d'un fantastique distillé de manière parcimonieuse pour les retrouver avec The Violent Kind, projet ô combien étrange et qui a sut faire son petit effet partout où il est passé. A ne pas en douter cette séance de minuit risque d'être mémorable.

LCJ éditions, les nouveautés

A l'instar de René Chateau Video, LCJ éditions propose un catalogue riche et varié mais bien trop souvent dépourvu de bonus. Pire ! les versions originales sont également très rares ce qui est une aberration, voire un anachronisme tant on a l'impression de revivre les tristes heures de la VHS.

Pour autant, deux titres ont retenu notre attention. Deux films qui sont les exemples types des œuvres au potentiel certes restreint mais qui auraient mérité un tant soi peu de considération et surtout de respect afin de récompenser le cinéphage complétiste et aventureux ou le cinéphile courageux.

Un Dieu Rebelle - Peter Fleischmann (1989)


Dans un futur lointain, de l'autre côté de l'univers, des scientifiques terriens découvrent une planète similaire à la leur mais dont le peuple est à peine civilisé, arriéré et brutal. Confrontés au barbarisme de leur propre passé, les scientifiques observent de leur vaisseau en orbite, sans révéler leur présence. Mais, quand Richard, leur agent, rompt le contact avec le vaisseau, Alan, qui prend l'identité de l'aristocrate Rumata, part à sa recherche et se rend à la ville d Etat d Arkenar. Il rencontre un roi égocentrique mais le pouvoir réel est entre les mains de Reba, son ministre...

Dix ans après La Maladie de Hambourg, film culte pour beaucoup et toujours indisponible en dvd sous titré en français (le film est disponible en Allemagne édité par... Studio Canal mais sans aucun sous-titrage) et vingt ans après le choc Scènes de chasse en Bavière, Un Dieu Rebelle suit les pas de la Maladie de Hambourg avec une SF haut de gamme, délaissé de tous les oripeaux liés aux années 80. Adapté par Jean-Claude Carrière (Belle de jour ; Dans les griffes du maniaque) d'après l'ouvrage des frères Strugatsky, Un Dieu Rebelle est une belle curiosité malheureusement proposée dans sa version française et non originale, c'est-à-dire allemande. Ce long-métrage est d'autant plus à découvrir que parmi les acteurs au casting, on retrouve Pierre Clementi, étoile filante du cinéma français.

Le second film, est tout aussi malmené par l'éditeur en proposant encore une fois une simple version française pour ce long-métrage signé Jim McBride.

Qui a tué le chevalier - Jim McBride (1995)


Alors qu'elle restaure un tableau, Julia y découvre une inscription étrange représentant une partie d'échecs. Le propriétaire du tableau lui révèle que le peintre aurait cherché à désigner le meurtrier d'un chevalier tué il y a des siècles. Fascinée, Julia fait appel à un champion d'échecs afin de décrypter l'énigme du tableau.

Après être tombé dans l'anonymat, Jim McBride retrouve un peu d'exposition à travers la sortie de Qui a tué le chevalier (1995), un de ses derniers films mais surtout à l’occasion de la publication sur l'excellent label Survivance de son film Le Journal de David Holzman (1967). Si ce film ne vous dit pas grand chose, sachez que par bien des aspects il devance tous les home movies et qu'à ce titre il mérite d'être (re)découvert (surtout que l'édition française est superbe !). Jim McBride, c'est également Made In U.S.A. le remake d’À bout de Souffle ou Great Balls of fire, le biopic sur Jerry Lee Lewis.
En tête d'affiche de ce long métrage, nous retrouvons l'actrice de la saga Underworld ou de Pearl Harbor, Kate Beckinsale. Une "star" qui ne permet pas au dvd de bénéficier de bonus.

Passons à côté de ces défauts rédhibitoires et ne boudons pas notre plaisir face à ces raretés... enfin à vous de voir.

Jean Cocteau, le musée

L'événement cinéma se déroule à Menton, petite station balnéaire de la Côte d'azur, qui inaugure aujourd'hui le second lieu de la ville consacré à l'artiste (le premier étant le Bastion, fortin du XVIIe siècle accueillant la plus part des travaux de la dernière période de Jean Cocteau). Avec le musée Jean Cocteau, collection Sévérin Wunderman, Menton s'offre le plus important lieu au monde dédié à l'artiste pluridisciplinaire. C'est autour de sept axes que le musée s'articulera :


1. Le théâtre de la chambre
Retour sur la jeunesse de Cocteau par des documents d'époques et sur les premiers écrits du poète.

2. L'Imposteur
Mélange d’autobiographie et de mythographie à travers cette séquence prenant cœur avec la Première guerre mondiale et qui sont les fondements des pratiques artistiques de Jean Cocteau.

