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Coming soon : Jack Kirby, Dario Argento, Jim Steranko, Zombies !

Quantité de nouveaux livres sont arrivés hier et disponibles dès aujourd'hui. Revu en détail :



Zombies ! de Julien Bétan & Raphaël Colson

Les morts-vivants sont parmi nous ! Cinéma, télévision, littérature et bandes dessinées, musique, jeux vidéo ou mondes virtuels, ils ont progressivement contaminé l’ensemble des supports culturels, inexorablement infecté la surface du globe. En quelques décennies, le zombie s’est imposé comme une figure incontournable de la culture globale, s’adaptant et mutant pour se maintenir sur la ligne d’horizon. Bien plus que de notre chair, c’est de nos peurs qu’il se nourrit, incarnation putride et déshumanisée de l’avenir incertain qui hante nos sociétés.
Julien Bétan et Raphael Colson, deux anciens libraires férus de culture populaire, épaulés par Julien Sévéon, de la revue Mad Movies, ont réalisé cette étude historique et culturelle de ce que Deleuze et Guattari qualifiaient de « seul mythe moderne » : le zombie !




Les apocalypses de Jack Kirby de Harry Morgan & Manuel Hirtz

L’œuvre de Jack Kirby apparaît comme l’une des plus originales des littératures dessinées du XXe siècle, et aussi comme l’une des plus fécondes. Le « King » a marqué de son empreinte, dès les années 1940, tous les genres canoniques du comic book (super-héros, guerre, westerns), dont il est parfois à l’origine (romance comics dans l’immédiate après-guerre). Mais c’est au début des années 1960 que son génie créateur se manifeste de la façon la plus éclatante, puisqu’il crée à lui seul l’univers des Marvel Comics. Au-delà d’un panthéon de personnages, qui font aujourd’hui les beaux jours du cinéma destiné au grand public, Kirby est l’inventeur d’une technique narrative en images qui devint la norme chez Marvel, et dont l’influence s’étendit bien au-delà.
Cet ouvrage présente un parcours critique passionnant de l’œuvre de Jack Kirby. Les auteurs mettent en lumière les relations de cette œuvre avec son environnement et montrent comment Kirby s’approprie et métamorphose des éléments graphiques et scénaristiques tirés de la culture populaire, pour construire son monde fictionnel. Cet examen critique amène à montrer comment le récit dessiné crée sa propre logique, c’est-à-dire comment les contraintes physiques, sémiotiques et éditoriales qui pèsent sur les comic books de Jack Kirby amènent à la création d’un univers singulier. Finalement, les auteurs esquissent la structure de l’univers mythique de Jack Kirby, dans de grandes séries comme The Fantastic Four, Thor et Kamandi, mais aussi dans l’œuvre tardive, dans laquelle les motifs graphiques sont convoqués de façon quasi-abstraite, la logique du mythe se substituant dès lors à la logique du récit feuilletonesque.




Jim Steranko, Tout n'est qu'illusion de Guillaume Laborie.

Affichiste, designer, scénariste et dessinateur de comics, éditeur, prestidigitateur, historien et critique de la bande dessinée et des pulps... Jim Steranko a tout essayé et à chaque reprise il a approché et égalé les plus grands, signant seul ou avec d'autres (Spielberg, Coppola, Bakshi, Ellison...) quelques-unes des plus belles productions du septième et du neuvième art.
L'itinéraire de celui qui est classé parmi les cinq créateurs les plus influents de l'histoire des comic books est aussi un fabuleux voyage à travers quarante ans de culture populaire américaine. De Nick Fury à la mort de Captain America, des paperbacks du Shadow et de G-8, en passant par Dracula, Indiana Jones ou Outland, le parcours de Steranko est aussi exemplaire de l'émergence du statut de l'auteur au sein de la production de masse de la bande dessinée américaine. Avant Frank Miller et Alan Moore, Steranko est le premier artiste des comics qui accède à une véritable aura de pop star. Il est aussi le défenseur-transcripteur permanent des grands mythes de la pop culture, qu'il décode mieux que personne.




CRIME DESIGNER, Dario Argento et le cinéma de Bernard Joisten

Crime designer est un essai sur le cinéaste italien Dario Argento, maître incontesté de la pulsion criminelle. Derrière des films organisés comme des enchantements du drame, se profile une théorie de la mise en scène activée de forces excentriques, mais aussi de clichés tordus. Crime Designer interroge Argento le cinéaste manipulateur de visions ambivalentes, tendues d’érotisme et de tragédie.

Une première partie découpera les thèmes, les scènes, les séquences, selon des ordres et des logiques étrangères au corps des films. Agir à la tronçonneuse et mixer les informations selon des genres, fabriquer des exergues, mettre des accents sur tel ou tel structure, jeu, logique, scénographie. Chasser l’homogénéité des films pour fabriquer des catégories. Dans ce chapitre, on mélange, on invite, on fait jouer le sens dans les circuits de la comparaison. Guy Bourdin, Guy Debord, guimauve et Guy Georges, à qui le tour ? On erre entre les grandes manœuvres théoriques et les petites ondes de l’intuition. Le cliché, la mode, le négatif, le design, la publicité, la lumière, le montage, De Palma, Hooper (Tobe), le vide, la fermeture, l’ouverture, le motif-tableau, les animaux, la dérision, la caméra subjective... Où se trouve Argento, dans ce yoyo théorique, à quel niveau d’assemblage, de ressemblance ou de rupture ? Expliquer sa position, son statut, et le prestige de sa singularité.

Une deuxième partie exposera les films dans leur économie générale. Il s’agit ici de ne pas démonter le matériel pour le garder dans un état de lisibilité facile et fluide. Analyser, c’est détruire, ça relève de la technique des bulldozers qui cherchent des corps dans un jardin de serial killer. On détruit les indices. La deuxième partie restitue ces indices, les place en exergue, les énonce en suivant le chemin des narrations. Ici c’est la mémoire qui travaille, qui surfe sur l’impact des trames, ses zones majeures, ses éléments foudroyants. Il ne s’agit pas de résumer, de raconter la globalité, mais de suivre le parcours des schémas principaux de la machine Argento.

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