---------------------------------------------------------------------------------------------------

Independenza ! Part 13 : L'Échappée

Avec la découverte d'un réalisateur révolutionaire comme Koji Wakamatsu, nous avons eu envie de proposer des livres revenant sur les tumultes des années 60 et 70 à travers des mouvements citoyens, groupuscules, voire des terroristes des idées. La première salve est édité par L'Échappée - structure associative désirant promouvoir des écrits libertaires - qui a l'heureuse initiative de proposer en français des bouquins passionnants pour approfondir et comprendre les changements sociaux grâce aux combats menés par des femmes et des hommes.
Trois des ouvrages proposés sont issus de la collection "Dans le feu de l'action" dont voici les présentations :

PANTHÈRES NOIRES
Histoire du Black Panther Party


« Si tu me tires dessus, je te tire dessus » est le message que fait passer le Black Panther Party à la police d'Oakland en 1966. S'inscrivant dans la filiation des mouvements d'émancipation noirs aux États-Unis, ses membres passent de la théorie à l'action. Ils représentent le réveil de l'homme noir face aux violences physiques et sociales dont il est victime. Ni intégrationnistes, ni séparatistes, leur objectif est la Révolution. Pour l'atteindre ils mettent en place des actions concrètes contre la pauvreté et l'aliénation des populations noires des ghettos. Face à cet appel à renverser l'ordre établi, loin du folklore dans lequel on a voulu les enfermer, le gouvernement décide d'anéantir les panthères noires. Il utilisera tous les moyens nécessaires. Malgré sa brièveté, cette expérience révolutionnaire reste encore un modèle pour les opprimés du monde entier.

Tom Van Eersel, journaliste et historien, a travaillé deux ans sur le Black Panther Party. De Paris à New York, il a rencontré d'anciennes Panthères noires qui lui ont raconté leurs souvenirs et leurs engagements.

WEATHER UNDERGROUND
Histoire explosive du plus célèbre groupe radical américain
Dan Berger


« Faisons la guerre chez nous ! » est le mot d’ordre lancé par le Weather Underground à la fin des années 1960. Ce groupe d’étudiants issus de la middle class américaine, révoltés par la guerre du Vietnam et galvanisés par les luttes des Black Panthers décide de prendre les armes pour renverser le gouvernement. Leurs attentats contre le Capitole, le Pentagone, le Département d’État, le FBI et leur spectaculaire libération de prison de Timothy Leary, le pape du LSD, les placent en tête des ennemis de l’État. Clandestins, pourchassés de toute part durant dix ans, certains de ses membres finiront par se rendre et resteront de longues années en détention.

Ce livre, fruit d’un travail de recherche minutieux et inédit et de nombreux entretiens avec d’anciens Weathermen, nous plonge dans l’histoire tumultueuse de ce groupe armé révolutionnaire. Il retrace la vie de ses membres, nous décrit leur quotidien de clandestins, détaille leurs objectifs politiques et dévoile leur stratégie militaire. Il porte un regard distancié et parfois critique sur leur action et sur ces années de feu où tout paraissait possible, y comprisune poignée d’activistes déterminés attaque l’impérialisme là où il se croyait invulnérable.

Dan Berger est universitaire et militant politique. Il vit à Philadelphie et a co-édité Letters From Young Activists : Today’s Rebels Speak Out, un ouvrage collectif qui donne une voix à la nouvelle génération de militants Nord-Américains.

LES DIGGERS
Révolution et contre-culture à San Francisco (1966-1968)
Avec un DVD du documentaire Les Diggers de San Francisco d’Alice Gaillard et Céline Deransart.


«EVERYTHING IS FREE, do your own thing».
Automne 1966, c'est avec ce mot d'ordre que les Diggers, un petit groupe de jeunes révoltés issus du théâtre, cherchent à radicaliser les enfants fleurs en train de converger vers San Francisco. Référence faite aux paysans anglais du XVIIe siècle menés par Gerrard Winstanley qui s'étaient appropriés des terres seigneuriales pour les cultiver en commun, les Diggers de San Francisco s'emparent du quartier de Haight Ashbury et y cultivent les graines d'une utopie en acte. Partisans du «théâtre guérilla», ils mettent en scène leur rêve d'une vie Libre et Gratuite, distribuent des repas, ouvrent des magasins gratuits, organisent de gigantesques fêtes..., et réclament la rue comme théâtre de leurs actions politiques critiques, subversives et festives.
Entrés dans la légende de la contre-culture avec le flamboyant roman autobiographique d'Emmett Grogan, Ringolevio, les Diggers ont traversé les années 1960 comme un de ces «orgasmes de l'histoire» qui jaillissent ça et là, aussi intense que court, et pour lequel il est autant question de révolution que de plaisir...

Alice Gaillard est co-auteur du film Les Diggers de San Francisco pour lequel elle a rencontré la plupart des membres du groupe.

PAUL CARPITA
Un cinéaste franc-tireur. Entretiens avec Pascal Tessaud
Préface de Ken Loach | Textes de Dominique Cabrera, Robert Guédiguian et Eric Guirado


Marseillais, fils d'une poissonnière et d'un docker, résistant, instituteur, communiste, Paul Carpita réalise en 1954 son premier long métrage Le Rendez-vous de quais. Il reconstitue la grève mythique des dockers phocéens contre la guerre d'Indochine. Le film frappe par son enracinement dans le réel. Tourné clandestinement avec des acteurs non professionnels et des décors naturels, caméra à l'épaule, il anticipe la Nouvelle vague et est considéré comme l'unique film néo-réaliste français, le chaînon manquant entre Toni de Jean Renoir et A bout de souffle de Jean-Luc Godard.
Lors d'une projection, la police saisit les bobines. Il subira la plus incroyable censure du cinéma français. Pendant 35 ans, Paul Carpita croit son film détruit, il continue son métier d'instituteur tout en tournant de somptueux court-métrages: La récréation, Marseille sans soleil, Graines au vent… Lorsqu'une copie du film ressurgit en 1989, le public découvre une oeuvre extraordinaire qui fera le tour du monde. Il réalise ensuite Les Sables mouvants et Marche et rêve!
Ces passionnants entretiens nous font découvrir l'incroyable parcours et le cheminement artistique de ce cinéaste engagé au regard singulier, défenseur d'un cinéma populaire en phase avec les tourments intimes et sociaux qui agitent notre société.

Après des études de Lettres et cinéma à la faculté de Nanterre, Pascal Tessaud, réalise plusieurs court-métrages de fiction ainsi que le documentaire Slam, ce qui nous brûle. Il produit aussi des documentaires sonores pour l'émission Surpris par la Nuit sur France culture dont Paul Carpita, portrait d'un cinéaste franc-tireur.

source : L'Échappée

Aucun commentaire: