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F.J. Ossang : cinéaste / poète / punk

A l'occasion de la sortie en salle à Nice (enfin ! la sortie nationale était le 9 mars) du dernier film d'Ossang, Dharma Guns, il était temps de parler ce réalisateur français ô combien passionnant.

Dans la presse, on retrouve fréquemment les trois même qualificatifs : punk, poète, esthète. Nous vous proposons quelques extraits d'articles afin de vous faire une idée sur ce "personnage", "fantôme" du cinéma français.


Une fille pilote un hors-bord et tracte un jeune skieur. Ils bravent l’un comme l’autre leurs limites quand un choc survient…Par la suite, Stan van der Daeken s’éveille du coma pour découvrir que des généalogistes recherchent un individu dont l’identité correspond à la sienne. Loin de s’interroger sur la réalité de cette filiation testamentaire, il souscrit à l’héritage du Professeur Starkov et s’embarque pour le pays de Las Estrellas…


Dès la séquence d’ouverture, ce n’est plus du cinéma, mais le cinéma de FJ Ossang : une femme, lunettes noires, physique de star des années 40, pilote un hors-bord.
Derrière son visage, on distingue un skieur nautique qui slalome dangereusement. Noir et blanc. Musique furieuse de MKB. Tout Ossang est là : l’évocation du cinéma ancien, le sens du plan, du glamour, du mystère, du mouvement, de la fureur, de l’électricité.
Soudain, l’accident : le skieur est inanimé, placé dans une ambulance. On le retrouve dans différents voyages, aux prises avec une mystérieuse succession, mêlé à d’obscures machinations, victime d’expériences médicales étranges.
Flash-backs ? Traversée du pays des rêves ? Ou du pays des morts ? Et qui est notre héros ? Un guerrier ? Un artiste ? Un héritier ? Un espion ? Une victime ? Déjà mort ou en sursis, notre skieur atterrit dans une contrée en situation de guerre ou d’état de siège, il croise d’inquiétants avocats et de douteux médecins, déambule dans un hôtel désert, à moins que ce ne soit une prison.
Un trafic d’armes semble être au cœur de cette planète onirique… Peu importe l’opacité du récit, seule compte la force des images ourdies par le cinéaste. En noir et blanc ou en couleurs, les plans d’Ossang ont toujours l’air d’avoir été prélevés dans l’histoire du cinéma puis recomposés par son propre imaginaire.
On se croirait parfois replongé dans du Murnau ou dans du Franju, puis dans du Lynch, mais ces référents sont plutôt évoqués par rémanences que recopiés ou cités. Un peu comme Guiraudie, Ossang a le génie des noms évocateurs ou des mots inventés, décisifs dans la création d’un monde singulier.[...]
On ne saurait pas résumer ce que raconte Ossang ou assigner un sens précis à son histoire. Ce qu’on sait, c’est que regarder Dharma Guns est une expérience forte, loin de notre réalité prosaïque et qui pourtant la reflète aussi (des pays en état de siège ou de guerre, des individus broyés par des forces puissantes, on en voit tous les jours aux infos).
Dans un paysage largement dominé par le réalisme, le roman, la fiction classique et son trio exposition-conflit-dénouement, Ossang apparaît comme l’un des derniers poètes-esthètes purs et durs du cinéma.


Serge Kaganski pour Les Inrockuptibles
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En terre ossangiennes, terres milles fois brûlées (elles nous viennent de l'expressionnisme allemand), les choses avancent autrement : par flashs, par fulgurances, dans un état d'hébétude permanent. [...]
l'amnésie est ici un état général qui contamine tout : la façon de regarder le monde et de l'appréhender, la manière dont les séquences s'entrechoquent. Chaque scène ravale la précédente, la défait, et le film tout entier se détache progressivement du fil mémoriel qui est censé le coudre au récit. Ceux qui connaissent le travail de F. J. Ossang seront en terrain familier : ils y retrouveront cette façon de tisser des scénarios paranoïaques, croisant parfois une science-fiction militaire, où la peur de la contamination et de l'autorité emportent des personnages de parias poétiques dans une course contre la mort. [...]
On dit d'Ossang qu'il est LE cinéaste rock en France. Mais le rock est ici une affaire large, comprenant aussi bien la poésie de Maïakovski que les paysages industriels des Açores. En retour, sa photographie noir et blanc acérée est punk jusqu'en dessous des ongles.


Philippe Azoury pour Libération
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Avec l'épure de la série B, Ossang retrouve l'épure des films d'horreur Bauhaus d'Ulmer comme Le Chat Noir, et transforme son île en territoire psychique hanté par les terreurs du siècle : manipulations génétiques, attentats du mystérieux groupuscules "Dharma Guns", trafic de virus et de clés ADN fatales. De la série B, Ossang a également retenu la puissance incantatoire lorsqu'une phrase lancée ("l'invasion commence !") et une silhouette au loin peuplent le hors-champs de créatures fantastiques, fruits des expériences contre nature du professeur Starkov.
Dans ce laboratoire d'expérimentations narratives, Chris Marker et William Burroughs croisent Henri Vernes et la SF punk de Métal Hurlant.


Stéphane du Mesnildot pour les Cahiers du Cinéma (#665, p42)
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Le mois de mars aura été celui de F.J. Ossang puisqu'en parallèle à la sortie en salle de son nouveau film, l'éditeur Potemkine a la riche idée d'éditer un coffret regroupant les précédents long métrages


L'affaire des divisions morituri - 1984
Dans une sordide affaire de paris clandestins, le gladiateur Ettore crache le morceau a la presse. Un premier film punk, provoquant.


Le trésor des iles chiennes - 1990
Un ingénieur qui tient, grâce a la découverte d'une nouvelle énergie, le monde entre ses mains, a disparu avec son secret. Une expédition est envoyées aux iles Chiennes, le seul endroit au monde ou existe cette énergie a l'état naturel


Docteur chance - 1997
Angstel, jeune ecrivain rate, attend Zelda, la femme qu'il aime devant un cinema qui projette "l'Aurore" de Murnau. Elle ne viendra pas. Il part alors dans la nuit et croise dans la rue Ancetta, une danseuse dont il achete la compagnie pour une poignee de billets. Ancetta et Angstel vont se chercher, se perdre et se retrouver. Ils quittent la ville a l'aurore a bord d'un spider charge d'armes et de monnaie de singe.

Les courts métrages

La Dernière Enigme
« Ce film a été tourné le 18 février 1982, avec deux boîtes de 16mm Kodak Double X. Il est librement inspiré du texte Del terrorismo dello stato (la Teoria e la pratica del terrorismo per la prima volta divulgate de Gianfranco Sanguinetti. » Premier carton du film

Zona Inquinata
« Le texan Benz est à la tête d’une organisation de tueurs à gages. Le capitaine Mort est son bras droit. C’est en poussant sa maîtresse Stella dans le lit du boss que le capitaine Mort est parvenu à ce poste de chef des tueurs. La situation devenue pour lui intolérable, il décide de supprimer le cow-boy. » F.J. Ossang

Suppléments :

- Entretiens avec le réalisateur autour de chacun des films
- F.J. OSSANG, FILMS & DOCUMENTS, livret de 76 pages réunissant de nombreux documents inédits (fax de Joe Strummer, photos de tournage, textes de F.J. Ossang, Claude Pélieu, Jean-François Charpin, Nicole Brenez etc.)

Le coffret F.J Ossang est en vente sur notre boutique theendstore.com

THE END has no end !

Pour ceux qui nous suivent sur Facebook ou sur le blog, vous avez constaté que les news se faisaient rares ces derniers temps.
Et pour cause, la boutique (physique) a fermé ses portes jeudi 24 mars 2011. Pour répondre aux mauvaises langues, non THE END n'a pas fait faillite, THE END n'est pas partie aux Bahamas dépenser l'argent des cinéphiles mais à du faire un choix.
Continuer à se développer cahin caha dans un secteur concurrentiel et qui mois après mois goute à la récession et au piratage ou vivre avec son temps, celui de l'Internet.

Et oui dans les prochaines semaines, un site en ligne sera disponible ou vous pourrez retrouver tout l'esprit THE END en code HTML, puis un catalogue VPC. Donc beaucoup de travail pour les prochaines semaines, restez connecté au blog ou à notre page facebook pour en savoir plus.

Pour plus d'informations

> theendstore@gmail.com

Sauna | Arte Cinéma Trash




Un étonnant film d'horreur historique, l'une des révélations du Festival de Gérardmer 2009.

"Sauna", un film d’Antti-Jussi Annila (Finlande, 2008, 1h20mn)
Avec Tommi Eronen, Ville Virtanen, Viktor Klimenko, Kari Ketonen, Sonja Petäjäjärvi

En 1595, la Finlande alors sous domination Suédoise sort de 25 ans de guerre avec la Russie voisine. Afin de sceller la paix, une frontière doit être tracée par deux délégations représentant les anciens antagonistes. Du côté finlando-suédois, deux frères sont aux commandes : l’impitoyable Eerik et l’éduqué Knut, hanté par le souvenir d’une jeune fille abandonnée en chemin. Les frères rejoignent leurs homologues Russes dans un marais et, au cœur de ce no man’s land, ils découvrent un étrange village, peuplé de 73 habitants… Suite au succès de son premier long métrage, « Jade warrior » (2006), Antti-Jussi Annila s’est retrouvé aux commandes de ce second film avec une grande marge de manœuvre et « Sauna » (2008), qui à l’origine devait être un slasher basique, est ainsi devenu un film d’horreur historique, teinté d’existentialisme et nourri par les légendes nordiques.




Si la bande annonce ne vous a pas convaincu de découvrir ce film Finlandais à la croisée de Stalker et de Vorace, sachez que le second essai de Antti-Jussi Annila (après Jade Warrior) fut nominé en 2009 à 7 reprises pour les Jussi (l'équivalent de nos Césars ou des Oscars) :

Meilleur acteur pour Ville Virtanen,
meilleur second rôle pour Tommi Eronen,
meilleure photo pour Henri Blomberg,
meilleur son pour Panu Riikonen et Vesa Meriläinen
,
meilleur montage pour Joona Louhela,
meilleur décor pour Antti Nikkinen, Ville Vauras, Vladimir Bedrich Dvorak
et pour finir meilleur costume pour Anna Vilppunen.

En gras sont les récompenses obtenues lors de la cérémonie.

> jeudi, 10 mars 2011 à 00:45
> Rediffusion samedi 12 mars à 02H25

Source : Arte Cinéma Trash

Cinémathèque de Nice | Mars 2011

Commençons le mois de mars par le traditionnel programme de la cinémathèque de Nice avec au menu : la fin du cycle Eastwood réalisateur, la suite et la fin de celui consacré à François Truffaut.

Les nouvelles rétrospectives sont consacrées à Alfred Hitchcock. Après la cinémathèque de Paris et l'institut Lumière à Lyon, Nice propose - de manière forte originale - une énième rétrospective au réalisateur.

Heureusement, l'institut niçois se "rattrape" grâce à une rétrospective à Alexander Mackendrick (Tueurs de Dame, le Grand chantage, The Maggie,whisky à gogo...). Si certains titres sont bien connus par les cinéphiles, certains sont rares en dvd, une raison de ne pas louper leurs diffusions.

Notre sélection :

LA FORÊT DE MOGARI de Naomi Kawase(2007)


> jeudi 10 mars
> vendredi 11 mars

THE PROPOSITION de John Hillcoat (2009)


> jeudi 17 mars à 16h00
> samedi 19 mars à 21h15

LA RAGE DU TIGRE de Chang Chech (1971)


> jeudi 17 mars 18h00
> vendredi 18 mars à 21h30

OLD JOY de de Kelly Reichardt (2006)


> jeudi 24 mars à 16h00
> samedi 26 mars à 20h30

JOHN JOHN de Brillante Mendoza (2007)


> jeudi 31 mars à 16h00
> samedi 2 avril à 20h00

Retrouvez toute la programmation sur le site de la Cinémathèque de Nice