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Cahiers du Cinéma #668 | A la découverte de Malick


A intervalle régulier, nous venons vous dire tout le bien que nous pensons de la nouvelle équipe rédactionnelle des Cahiers du Cinéma qui s'est mise en place voilà bientôt plus d'un an. Et dès l'édito de Stéphane Delorme "Mystique de la mise en scène", on comprend la différence. Le rédacteur en chef ne le dit pas clairement mais ce paragraphe témoigne d'une position diamétralement opposée à ses prédécesseurs.

Étrangement, jamais aucun film de Terrence Malick n’avait été défendu dans ces pages à sa sortie. Il n’a jamais été un « cinéaste Cahiers » pour le dire simplement. En 1975, à la sortie de La Balade sauvage, alors que Positif fait un des très rares entretiens avec le cinéaste, les Cahiers passent le film sous silence. Idem pour Les Moissons du ciel en 1979. La Ligne rouge, très timidement défendu en 1999, est absent des classements de fin d’année, et Le Nouveau Monde (2006) sèchement descendu. Saluer aujourd’hui la sortie de The Tree of Life semblait d’autant plus important. On peut tomber entièrement sous le charme du film, ou bien regretter certains aspects solennels ou pompiers, il n’en reste pas moins qu’il faut être du côté de Malick, d’abord et avant tout pour la souveraineté de sa mise en scène. Au sujet de The Tree of Life, on entend parler de cinéma de poésie, de trip, d’odyssée, etc. Mais ce qui impressionne le plus, c’est une mise en scène éblouissante. Il faut affirmer cette suprématie ici, aux Cahiers, temple de http://www.blogger.com/img/blank.gifla mise en scène, où la notion a été fondatrice, reine et principielle de l’amour du cinéma.


Vous l'aurez compris, la part belle de ce numéro est donné à Terrence Malick pour son film Tree of Life (Palme d'or 2011) avec 26 pages retraçant sa carrière, sa mise en scène, ses techniques, ses tournages grâce à des analyses et des entretiens passionnants avec Emmanuel Lubezki (chef opérateur), Mark Yoshikawa (monteur), Alexandre Desplat (compositeur), Dede Gardner (productrice), Jack Fisk (directeur artistique) et Brad Pitt (acteur et producteur du film).

Mais la revue propose également un excellent article signé Stéphane du Mesnildot (récent auteur d'un ouvrage sur les fantômes dans le cinéma Japonais) sur la fin de la collection l'âge d'or du X américain (nous y reviendrons) ainsi que sur la publication aux éditons Allia du livre The Other Hollywood retraçant l'histoire du porno aux États-Unis.

En plus du cahier critique, avec un gros plan sur La Dernière Piste, le nouveau film de Kelly Reichardt (Old Joy, Wendy & Lucy), les Cahiers démontrent une fois de plus de leur ouverture d'esprit avec un portrait de Stuart Gordon (Re-Animator) signé Bill Krohn.

Pour finir, le magazine évoque Jean-Clade Carrière à travers un entretien, la publication d'un scénario inédit pour Luis Bunuel et un dialogue avec Pierre Etaix.

Encore un numéro indispensable !

source : Cahiers du Cinéma

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