3. Parades
Période charnière dans le style de Cocteau qui inaugure un nouveau graphisme. Illustré par des dessins, des photographies et divers programmes de son ballet Parade conçu avec Picasso et Satie.

4. Jean L'Oiseleur
Suite à la disparition de son ami Raymond Radiguet, Cocteau trouve réconfort dans un univers emprunt d’insouciance et de légèreté en partie dû à la consommation d'opium.

5. Le sang du poète
Premier moyen métrage de Cocteau, il annonce sa patte cinématographique en revisitant des mythes antiques avec des personnages tragiques. Période durant laquelle Cocteau écrira ses récits les plus connus : La Machine Infernale et Les Enfants terribles (adapté au cinéma par Jean-Pierre Melville).

6. Mystères
Présentation des œuvres réalisées au crépuscule de la seconde guerre mondiale où la frontière entre réel et imaginaire devient de plus en plus poreuse. Et ses deux films réalisés à cette période (Orphée et la Belle et la Bête) témoignent de cette recherche d'un "réalisme irréel".

7. Testaments
Dernier mouvement artistique dans l’œuvre de Jean Cocteau, où la couleur prend une place importante. On ressent tout l'apport de son amitié avec Picasso. Dernier film de ces années, Le Testament d'Orphée clôture la scénographie par des photographies de Lucien Clergue.

Pourquoi Menton ? C'est en 1955 que Cocteau, alors en visite à Saint-Jean Cap-Ferrat, découvre la dernière ville du littoral avant l'Italie. L'année suivante, il décore la salle de mariage de l’hôtel de ville à la demande du maire de l'époque. Et quelques années plus tard, le Bastion devient son musée en 1966, trois ans après sa mort.

Avec ses 700m², ses 1700 œuvres et 240 photographies, le musée Jean Cocteau, collection Séverin Wunderman (1938-2008) est un lieu à découvrir pour tous les amoureux de l'artiste.

Monroe, Mailer & Stern

A l'approche des fêtes, les éditeurs de livres (et de dvd bien entendu) semblent mettre les bouchées double pour proposer des coffrets, des éditions limitées qui sentent bon le marketing et les découverts bancaires.


Figure mythique du cinéma et sujet inépuisable - au même titre que Kubrick, Hitchcock ou plus près de nous, Romy Schneider - Marilyn Monroe, n'est plus qu’accessoirement une actrice tant son visage est devenu l'incarnation d'une certain pop culture.

Après des éditions limitées, rares et donc... onéreuses consacrées au Napoléon de Kubrick jamais tourné, à Taxi Driver ou The Godfather de Coppola, Taschen sort ces jours-ci un pavé de 278 pages consacré à Monroe et son dernier photo shoot par Bert Stern. En accompagnement, l'éditeur a la riche idée de proposer pour la première fois un texte de Norman Mailer jusqu'ici inédit en français. Ce n'est pas nous qui le disons, c'est Taschen :

Présentation de l'éditeur
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Trois légendes
Monroe, par Mailer et Stern

TASCHEN a réuni le texte originel de Mailer et les photographies prises par Bert Stern lors de la légendaire Last Sitting, considérée comme la séance de photos les plus intimes jamais prises de Marilyn, pour créer un hommage à l’image d’une femme, qui, au moment de sa mort, en 1962, évoquait dans le monde entier et pour toute une génération le symbole absolu du glamour et de l’érotisme. Mais si son public l’adorait, sa vie privée restait celle d’une petite fille perdue, recherchant éperdument amour et sécurité. La Marilyn de Mailer est magnifique, tragique et complexe. Alors qu’il retrace la vie de l’actrice, – de son enfance déprimante, ses premières années difficiles, à sa consécration, sa vie romantique en dents de scie, jusqu’aux circonstances mystérieuses de son décès, – elle apparaît comme symbole de l’étrange décennie pendant laquelle elle a régné sans partage sur Hollywood.

Ce livre, conçu par Lawrence Schiller, collaborateur de Mailer sur cinq de ses livres, associe l’imposant texte de l’auteur aux photos de Stern capturant Marilyn à 36 ans. Photographiée pour le magazine Vogue à l’hôtel Bel-Air, Marilyn ne s’était jamais livrée de manière si intime, jamais révélée aussi belle. Trois semaines plus tard, elle était morte. À travers cette synthèse d’un classique de la littérature et d’une séance photo légendaire, Mailer et Stern lèvent le voile entourant Marilyn – femme, star, sex-symbol, – offrant un regard privilégié sur une icône dont la personnalité véritable demeure, énigmatique.




