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Judd Apatow / Michel Delahaye / Frederic Jameson

Après le livre d'entretien avec Monte Hellman et une première salve de titres toujours disponible auprès de THE END, nous avons le plaisir de compter trois nouvelles références qui témoignent de la qualité éditoriale de l'éditeur Capricci.

Aux programmes, un livre d'entretien avec Judd Apatow, nouveau gourou de la comédie américaine (réalisateur de 40 ans toujours puceau, En cloque mode d'emploi et Funny People), un recueil de texte de Michel Delahaye - acteur (en 1970, il joue pour Jean Rollin, Jacques Demy et Milos Jancso, éclectique), critique cinéma, scénariste (Le passe montagne de Jean-François Stevenin) et même réalisateur (Archipel des amours) ; enfin un condensé de la pensée, de l'inventivité, de l'originalité de Frederic Jameson autour du cinéma , du capitalisme et de la post-modernité.


Judd Apatow. Comédie, mode d'emploi
de Emmanuel BURDEAU

En janvier 2010, Judd Apatow a accordé une série d’entretiens à Emmanuel Burdeau, ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma.
Judd Apatow décrit en détails son itinéraire et la totalité de son travail d’auteur-producteur, depuis les débuts dans le stand-up à la douzaine de succès qu’il a produits, écrits ou réalisés, de Freaks & Geeks à 40 ans toujours puceau, En cloque, mode d’emploi ou Supergrave, jusqu’à la sortie récente de Funny People.

Ce livre est une première. Jamais Apatow ne s’était exprimé aussi longuement. De Steve Martin à Garry Shandling, de Lenny Bruce à Seth Rogen, il dévoile un pan essentiel de la tradition comique américaine.

Comédie, mode d’emploi est l’histoire d’un homme et de sa passion pour la comédie. Il est aussi, à sa manière, une histoire drôle. Comment écrit-on des blagues ? Quel est le bonheur et le travail de faire rire ?

Précédé d’une « Introduction à la vie comique », par E. Burdeau.

Extrait : « Est-il possible de faire des comédies en trois dimensions ? Peut-on à la fois faire vraiment rire et toucher profond ? Est-il possible de faire en sorte que le public se sente concerné ? Quand tout le monde est là pour toucher le chèque, on le sent. Aussi souvent que possible, je veux que nos films aient quelque chose à communiquer. Si je me sens concerné, il y a plus de chance que le spectateur le soit aussi, à quelque niveau que ce soit. »



A LA FORTUNE DU BEAU
de Michel DELAHAYE

Jean Renoir lui a donné la canne d’Opale/Dr Cordelier. James Ivory lui a donné une miniature indienne du XVIIIe siècle. Judith Elek lui a donné une assiette. Il a fait 22 métiers. Il a joué dans 98 films. Il a écrit aux Cahiers du cinéma et à La Lettre du cinéma. Il est l’auteur d’un roman et d’un film. Il est né en 1929. C’est Michel Delahaye.

Après Piges choisies (2009) de Luc Moullet, A la fortune du beau permet de redécouvrir un auteur dont l’importance dans l’histoire critique française est à la fois incontestable et méconnue.

Il rend aussi un hommage à un acteur culte : en plus de son travail critique, Michel Delahaye a en effet tenu 98 rôles, chez Truffaut, Eustache, Rivette, Demy, Chabrol, Godard, Jacquot… !
Deux époques : les années 1960 et les années 2000 ; le Delahaye de la cinéphilie classique et le Delahaye d'aujourd'hui, considéré comme un père par une nouvelle génération de cinéastes. Entre ces deux moments, le lien est d'autant plus naturel que la pensée du critique s'organise justement autour du thème de la transmission.

Le livre est découpé en trois parties : une sélection d’articles parus dans les Cahiers du cinéma dans les années 1960 ; un entretien avec le cinéaste King Vidor ; une sélection d’articles parus dans La Lettre du cinéma, entre 1999 et 2005.

