---------------------------------------------------------------------------------------------------

Out of the Blue | Dennis Hopper (1980)

Précédemment édité par Bach Films, dans leur collection Serial Polar, Out of the Blue se voit offrir une nouvelle édition plus... luxueuse.



Présentation de l'éditeur
----------------------------------------------------
Don (Dennis Hopper), un camionneur alcoolique et désabusé, a percuté un bus rempli d’enfants. Tandis qu’il purge une peine de prison, Katie (Sharon Farrell), sa femme, se réfugie dans la drogue et les bras d’autres hommes, et Cindy (Linda Manz), sa fille, multiplie les fugues et ne jure que par Johnny Rotten, le chanteur des Sex Pistols. Lorsqu’il est libéré, Don tente d’impulser un nouveau départ à une famille anéantie. Mais les démons du passé ressurgissent…

Balade rock’n’roll des laissés pour compte du rêve américain, Out of the Blue est la tempête qui surgit, dix ans après, dans le ciel bleu d’Easy Rider (1969). Les paroles lancinantes de la chanson de Neil Young, Hey Hey My My, ont donné son titre à ce film mythique, véritable concentré de « no future », dont les héros déchus nous réservent un final en forme d’apothéose nihiliste.

Bonus :
Nouveau master : 1.85 – 16/9
Version originale avec nouveaux sous-titres français
Entretien avec Dennis Hopper (93 min)
Présentation du film par François Guérif (9 min)
----------------------------------------------------

Au revoir le boitier plastique, bonjour le digibook ! Alors que certains films peinent à être éditer en France, d'autres ont la chance de se voir disponible dans plusieurs éditions. Ne boudons pas notre plaisir de pouvoir posséder une (très) belle édition de ce somptueux film du regretté Dennis Hopper (1936-2010).

Out of the Blue suinte la douleur par tous les ses pores. La façon dont Dennis Hopper y déploie une incroyable dimension masochiste est déjà étonnante, comme si son personnage aimantait de lui-même malheur et chagrin. Mais le prix du film est aussi dans l’antidote qu'il secrète contre le déterminisme parfois pataud de son propre récit.
Contrebalançant un scenario qui n'y va pas de main morte dès qu'il agite les spectres de l'alcoolisme, de la drogue et de l'inceste, la mise en scène de Hopper joue une carte erratique qui privilégie les moments de fugue adolescente et oes échappées nerveuses aux passages obligés du mélodrame. Passé plutôt inaperçu à l'époque ce film pose rétroactivement au culte pour plusieurs raisons. D'abord pour la jeune Linda Manz, révélée par les Moissons du Ciel, qui campe ici une pure égérie punk-rock et qu'on ne reverra ensuite que dans Gummo d'Harmony Korine. Ensuite, pour son nihilisme qui l'érige au titre du "film le plis no future du cinéma américain". Enfin, pour la sublime ballade de Neil Young Hey, Hey, My, My, véritable scénario secret d'un film qui ne cesse d'explorer le terrible refrain : "it's better to burn out than to fade away". Une décennie après Easy Rider, cette comète noire confirme Hopper en barde désenchanté qui sait que même auprès des hippies et des punks, seul le blues est éternel.
Joachim Lepastier in Cahiers du Cinéma #670, p.61

Prix : 17 euro

Pour commander, envoyez un mail à theendstore@gmail(DOT)com, paiement par paypal ou par chèque

Aucun commentaire: