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Coffret Mondo di Notte

Bien avant Mondo Cane et la vague de films qui s'en suivirent, des films s'attachaient à dévoiler (déjà) la face cachée de notre monde, c'était les Mondo di notte.


Si le Mondo Movies a eu son acte de naissance "officialisé en 1962 avec la sortie de Mondo Cane, il doit néanmoins son existence à un genre cinématographique antérieur de quelque années, genre à l'existence brève et aujourd'hui totalement oublié, mais auquel il doit un certain nombre de ses auteurs, sa structure de production et de diffusion, et, plus important peut-être, sa terminologie. En effet, c'est dans les films sexy italiens que le terme Mondo commence à apparaitre dans le sens où nous l'entendons ici, à savoir comme une appellation générique désignant un voyage autour du monde, monté de manière aléatoire et proposé au public comme spectacle populaire. Il est, en tout cas, plus que vraisemblable de penser que si Gualtiero Jacopetti n'avait pas collaboré à des films comme Nuits d'Europe ou Mondo di notte, il n'aurait pas imaginé le concept même du docu-horreur, en tout cas pas avec la même forme ni surtout avec la même intuition.
Sébastien Gayraud et Maxime Lachaud in Reflets dans un oeil mort - Mondo Movies et films de Cannibales (Bazaar & Co)

Les trois premiers volets des Mondo di Notte sont aujourd'hui disponible en dvd dans un coffret digipack cartonné édité à 999 exemplaires proposant le premier et le dernier avec des versions françaises.

Sortie en France en janvier 1961, le premier Mondo di Notte (1959)- traduit en français par Les Nuits du monde - parcourt la planète entière pour dévoiler aux spectateurs les plus belles femmes des cabarets mais également tout le folklore des nuits dans les quatre coins du globe (Danemark, France, Grande-Bretagne, Hong-Kong, Japon, Allemagne, États-Unis). Les deux suites signées Giani Proia en 1961 (Tous les plaisirs du Monde en France) et en 1963 proposent la même volonté de faire voyager le spectateur dans les endroits les plus "exotiques" mais en rajoutant divers éléments comme des hommes musclés, des séquences tournées en Afrique puis pour le 3 des fakirs, des séquences de chasse confirmant le virage vers le Mondo "classique". Cette différence des débuts fait tout le charme de cette saga .

Mondo di Notte et les autres films de la série sont d'autant plus intéressants car avec un fonctionnement identique et l'idée de donner accès à un public populaire des spectacles qu'ils ne pourront jamais voir, l'effet produit par le visionnage de ces films de cabaret est à l'antithèse du Mondo.[...] un film comme celui de Luigi Vanzi propose [quant à lui], des plans larges où tels les spectateurs dans la salle que nous voyons sans cesse afin d'une meilleure identification, nous assistons à une vision d'ensemble du spectacle comme si nous étions avec eux.
Sébastien Gayraud et Maxime Lachaud

Le Mondo, lui, n'aura retenu que la particularité des images, leur impact visuel, leur puissance fantasmagorique. Le corps n'est plus chair mais viande.

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