La préface a été confiée à deux cinéastes et critiques de la nouvelle génération, Pascale Bodet et Serge Bozon (La France, 2006, avec Sylvie Testud).

SOMMAIRE :

Fritz Lang, Howard Hawks, John Ford, Pasolini, Manoel de Oliveira, Jean Eustache, Marcel Pagnol, Jean Rouch, Jacques Demy, Straub & Huillet, Larry Clark, Steven Spielberg.

L’AUTEUR :

Michel Delahaye fut pendant les années 1960 parmi les rédacteurs les meilleurs et les plus réguliers des Cahiers du cinéma, offrant à la revue de nombreux textes capitaux. Très secret, beaucoup ont cependant vu sa silhouette et entendu sa voix cassante, son ton pince-sans-rire dans les nombreux films où il a joué, notamment Offre d’emploi de Jean Eustache ou Une belle fille comme moi de François Truffaut… Un portrait filmé lui a récemment été consacré par Pascale Bodet et Emmanuel Levaufre : Le Carré de la fortune. Des Cahiers à la Lettre, l’objectif de Delahaye aura été le même : regarder les films comme des reportages sur des pays exotiques (les nôtres), donner au cinéma mission de rendre compte de « l’esprit de l’aventure du temps, l’esprit des temps d’aventure ».



Fictions géopolitiques
de Fredric Jameson

A travers l'analyse de 4 films — Le Jour de l'Éclipse du russe Alexandre Sokourov ; les films du réalisateur taïwanais Edward Yang ; Passion de Jean-Luc Godard ; Perfumed Nightmare du philippin Kidlat Tahimik —, Fredric Jameson développe l'hypothèse d’un inconscient géopolitique à l'ère de la globalisation.
Comment représenter la complexité de notre système-monde ? Comment concevoir delà changer ? Dans cette perspective, les quatre films analysés ici sont envisagés comme autant d’exercices de cartographie. Jameson fait valoir que la nature « mêlée » de ces films définit profondément la condition historique et géopolitique avec laquelle ils négocient.

Fictions géopolitiques reprend les quatre textes de « Circumnavigations », seconde partie de l'ouvrage The Geopolitical Aesthetic. La première partie a été publiée sous le titre La Totalité comme complot (Les Prairies ordinaires, 2007).


Né à Cleveland en 1934, Fredric Jameson est philosophe, critique littéraire et théoricien marxiste. Professeur de littérature à l’Université de Duke, il est particulièrement connu pour son analyse des courants culturels contemporains et ses travaux sur le postmodernisme, qu’il a été le premier à décrire comme une spatialisation de la culture sous la pression du capitalisme. Ses recherches couvrent aussi bien la tradition des penseurs marxistes (Walter Benjamin, Theodor Adorno, Louis Althusser), que la littérature (en particulier la science-fiction) et le cinéma. L’art tient une place centrale dans son travail, dans la mesure où chaque œuvre est pour lui la proposition d’une cartographie cognitive dans un monde désorienté.

Philosophe de premier plan, extrêmement influent dans le monde anglo-saxon, ami et maître de Slavoj Zizek, Jameson commence d’être reconnu et traduit dans le monde francophone. Publié en 2007 par les éditions Les Prairies Ordinaires, La Totalité comme complot, consacré à un corpus de films américains des années 1970, a été très bien accueilli par la critique et par le public. Un de ses ouvrages majeurs, Le postmodernisme ou la logique culturelle du capitalisme tardif, a été publié au même moment par les Éditions des Beaux-Arts, ainsi qu’Archéologies du futur, un désir nommé utopie, chez Max Milo.

Penseur d’une grande exigence, Fredric Jameson est aujourd’hui une des figures les plus importantes d’un renouveau mondial des questionnements situés au croisement de l’esthétique et de la politique.


Source : Capricci

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