Vous voulez connaitre le prix de cet "objet"... 750 euro. Le rêve n'a pas de prix.

source : Taschen

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The End profite de ce message pour évoquer le très beau blog Pour 15 minutes d'amour, si vous aimez le rétro et les belles photos, alors vous serez aux anges.

Conversations with James Gray

Parce que ses films sont aussi rares que précieux, nous ne pouvons qu'être enchanté de voir (et de lire) ce premier ouvrage en français consacré à l’œuvre encore "courte" (4 films en 17 ans) du cinéaste américain. 240 pages et 300 visuels (dessins, photos, peintures) pour un décryptage de l'univers de James Gray.



Présentation de l'éditeur :

En seulement quatre longs métrages – Little Odessa (Lion d’argent au Festival de Venise ; 1994) ; The Yards (Festival de Cannes ; 2000) ; La Nuit nous appartient (Festival de Cannes ; 2007) ; Two Lovers (Festival de Cannes ; 2008) – James Gray s’est imposé comme un des cinéastes incontournables de sa génération.

De ses origines modestes dans une famille immigrée du Queens à son dernier projet de film avec Brad Pitt, de ses premiers films de science-fiction en super 8, aux plus grands festivals de cinéma, le livre retrace le parcours d’un des cinéastes américains préférés des Français. Il y révèle aussi ses sources d’inspiration, ses méthodes d’écriture et ses expériences de tournage. Tempête de neige imprévue, budget impossible à boucler, coups bas des producteurs au sujet du « final cut » : James Gray dévoile sans tabou les coulisses de la création d’un film.

De nombreux acteurs, producteurs, scénaristes, décorateurs, monteurs, chefs opérateurs, qui ont travaillé avec James Gray, se confient dans ce livre. Des entretiens qui permettent de retracer, étape par étape, le processus de création de chaque film, de leur genèse au mixage final. A travers ces témoignages, mais aussi grâce à des documents exceptionnels (scénarios, story-boards, photos de plateau, partitions originales, archives personnelles du réalisateur etc.), James Gray nous livre une leçon de cinéma qui passionnera tous les cinéphiles et étudiants en cinéma.

Préfacé par Jean Douchet, célèbre critique de la Nouvelle Vague, et accompagné d’une introduction de Francis Ford Coppola, ce livre nous fournit également une analyse sans concession du cinéma américain contemporain.



Les entretiens ont été réalisés par Jordan Mintzer, critique au Hollywood Reporter. Il a débuté sa carrière au sein de Variety. Né et grandi dans le Queens, New York, il vit actuellement à Paris. Il a également produit les films de Matthew Porterfield, Hamilton et Putty Hill

Prix : 49 euro

source : Synecdoche Books

Cinémathèque de Nice | Novembre 2011 : Skolimowski, Carax , Garrel...

... un vent de folie souffle sur cette programmation du mois de novembre. Non pas que la rétrospective consacré à Benoit Jacquot nous excite, ni sa leçon de cinéma mais entre ce flashback sur la carrière du réalisateur français et les films d'animations pour les fêtes, bon nombre de petites perles se sont glissées durant le mois. Voici notre sélection :

WALKOVER (1965) de Jerzy Skolimowski


Désorienté, Andrzej ne veut plus poursuivre ses études. Boxeur amateur, il décide de combattre sur le ring, mais ses matchs ne lui apportent pas plus de satisfaction…
> mardi 8 novembre à 14h00
> jeudi 10 novembre à 18h00

LES PETITES MARGUERITES (1966) de Vera Chytilova


Deux jeunes filles prénommées Marie, dégoûtée de l'état du monde, décident de multiplier les bêtises. Ce film surréaliste, parodique et nihiliste fut immédiatement interdit par le régime de l'époque…
> mardi 8 novembre à 17h00
> vendredi 11 novembre à 18h00

BOY MEETS GIRL (1983) de Leos Carax


Quitté par sa petite amie, Alex, aspirant metteur en scène, rencontre un soir Mireille qui, elle aussi, a un chagrin d'amour…
> mercredi 9 novembre à 16h00
> samedi 12 novembre à 18h00

MORE (1969) de Barbet Schroeder


Un jeune étudiant allemand rencontre une jeune Américaine à Paris et en tombe amoureux. Il la rejoint à Ibiza et s'aperçoit qu'elle se drogue…
> mercredi 16 novembre à 20h00
> vendredi 18 novembre à 15h30

MARIE POUR MÉMOIRE (1967) de Philippe Garrel
Deux adolescents amoureux se heurtent douloureusement à la réalité du monde et de la société…
> mercredi 30 novembre à 20h30

Projection unique pour se film sans affiche mais dont Philippe Azoury (Libération) a écrit un très bel article revenant sur la diffusion confidentielle mais à l'aura mythique.

Source : Cinémathèque de Nice